La leçon romaine

19 mars 2017 18:00 Mis à jour: 23 mars 2017 18:51
 Les faits: L’ancien Empire romain n’était pas aussi sanglant, ni aussi arriéré que les films hollywoodiens veulent bien le dépeindre.

Dans le cadre de l’écriture de mon roman historique sur l’ancienne cité romaine de Pompéi, j’ai passé plus de 10 ans de recherches sur les gens, les politiques, les événements et la culture de l’Empire romain. Au cours de mes études, j’ai intégré tous les faits entourant l’histoire et les personnages, et j’ai trouvé beaucoup de similitudes intéressantes avec notre monde actuel.

Les femmes avaient des droits! Dans une maison, les membres d’un couple romain avaient des statuts égaux. Si pour beaucoup de gens, c’est l’homme qui prenait la décision finale, il ne faut pas oublier que les femmes avaient voix au chapitre. Tout comme à notre époque, les femmes s’épanouissent de plus en plus dans l’Empire, grâce à leur droit de vote, de représenter, de faire des carrières politiques, religieuses ou de s’engager dans des métiers de combat tels des gladiateurs.

Le niveau de la chirurgie romaine était si élevé qu’il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour que la civilisation occidentale le rattrape.

L’empire romain a populariser l’hygiène, les systèmes de drainage, les routes, le commerce, les bains, l’industrie, les transports publics et une forme moderne et bien développé des lois, ainsi qu’un système juridique durable.

Les combats de gladiateurs n’étaient pas aussi impitoyables que ca. Il y avait des règles strictes, un peu comme dans l’escrime moderne, ainsi qu’un arbitre. Les combattants pouvaient être disqualifiés. Il est intéressant de noter, comme je l’ai découvert dans cette profession, que plus de la moitié des gladiateurs étaient en fait des hommes libres, comme des acteurs de cinéma actuels, à la recherchent de gloire et d’argent. Seul un combattant sur cinquante mourait au combat, généralement suite à un accident. Les fameux «pouce retourné» était le signe de la miséricorde, intimant l’ordre aux combattants de «déposer les épées», tout comme porter le pouce à la poitrine ou à la gorge signifiait une mise à mort. Les victimes jetées dans l’arène pour être tuées par les gladiateurs ou fracassés par les mâchoires des animaux sauvages étaient pour la plupart des criminels reconnus coupables de meurtre devant la cour de justice.

Tout criminel avait droit à un avocat. Si ce dernier perdait le procès, la famille de la victime pouvait décider du sort de l’assassin. A cause des lourdes sanctions, le meurtre n’était pas très répandu dans l’Empire. Comme dans n’importe quelle ville peuplée, le meurtre existait, mais de savoir qu’on serait mis à mort prématurément dans l’arène rendait le phénomène moins fréquent.

En comparant les faits de l’Empire romain à ceux de notre civilisation moderne, nos mondes m’apparaissent plus similaires. Beaucoup de gens rétorquent que la civilisation de l’Empire romain reposait sur les esclaves, le sexe et la violence.

Et la nôtre? Ne repose-t-elle pas sur les mêmes éléments? L’esclavage est toujours d’actualité même dans les pays développés. La traite des êtres humains est aujourd’hui une entreprise clandestine hors de contrôle, invisible aux yeux du grand public. Dans la Rome antique, l’esclavage était un fait public, avec des lois et des règles qui régissait son commerce.

Le sexe et la violence sont omniprésents dans notre monde: dans les films, à la télévision, sur Internet et pire même dans les rues. Des sports animaliers sanguinaires, des animaux mis à mort, comme dans les combats de coqs, de taureaux, d’ours… qui existent toujours. En un clin d’œil on a accès à la pornographie; les spectacles érotiques foisonnent, et la liste n’est pas exhaustive.

J’ai découvert par mes recherches que la plus grande différence entre l’Empire romain et le monde moderne est que les questions de l’époque romaine était posée sur la place publique. Pour le système politique et les lois, tant que les choses étaient ouvertes au public, c’était plus facile de les surveiller et de les contrôler. Bien sûr, les Romains avaient de la retenue et ne tuaient pas ni ne s’adonnaient à des pratiques sexuelles en pleine rue, mais ils s’adonnaient bien à des exécutions publiques dans un tribunal ou dans l’arène, ainsi qu’aux grandes orgies romaines.

Contrairement aux dires des films ou des livres d’histoires, nos mondes n’ont jamais été si ressemblants les uns des autres. Pendant plus de mille ans, l’Empire romain était de loin la civilisation la plus avancée et la plus proche de notre mode de vie moderne. Ce n’est que plus de mille ans après son effondrement que la civilisation occidentale a réussi à égaler ses lois et sa technologie.

Pourquoi l’Empire s’est-il effondré ?

Mes recherches m’ont permi de tirer la conclusion que, si nous continuons à vivre de la sorte, notre système moderne aussi va s’effondrer. La civilisation romaine s’est effondrée sous son propre poids. Les Romains étaient devenus trop puissants, ils se croyaient invincibles, écrasants et dominants toute chose. Cet état d’esprit est une maladie, et à mesure qu’elle se répandait à travers l’Empire-République, elle a infecté les esprits et les a rendu vulnérables.

C’est donc notre propre destin qui est en jeu. Avons-nous été infecté par la même maladie? Pensons-nous être supérieurs aux autres, à toutes les cultures et à tous les autres mondes? L’histoire montre que oui… et elle nous met en garde contre les conséquences d’une telle folie.

Nicole Louw est enseignante, réalisatrice et auteur de six livres, dont Havens de Pompéi: Some Things Always Survive.

Version anglaise : Roman Empire vs. Society Today—More Similar Than You’d Think

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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