« La demande a explosé »: à Toulouse, près de 900 étudiants récupèrent un panier alimentaire chaque semaine

Par Nathalie Dieul
9 décembre 2023 12:50 Mis à jour: 9 décembre 2023 12:50

La précarité est de plus en plus présente un peu partout, entre autres chez les étudiants. L’association Linkee, présente depuis le mois d’avril à Toulouse, associe aide aux étudiants et lutte contre le gaspillage alimentaire grâce à un panier antigaspi de plus en plus populaire et nécessaire.

Deux fois par semaine, des étudiants font la file à Toulouse pour recevoir des denrées alimentaires provenant de dons « d’agriculteurs, d’industriels, de grandes surfaces, de commerçants et même de spécialistes de l’événementiel », explique Caroline, responsable de Linkee à Toulouse, à nos confrères du Parisien.

À chacune de ces soirées, ils sont environ 450 étudiants à attendre le temps qu’il faut pour pouvoir repartir avec 5 à 7 kg de fruits et légumes, d’épicerie sèche et de produits d’hygiène. Il y a parfois même du poisson ou de la viande. Il y a un mois à peine, selon France 3, une seule soirée de collecte était organisée chaque semaine, réunissant 450 bénéficiaires. Le nombre d’étudiants venant chercher ces paniers alimentaires a donc doublé en très peu de temps.

Le principe de Linkee est simple : « On récupère des denrées encore consommables invendues et qui auraient fini à la poubelle afin d’apporter une solution au besoin d’aide alimentaire tout en réduisant le gaspillage alimentaire », précise l’association à Actu Toulouse.

54% des étudiants sautent des repas

Fin novembre 2023, l’association avait déjà distribué plus de deux millions de repas aux étudiants depuis le début de l’année lors de ses distributions dans plusieurs grandes villes françaises. L’année précédente, c’était un million de repas. À Toulouse, au cours des cinq premiers mois de présence de Linkee, ce sont 23.000 repas qui ont été redistribués.

Selon une enquête menée en 2023 auprès de 5115 étudiants, 54% d’entre eux sauteraient des repas par manque de ressources financières. Ce pourcentage était de 43% l’année précédente.

« Si on n’a pas les moyens de faire ce genre de courses, on mange moins bien », racontent Dan-Pierre et Léon, deux colocataires qui consommeraient probablement moins de produits frais sans ces distributions alimentaires.

« Les fruits et légumes, c’est aujourd’hui très très cher. Avec ces paniers, on tient toute la semaine en complétant avec quelques trucs pas chers du supermarché », ajoute Léo.

Du côté de l’association, « on cherche encore des professionnels prêts à nous accompagner, car la demande a vraiment explosé depuis la rentrée », souligne Caroline, qui sent « une vraie pression ».

Que ce soit pour être bénéficiaire des paniers Linkee, pour être bénévole ou encore pour offrir vos surplus alimentaires, les inscriptions se font sur le site Internet de Linkee.

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