La gestion du Covid-19 aura eu raison du marché de Noël de Strasbourg

Par Epoch Times avec AFP
23 octobre 2020 14:10 Mis à jour: 23 octobre 2020 16:27

La soudaine aggravation de l’épidémie de Covid-19 a eu raison du marché de Noël de Strasbourg, le plus grand et le plus célèbre de France qui attirait habituellement deux millions de touristes venus du monde entier pour admirer les illuminations de la capitale alsacienne et déambuler parmi ses 300 chalets de bois.

Le Covid-19 sera donc parvenu à bout d’une manifestation qui, de mémoire de Strasbourgeois, n’avait été suspendue que pendant la Seconde Guerre mondiale.

Même l’attentat jihadiste de 2018 qui avait fait 5 morts et endeuillé Strasbourg n’avait  entraîné la fermeture de son marché que pendant deux petites journées. Il avait rouvert dès que la cavale de Cherif Chekatt avait pris fin, les Strasbourgeois voulant ainsi manifester leur résilience.

Cette année, la 451e édition se réduira comme peau de chagrin au grand sapin bardé de décoration lumineuses, place Kléber, le coeur battant de la ville, ainsi qu’à des « animations », des « chorales » ou des « déambulations d’artistes » destinées à un public essentiellement local, ont précisé la maire (EELV) Jeanne Barseghian et l’un de ses adjoints qui n’ont pourtant pas totalement renoncé à faire de Strasbourg, la « capitale de Noël ».

En revanche, aucun chalet ne rejoindra le coeur historique de la ville, a prévenu la maire. Au grand dam des forains qui sont immédiatement venus clamer leur colère et leur dépit dans la cour de l’hôtel de ville où elle tenait sa conférence de presse.

« On va bloquer la ville, on va faire tout ce qu’il faut, c’est notre gagne-pain, c’est ma vie, c’est enlever le pain de la bouche de mon fils et ça, je ne peux pas laisser le faire », s’est exclamé Sassi Ben Mourdi, membre d’un comité de concertation avec la mairie. « S’il n’y a pas de solution d’ici une semaine ou deux, on trouvera des solutions un peu plus drastiques », a-t-il insisté.

L’enjeu est effectivement considérable pour l’économie locale avec des retombées évaluées à 250 millions d’euros pour un budget d’environ 5 millions d’euros.

Mais « Strasbourg n’est pas dans une bulle », a fait valoir la maire, alors que « dans le reste de l’Europe, les restrictions sont de plus en plus fortes et notamment en Allemagne ». Avant la capitale alsacienne, Paris, Bordeaux ainsi que les villes allemandes de Cologne ou de Fribourg-en-Brisgau avaient déjà annoncé l’annulation de leurs marchés de Noël.

Et surtout, a-t-elle expliqué, le taux d’incidence vient de « dépasser les 300 à Strasbourg » et donc « le seuil d’alerte maximale », elle-même s’attendant à ce que l’Etat prenne des « mesures plus strictes (…) dans les prochaines heures ou les tout prochains jours » pour cette métropole.

Deux scenarios avaient été présentés à la préfecture par la mairie, l’un avec les 300 chalets habituels, l’autre sans, la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier ne souhaitant finalement trancher que fin octobre, selon la maire.

« Il ne me paraissait pas responsable d’attendre quinze jours supplémentaires » et de « laisser dans cette incertitude » les associations, forains ou artisans attendus sur le marché, a souligné cette dernière, relevant que maintenir les chalets sans chalands n’aurait « même pas valu le coup du point de vue économique ».

Cette annulation pourrait se répandre comme une trainée de poudre dans la région, comme à Colmar où le marché est fréquenté chaque année par 1,5 millions de visiteurs.

« Nous annoncerons la décision concernant Colmar dans 8 jours, soit le 30 octobre, en concertation avec les acteurs concernés », a ainsi prévenu jeudi le maire (LR) de cette pimpante cité Eric Straumann dans un post sur Facebook.

Mais le marché de Metz est également menacé. Il ne faudrait pas que Metz se retrouve être la seule ville à organiser un marché de Noël où tous ceux qui apprécient ce genre d’événements viendraient, avait ainsi observé en substance le préfet de Moselle Laurent Touvet dès la semaine dernière.

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