La distanciation sociale complique la reprise des transports publics

Par Epoch Times avec AFP
27 avril 2020 17:19 Mis à jour: 28 avril 2020 12:52

Les mesures de distanciation risque d’être compliquées à appliquer dans les trains, les métros et les bus.

Les opérateurs espèrent que le port du masque recommandé par le Conseil scientifique pourra les affranchir des règles de distanciation lorsque les passagers reviendront à la fin du confinement.

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a été l’un des premiers à poser publiquement le problème, lors d’une audition au Sénat le 15 avril. Dans les trains de banlieue d’Ile-de-France par exemple, a dit M. Farandou, « si on nous impose de mettre un mètre ou un mètre et demi entre chaque passager, avec 100% des trains on ne transporte que 20% de ce qu’on transporte d’habitude… Donc ça ne marche pas ! »

Garder ses distances dans un métro, un tramway ou un bus réduit la capacité maximale de 60 à 80%, selon les différents acteurs qui se sont exprimés sur la question depuis. Une gageure, alors que les Français devraient reprendre le chemin du travail ou des boutiques à partir du 11 mai. D’autant que les transports publics, souvent surchargés en temps normal, ne fonctionneront pas encore à plein régime.

Renforcer les règles barrières

M. Farandou a donc plaidé pour que l’obligation de porter un masque puisse lever à bord les règles de distanciation. « Il faudra un avis médical pour le confirmer », a-t-il remarqué, ce qui n’empêcherait pas de « renforcer l’application des règles barrières pour sécuriser complètement le dispositif ». Et bien sûr de désinfecter avec soin véhicules et stations.

Son avis est partagé par l’ensemble de la profession. On cite notamment à la RATP les exemples de Berlin, Hong Kong et Shanghai. « Le port obligatoire du masque dans un espace public partagé viendrait ainsi en substitution claire et logique pour tout un chacun à la règle de distanciation sociale », ont écrit au Premier ministre la fédération des opérateurs UTP, la RATP, la SNCF, Transdev, Keolis et l’association des transporteurs indépendants Agir.

Opter pour le port du masque obligatoire « sans mesure contraignante de distanciation sociale entre les voyageurs nous semble la condition fondamentale d’une sortie réussie du confinement. À défaut, nous craignons un chaos potentiel », ont souligné les signataires.

« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »

Le plan déconfinement révélé ce mardi

Le port du masque sera « probablement » obligatoire dans les transports en commun, a déjà fait savoir l’Élysée, avant même qu’Édouard Philippe ne détaille le plan de déconfinement du gouvernement ce mardi 28 avril à l’Assemblée nationale.

Mais porter un masque ne saurait affranchir de la distanciation, selon le Conseil scientifique. « Le principe est le respect des distances minimales (1 mètre au moins de chaque côté) permettant d’éviter une contamination respiratoire et manuportée par gouttelettes. Ce principe doit être respecté dans tous les lieux publics, les commerces et les transports en commun », a-t-il écrit dans son avis rendu public samedi. « Le non-respect des règles de distance physique d’un mètre de part et d’autre, que les usagers portent ou non un masque de protection, constitue un vecteur important de  la transmission du virus le de l’épidémie », a-t-il indiqué.

Favoriser le vélo, le télétravail ?

Alors un certain nombre de questions se posent : comment faire respecter cette distanciation, si elle est décidée ? Faudra-t-il filtrer les gens à l’entrée des rames et des stations, au risque de les entasser sur un quai ou un trottoir ? Pourra-t-on empêcher quelqu’un de monter dans un bus ? L’avis du Conseil scientifique et quelle que soit la décision du gouvernement ne va pas aider les transports publics à surmonter la peur de la promiscuité dans la population tant que le virus continuera à circuler.

De nombreux Français devraient choisir de prendre le volant. Pour éviter la thrombose, les autorités veulent garder le plus d’employés possible en télétravail, décaler les horaires pour « lisser » les heures de pointe et favoriser la pratique du vélo.

 

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