Il faut que le Haut-commissaire des Nations Unies au droit de l’homme force la Chine à stopper les prélèvements forcés d’organes sur ses prisonniers, explique une ONG

Par Hannah Ng
18 mai 2022 15:13 Mis à jour: 18 mai 2022 15:13

Une ONG dédicacée à l’éthique médicale a exhorté Michelle Bachelet, Haut‑Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, de forcer la Chine à mettre fin à ses pratiques illégales de transplantation d’organes. Il faut également que la Chine autorise des enquêtes indépendantes sur les prélèvements forcés d’organes.

L’appel lancé le 6 mai par l’association Médecins contre les prélèvements d’organes forcés (DAFOH), basée à Washington, anticipait le voyage de Mme Bachelet en Chine, prévu pour la fin du mois.

« Le prélèvement forcé d’organes sur des personnes vivantes dans le but précis de vendre leurs organes pour des transplantations rentables fait partie des crimes contre l’humanité les plus choquants qui soient », a déclaré l’association dans un communiqué de presse.

« En 2006, des allégations ont été avancées concernant la persécution brutale du Falun Gong, une discipline spirituelle pacifique qui suit les principes de vérité, compassion et tolérance et dont les pratiquants sont victimes de prélèvements d’organes forcés dans le système hospitalier militaire et civil chinois », continue l’association.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle comprenant des exercices de qigong et des enseignements moraux. Sa popularité s’est accrue dans les années 1990, si bien qu’à la fin de la décennie, 100 millions de personnes le pratiquaient en Chine. Le régime chinois a estimé qu’il s’agissait d’une menace et a lancé en 1999 une persécution à l’échelle nationale pour l’éradiquer.

Des millions de pratiquants de Falun Gong sont détenus dans des prisons et des centres de détention à travers tout le pays, où ils sont soumis à des tortures et à des prélèvements forcés d’organes.

Michelle Bachelet à l’Assemblée générale des Nations unies au siège de l’ONU, le 20 septembre 2017 à New York. (Photo par Drew Angerer/Getty Images)

Depuis 2006, des recherches, des enquêtes et des témoignages sur les abus commis par Pékin en matière de transplantation d’organes ont émergé, a indiqué DAFOH, et ont tous été examinés par un groupe indépendant en 2019.

Le China Tribunal, un tribunal populaire indépendant à Londres, est parvenu à la conclusion que le régime chinois tuait depuis des années des prisonniers de conscience pour récupérer leurs organes à des fins de transplantation, une pratique qui se poursuit encore aujourd’hui. Le tribunal estime que ces actes constituent des crimes contre l’humanité et que les principales victimes sont des pratiquants de Falun Gong détenus.

DAFOH a notamment attiré l’attention sur une récente résolution adoptée par le Parlement européen exprimant de « sérieuses inquiétudes » au sujet d’informations faisant état de « prélèvements d’organes répétés, systématiques, inhumains et cautionnés par l’État sur des prisonniers en République populaire de Chine et, plus particulièrement, sur des pratiquants de Falun Gong et d’autres minorités telles que les Ouïghours, les Tibétains et les chrétiens ».

La résolution appelle également le régime chinois à coopérer avec les organisations des Nations unies sur cette question et demande au « Conseil des droits de l’homme des Nations unies de traiter en priorité la question du prélèvement forcé d’organes ».

Le régime chinois n’a cessé de nier les allégations de prélèvement d’organes, mais il a également refusé tout accès à des observateurs aux installations médicales et aux centres de détention pour pouvoir enquêter correctement sur cette question.

Entre 2012 et 2018, DAFOH a organisé une campagne de pétition mondiale à l’intention du Haut‑Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, exigeant qu’il demande à la Chine de mettre immédiatement fin aux prélèvements forcés d’organes et de mener des enquêtes supplémentaires.

Plus de trois millions de personnes de plus de 50 pays et régions ont signé la pétition, a déclaré l’association.

La semaine dernière, le représentant américain Chris Smith (Parti républicain‑New Jersey) a qualifié les prélèvements d’organes effectués par Pékin d’« outil de génocide ».

Le prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers de conscience est « une forme apparente de punition, mais en réalité c’est un outil de génocide destiné à éliminer les populations minoritaires jugées ‘indésirables’ par l’État », a déclaré M. Smith lors d’une audience tenue le 12 mai par la commission Tom Lantos des droits de l’homme de la Chambre des représentants des États‑Unis.

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