Le traitement des enseignants en Chine communiste par rapport au reste du monde : « C’est détruire l’humanité »

Par Daksha Devnani
6 mai 2021 23:15 Mis à jour: 10 mai 2021 06:40

Le Parti communiste chinois (PCC) a ajouté une plume rouge sang à son chapeau marxiste en n’hésitant pas à persécuter – en les incarcérant indéfiniment, voire en les tuant – les enseignants qui refusent de se soumettre à son idéologie totalitaire.

Il va sans dire qu’il est du devoir des citoyens et des dirigeants d’honorer la dignité de leurs enseignants qui travaillent dur pour jeter les bases d’une société florissante. Cependant, le PCC n’a pas réussi à rester impartial lorsqu’il s’agit de la foi religieuse de ses éducateurs.

Alors que les enseignants du monde entier s’efforcent de guider les enfants vers leur boussole morale intérieure – souvent en servant de modèle avec leur propres croyances et propres valeurs – leurs homologues chinois se voient refuser le droit de jouer ce rôle, car leurs croyances spirituelles leur sont interdites s’ils souhaitent enseigner.

Le régime communiste applique des mesures strictes pour censurer toute influence religieuse ou idéologique dans les salles de classe, rapporte Bitter Winter. Leur objectif est de « veiller à ce que l’éducation et l’enseignement adhèrent à la bonne direction politique », selon le rapport.

Une persécution continue

L’International Christian Concern (ICC) a signalé en mai 2020 que la ville de Wenzhou, dans la province du Zhejiang, aurait exigé des enseignants des écoles qu’ils « signent un engagement à ne croire en aucune religion ».

Certaines des principales exigences du document, intitulé Promesse de l’enseignant de ne croire en aucune religion, sont les suivantes : « Établir fermement une vision religieuse marxiste, renforcer l’éducation à l’athéisme, ne croire en aucune religion, ne participer à aucune activité religieuse, ne prêcher et ne diffuser la religion en aucun lieu. »

Une enseignante chrétienne de Shenyang, dans la province du Liaoning, a été contrainte de quitter son emploi en août 2019, a rapporté Bitter Winter. Une autre enseignante de maternelle, membre de l’église catholique d’État, a déclaré à la revue en ligne que du personnel spécialement affecté travaille pour « surveiller et faire des rapports sur les enseignants et les élèves religieux ».

« On leur a dit d’abandonner leur foi, et certains ont été désignés comme des cibles clés de la surveillance, les autorités craignant qu’ils ne développent une ‘influence contre-révolutionnaire’, ne s’allient à des forces étrangères et ne provoquent le chaos », a déclaré l’enseignante anonyme à Bitter Winter.

Des enfants vêtus d’un uniforme chantent après avoir hissé le drapeau national chinois à l’école élémentaire de l' »armée rouge » de Beichuan, dans la province du Sichuan, le 21 janvier 2015. (Fred Dufour/AFP via Getty Images)

Dans l’une des innombrables autres incidences, Zhao Xin, enseignante à l’école d’économie de l’Université de technologie et de commerce de Pékin, a été illégalement arrêtée et détenue en juin 2000 alors qu’elle faisait des exercices de méditation de la méthode d’amélioration de soi Falun Dafa (aussi nommé Falun Gong) dans un parc de Pékin.

Bien qu’elle soit connue comme une personne consciencieuse et admirée par ses collègues et ses étudiants pour son intégrité morale, Zhao, 32 ans, a été brutalement battue trois jours après son arrestation. Les graves tortures subies lui ont fracturé les quatrième, cinquième et sixième vertèbres cervicales et elle est devenue aveugle de l’œil gauche. Ayant subi des blessures potentiellement mortelles, elle est restée paralysée avant de décéder six mois plus tard, rapporte Minghui.org.

Dans un autre cas, Zhang Yan, professeur de musique dans un collège de la ville de Mianyang, dans la province du Sichuan, a été incarcérée pendant un total de 2 208 jours dans divers centres de détention, prisons, un camp de travail forcé et un centre de lavage de cerveau avant de perdre la vie à l’âge de 46 ans en février 2020. Elle aussi était pratiquante du Falun Gong.

Zhang aidait gratuitement les élèves après les cours et gagnait le respect et l’admiration des parents en ne prenant pas d’argent sous la table. Cependant, le PCC l’a qualifiée, comme d’innombrables autres personnes, d’« ennemie d’État » pour avoir refusé de renoncer à sa pratique.

Cette photo d’archives montre des policiers en civil du régime communiste chinois immobilisant violemment au sol un pratiquant innocent du Falun Gong sur la place Tiananmen. (Avec l’aimable autorisation de Minghui.org)

De plus, les histoires de Zhao et Zhang ne sont pas des cas isolés. Depuis que le PCC a commencé à persécuter les pratiquants de Falun Gong en juillet 1999, le régime communiste a ordonné aux écoles de tous niveaux, de l’élémentaire à l’université, de dénoncer publiquement cette pratique spirituelle.

Les activités scolaires des enseignants et des étudiants qui s’adonnent à pratiquer le Falun Gong sont étroitement surveillées. Les autorités leur font même regarder de force des vidéos de lavage de cerveau dénigrant les principes universels d’Authenticité, de Bienveillance et de Tolérance de la pratique, qui sont, ironiquement, librement pratiqués dans plus de 100 pays dans le monde.

Les enseignants dans le monde

À l’opposé, les enseignants d’autres pays sont honorés lorsqu’ils montrent un haut niveau de moralité et un caractère raffiné.

Erik Fehér, 39 ans, professeur de beaux-arts dans une école d’art de Nitra, en Slovaquie, a déclaré à Epoch Times qu’il était crucial de dénoncer la « persécution persistante » de la foi en Chine.

« Ce n’est pas que ça ne nous touche pas », a déclaré Erik. « Toutes ces choses sont reliées ensemble. Nous sommes aussi un pays qui a été dirigé par un régime communiste. En Chine, les gens sont cruellement persécutés, torturés, emprisonnés, et leurs organes sont prélevés de force à des fins de transplantation. Ce n’est pas bien. »

Erik Fehér (d), 39 ans, enseignant slovaque, collecte des signatures pour appeler à la fin des atrocités du PCC en matière de prélèvements forcés d’organes et de persécution du Falun Gong. (Avec l’aimable autorisation d’Erik Fehér)

Erik, qui a commencé à pratiquer le Falun Dafa il y a quatre ans, a déclaré qu’en affinant son caractère grâce aux principes fondamentaux d’être « vrai, bon » et de « résister », il est devenu plus altruiste. « Je trouve qu’il est plus facile de gérer les situations de conflit lorsque je suis moins égocentrique. Je deviens une personne plus calme et plus équilibrée », a-t-il déclaré.

Heureusement, ayant la chance de vivre dans une société libre, Erik s’efforce d’influencer positivement son processus d’enseignement et d’apprentissage en aidant ses élèves à apprécier « l’essence des valeurs morales et spirituelles » et à comprendre l’importance du respect des droits de l’homme.

Pendant ce temps, non loin de la Chine, un directeur d’école et responsable de l’éducation, âgé de 51 ans en Inde, C. N. Pradeep Kumar, a déclaré qu’il avait « la chance d’être né dans un pays démocratique » où il peut pratiquer sa croyance sans crainte de persécution.

Avec plus de vingt ans d’expérience dans l’enseignement, Pradeep affirme que les enseignants sont les « principaux piliers » qui soutiennent l’avenir des étudiants. Il a dénoncé la façon dont le régime communiste exploite et lave le cerveau d’innocents élèves pour qu’ils espionnent leurs propres enseignants d’une certaine confession, puis les dénoncent, ce qui conduit à leur arrestation et à leur persécution.

C. N. Pradeep Kumar, 51 ans, directeur d’école et responsable de l’éducation en Inde, faisant le cinquième exercice du Falun Gong. (NTD)

« Les élèves ne sont pas encore assez grands pour discerner les bonnes ou mauvaises pratiques. Les étudiants peuvent ne pas comprendre le visage tordu du PCC », a déclaré Pradeep.

Selon lui, la façon dont le régime communiste persécute les enseignants et les éducateurs qui pratiquent les principes fondamentaux de « véracité, compassion et tolérance » est terrifiante. « Il tue l’humanité », a-t-il déclaré.

Pradeep, originaire de la ville de Kolar dans l’État du Karnataka, dans le sud de l’Inde, est fermement convaincu que c’est sa croyance dans ces principes qui a fait de sa profession d’enseignant « une chose merveilleuse ».

« Je suis capable de mieux comprendre les aspects éducatifs tels que les programmes d’études, les manuels, les syllabus et diverses autres activités liées à l’enseignement et à l’apprentissage en les considérant d’un point de vue moral », a-t-il déclaré, ajoutant que si les valeurs morales sont présentées aux enfants de la bonne manière et dans un environnement approprié, elles peuvent entraîner des changements de comportement positifs.

Au Vietnam, pays communiste, un enseignant de 50 ans de la capitale, Hanoi, partage le même sentiment qu’Erik et Pradeep.

Vi Minh soutient que la mission d’un enseignant est de donner aux élèves la sagesse nécessaire pour discerner le bien du mal ; un enseignant tolérant et compréhensif, dont le caractère est ancré dans une conduite morale droite, peut guider efficacement les élèves.

Vi Minh est une enseignante à Hanoi, au Vietnam. (Avec l’aimable autorisation de Vi Minh)

« ‘Authenticité-Bienveillance-Tolérance’ est une bonne chose, surtout pour la jeune génération », dit-elle. « C’est tellement triste et décevant quand ces valeurs éthiques sont piétinées. »

Selon elle, en raison de l’influence et de la propagande du régime chinois, même au Vietnam dans une certaine mesure, les pratiquants de Falun Gong courent un risque lorsqu’ils sortent pour pratiquer les cinq exercices méditatifs.

« Le Falun Gong est légal au Vietnam, dit-elle, nous devrions donc être autorisés à avoir la liberté de pratiquer et de suivre notre croyance en ces principes. »

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