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Le président algérien refusant « catégoriquement toute intervention militaire » au Niger, envoie Ahmed Attaf en médiation

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Le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie Ahmed Attaf.

Photo: SAUL LOEB/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

L’Algérie, fermement opposée à toute intervention militaire au Niger, a envoyé mercredi son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en tournée au Nigeria, Bénin et Ghana, afin d’aider à trouver une issue à la crise, a annoncé la diplomatie algérienne.
Le ministre Ahmed Attaf, « mandaté par le Président Abdelmadjid Tebboune, entame aujourd’hui (mercredi) des visites de travail au Nigeria, au Bénin, et au Ghana », a annoncé le ministère, sur son compte X (ex Twitter). Il va mener des « consultations sur la crise au Niger et sur les moyens d’y faire face » avec ses homologues de ces pays « qui appartiennent à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) », a précisé le ministère.
Il « n’y aura aucune solution sans nous »
La diplomatie algérienne a un long passé de médiations ou tentatives dans le règlement de nombreux conflits internationaux. Le Président Tebboune a indiqué le 6 août qu’il refusait « catégoriquement toute intervention militaire » extérieure au Niger qui représente, selon lui, « une menace directe pour l’Algérie ». Il « n’y aura aucune solution sans nous. Nous sommes les premiers concernés », avait-il ajouté, lors d’un entretien retransmis par la télévision nationale.
L’Algérie partage près de 1000 km de frontière avec le Niger. « Dans quelles situations se trouvent aujourd’hui les pays qui ont connu une intervention militaire ? », s’était interrogé le chef d’État algérien, avant d’ajouter : « Regardez où en est la Libye, la Syrie. » Plus grande nation d’Afrique, l’Algérie est limitrophe de deux pays en proie à des crises profondes : le Mali et la Libye, et elle refuse l’ouverture d’un troisième front à ses frontières.
Pas une « promenade de santé »
Après le renversement le 27 juillet par des militaires du Président nigérien Mohamed Bazoum, élu en 2021, la Cedeao a annoncé le 10 août son intention de déployer une force ouest-africaine « pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger ». « Deux pays (Mali et Burkina Faso, ndlr) sont prêts à entrer dans la bataille (aux côtés du Niger, ndlr) », avait souligné M. Tebboune, en estimant qu’en cas d’opération militaire, « tout le Sahel s’embrasera ».
Au Mali et au Burkina Faso, confrontés à la violence jihadiste comme le Niger, les militaires putschistes ont prévenu qu’ils seraient solidaires de leur voisin. Le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, a assuré samedi qu’une intervention militaire « ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient ».