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« Le cessez-le-feu inconditionnel n’est pas précédé par des négociations », répond Emmanuel Macron après la proposition russe

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Photo: GENYA SAVILOV/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Les négociations « directes » proposées par le président russe Vladimir Poutine entre la Russie et l’Ukraine, en réponse au cessez-le-feu « inconditionnel » exigé par Kiev et ses alliés, est « un premier mouvement mais il n’est pas suffisant », a réagi dimanche Emmanuel Macron.
« Le cessez-le-feu inconditionnel n’est pas précédé par des négociations, par définition », a déclaré le président français à des journalistes à sa descente de train dans la ville polonaise de Przemysl au retour d’un déplacement en Ukraine.
Manoeuvre dilatoire
Il a estimé que cette contre-proposition montrait que Vladimir Poutine « cherche une voie, mais il y a toujours chez lui la volonté de gagner du temps ».
Prié de dire s’il s’agissait d’une manoeuvre dilatoire, comme il en a plusieurs fois accusé la Russie, il a répondu : « Si, si, c’en est une. »

Le Président russe Vladimir Poutine s’adresse aux médias après ses rencontres avec des dirigeants étrangers à Moscou le 11 mai 2025, lors des célébrations du 80e anniversaire de la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. (GAVRIIL GRIGOROV/POOL/AFP via Getty Images)

Un « signe positif »
Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche qu’il attendait de la Russie qu’elle s’engage à respecter un cessez-le-feu de 30 jours à partir de lundi et que Kiev était « prêt » à des pourparlers directs avec Moscou comme l’a proposé son homologue russe Vladimir Poutine.
« Il est inutile de poursuivre la tuerie, ne serait-ce qu’une seule journée. Nous attendons de la Russie qu’elle confirme un cessez-le-feu, complet, durable et fiable, à partir de demain 12 mai, et l’Ukraine est prête à la rencontrer », a déclaré M. Zelensky sur les réseaux sociaux.
Le président ukrainien a également déclaré qu’il voyait un « signe positif » dans le fait que la Russie commençait à envisager de mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022.
« Le monde entier attend cela depuis très longtemps. Et la toute première étape pour véritablement mettre fin à une guerre est un cessez-le-feu », a-t-il ajouté.
Un ultimatum à Moscou
Emmanuel Macron était samedi à Kiev avec les dirigeants britannique, allemand et polonais, au côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lancer un ultimatum à Moscou : accepter un cessez-le-feu « inconditionnel et complet » de 30 jours ou s’exposer à de nouvelles « sanctions massives ». Les Européens ont assuré agir de concert avec les États-Unis de Donald Trump.

(de g. à dr.) Friedrich Merz, Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky, Keir Starmer et Donald Tusk au palais présidentiel de Kiev, où ils ont tenu une réunion de la « coalition des volontaires » le 10 mai 2025, en Ukraine. (Stefan Rousseau – WPA Pool/Getty Images)

Dans la nuit, pendant que le président français était dans le train avec le Premier ministre britannique Keir Starmer sur le chemin du retour, Vladimir Poutine a proposé des « négociations sans aucune conditions préalable » à l’Ukraine, « dès jeudi prochain » à Istanbul. Il a repoussé la question d’une trêve à ces éventuelles tractations.
« C’est une façon de ne pas répondre », a encore dit le président français.
« Il faut qu’on tienne bon avec les Américains »
Selon lui, le président russe ne pouvait pas juste rejeter la proposition occidentale avec l’Ukraine parce qu’il se serait mis « du mauvais côté ». « C’est une façon de montrer aussi qu’il engage et d’essayer d’avoir une ambiguïté à l’égard des Américains », a-t-il commenté.
« Il a proposé quelque chose d’autre, donc je pense qu’il faut qu’on tienne bon avec les Américains pour dire que le cessez-le-feu, lui, est inconditionnel et après on peut discuter le reste », a-t-il ajouté.
« D’ailleurs je pense que c’est inacceptable pour les Ukrainiens parce qu’ils ne peuvent pas accepter des discussions parallèles alors qu’ils continuent à être bombardés », a insisté Emmanuel Macron.

(De g. à dr.) Emmanuel Macron, Keir Starmer et Volodymyr Zelensky devant le « Mur du souvenir des morts pour l’Ukraine », un mémorial pour les soldats ukrainiens dans le centre de Kiev, le 10 mai 2025, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. (THOMAS PETER/POOL/AFP via Getty Images)

Il a aussi jugé que la tenue de négociations à Istanbul n’était pas forcément acceptable pour Volodymyr Zelensky, en raison du précédent « compliqué » des pourparlers russo-ukrainiens tenus peu après l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 dans la ville turque, qui n’avaient pas abouti.