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« La diplomatie des bons sentiments a échoué » : face à l’Algérie, Bruno Retailleau raille la diplomatie française et prône la fermeté

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Photo: DIMITAR DILKOFF/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’en est pris vendredi aux autorités algériennes, leur reprochant notamment la délivrance de passeports à « des clandestins », et a affirmé son intention d’entraver la circulation des « membres de la nomenclatura » responsables de « dénigrement de la France ». 
« Le régime algérien ne souhaite pas une relation respectueuse mais cherche à nous humilier. Plus nous plierons, moins nous obtiendrons », confie-t-il au Figaro.
« Le consulat algérien de Toulouse a délivré des centaines de passeports à des clandestins », accuse le ministre français dans un entretien au Figaro, en précisant qu’il allait donner instruction aux préfets « de ne pas reconnaître ces documents, distribués dans ces conditions-là », pour la délivrance de titres de séjour.
L’Algérie ne respecte pas l’accord de 1994
Soulignant l’importance de la « réciprocité » dans la relation bilatérale, il estime qu’« aujourd’hui, c’est l’Algérie qui refuse cette réciprocité en ne respectant pas l’accord de 1994″ consacré notamment à la reprise des ressortissants algériens expulsés.
« 42% de la population d’étrangers en situation irrégulière dans les centres de rétention administrative sont Algériens », constate-t-il, ajoutant que « c’est la première nationalité. »
Il s’agit d’individus « souvent dangereux », ce qui constitue « une menace pour nos concitoyens ». « Je ne peux pas rester muet parce que c’est d’abord une question de sécurité des Français et que je suis ministre de l’Intérieur », explique-t-il au Figaro.
« Je vais aussi demander à mes services de préparer plusieurs mesures pour empêcher la venue, l’établissement ou la circulation en France des membres de la nomenclatura impliqués dans le dénigrement de la France », affirme le ministre.
Se disant « très favorable à la sortie des accords de 1968 » sur l’immigration, qui confèrent un statut particulier aux Algériens, M. Retaileau juge que « s’ils ne sont pas dénoncés avant la fin de ce quinquennat, il faudra le faire après la prochaine présidentielle ».
Plus largement sur l’immigration, le ministre indique avoir « proposé au Premier ministre une augmentation de 160 millions d’euros de droit de timbre dans le domaine de l’asile et de l’immigration ».
Des « tarifs douaniers préférentiels » pour l’Algérie au détriment de l’UE
Il y a cependant « une mesure urgente » selon lui : « bloquer au niveau européen la négociation en cours sur l’accord d’association » avec l’Union européenne car « l’Algérie y gagne beaucoup plus que l’Europe, avec des tarifs douaniers préférentiels ».
En finir avec la diplomatie molle
Interrogé sur une éventuelle démission liée au dossier algérien, M. Retailleau assure que « c’est ce que cherche à obtenir le pouvoir algérien » et « ce serait pour eux une victoire ».
« Dans la question algérienne, il y a l’avenir de nos deux compatriotes » emprisonnés en Algérie, l’écrivain Boualem Sansal et le journaliste Christophe Gleizes, relève-t-il, estimant que « la diplomatie des bons sentiments a échoué ».
« Je le dirai au président de la République, que je dois voir la semaine prochaine. Il faut changer de ton, assumer un rapport de force que le pouvoir algérien a lui-même choisi », assure-t-il.
En montant au créneau, Bruno Retailleau ne s’adresse pas seulement à l’Algérie, selon le JDD. Il cible également la  Emmanuel Macron, François Bayrou et Jean-Noël Barrot : une diplomatie molle impuissante à faire bouger l’Algérie qui pire, humilie la France.
Boualem Sansal croupit depuis 245 jours dans une prison algérienne et Christophe Gleizes venu « pour parler football », « se retrouve condamné pour ‘apologie du terrorisme’ ! », dénonce le ministre de l’Intérieur dans son entretien au Figaro.
Bruno Retailleau s’affirme comme une en alternative au macronisme
Il se dit la cible du gouvernement Algérien qui cherche à obtenir sa démission. Il somme le gouvernement français d’agir, car s’il démissionne, « c’est tout le gouvernement qui vacille », note le JDD, car « sans lui, pas de majorité d’équilibre ».
Face à un exécutif timoré, il se positionne comme celui « qui parle au nom de la France qui agit », analyse le JDD. Loin d’un « simple coup de colère diplomatique », Bruno Retailleau affiche une « rupture nette, assumée, méthodique avec le macronisme » sur tous les fronts : il pointe une immigration invasive alors que l’exécutif parle de flux, évoque « la religion des éoliennes » à rebours des discours vertueux et prône une justice autoritaire au lieu d’une politique de la pédagogie.