Les deux degrés de trop, un défi pour notre planète

20 octobre 2015 10:00 Mis à jour: 19 octobre 2015 23:46

Le défi : ne pas dépasser le seuil fatidique des 2° C dans le réchauffement climatique.Il faut absolument maintenir la température planétaire en dessous de ce seuil. Au-delà, les conséquences seraient dramatiques : la sixième extinction de masse serait enclenchée, avec en bout de chaîne l’avenir de l’humanité.

Lors d’une rencontre à Bonn le 2 octobre dernier, d’après l’actualité des Nations unies, un total de 146 pays représentant presque 87% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ont soumis leurs plans d’action climat aux Nations unies. Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la CCNUCC, a déclaré : « Au cours des derniers mois, le nombre de pays qui ont soumis leurs plans d’action climat pour l’accord de Paris a progressé. L’étendue sans précédent et la profondeur de la réponse reflète la reconnaissance croissante d’une opportunité incomparable d’atteindre un développement durable sobre en émissions à l’échelle nationale ».

Le changement climatique est un problème complexe, il est mondial, avec des ramifications économiques, sociales, politiques et morales. – La NASA

« De plus, de nombreux pays se sont engagés dans un dialogue sans précédent entre les ministères de différents secteurs de leur économie, qui comprenaient d’autres parties prenantes pour finaliser leurs contributions. Cet engagement et cette réflexion au sein des nations a fourni une bonne base pour l’ambition actuelle et future de la lutte contre le réchauffement climatique », a-t-elle ajouté.

La NASA annonce un réchauffement climatique global de 6° C

Les données montrent actuellement le scénario d’un réchauffement qui pourrait atteindre 6° C à terme par rapport à l’ère préindustrielle, selon un rapport de la NASA et l’avis de leurs experts qui précisent qu’ « un réchauffement climatique global de 6 degrés semble acquis ». D’après les dernières discussions entre les experts de l’ONU, les membres de l’IPCC (GIEC), l’Organisation Météorologique Mondiale et le Hadley Center semblent conclure que la valeur de 2° C de réchauffement à ne pas dépasser ne serait plus une limite fiable. À partir de 1,5° C, le changement climatique entrerait déjà dans une phase d’évolution non linéaire, aux effets globaux irréversibles et particulièrement hostiles à la vie dans son ensemble.

« Dans un monde plus chaud de 1,5° C que dans les temps préindustriels, nous sommes sur le point de passer à un risque élevé pour les organismes, et dans un monde à 2° C plus chaud que dans les temps préindustriels, le risque est élevé aussi pour les écosystèmes. Et, en ce qui concerne les espèces d’eau douce et les espèces terrestres, dans un monde de 1,5° C plus élevé, la plupart des arbres et des herbes risqueraient de disparaître à cause du déplacement des zones climatiques dont ils dépendent. Dans les paysages plats, 2° C de réchauffement signifient que la vitesse du changement climatique deviendrait trop élevée pour que les organismes terrestres et d’eau douce puissent survivre et suivre le déplacement des zones climatiques », précisent les experts.

À la mi-janvier 2014, des pluies inhabituellement fortes dans le sud-France ont conduit à des inondations, des glissements de terrain et des évacuations. Ces images montrent la zone autour d’Hyères, avec la presqu'île de Giens et les îles voisines. Les tons plus clairs du bleu au centre de l'image montrent l'écoulement des eaux de crue riches en sédiments dans la mer Méditerranée. (NASA)
À la mi-janvier 2014, des pluies inhabituellement fortes dans le sud-France ont conduit à des inondations, des glissements de terrain et des évacuations. Ces images montrent la zone autour d’Hyères, avec la presqu’île de Giens et les îles voisines. Les tons plus clairs du bleu au centre de l’image montrent l’écoulement des eaux de crue riches en sédiments dans la mer Méditerranée. (NASA)

Un mal irréparable

Les êtres humains ont provoqué d’importants dégâts entraînant le changement climatique, les catastrophes se produisent déjà. Même si nous nous arrêtions d’émettre des gaz à effet de serre aujourd’hui, le réchauffement climatique continuerait à se produire pendant au moins plusieurs décennies, sinon des siècles. Cela prendra du temps pour reconstituer notre planète. Par exemple, le dioxyde de carbone, ou CO2, persistera longtemps dans l’atmosphère des centaines d’années et plus encore. Le décalage entre ce que nous faisons et ce que nous voudrions changer est immense. L’absence d’action majeure pour réduire les émissions de gaz à effet de serre est flagrante, la température mondiale est en voie d’augmentation, et en moyenne de 6° C selon les dernières estimations des experts. Certains scientifiques soutiennent qu’une « catastrophe mondiale » est en route au niveau des pôles de la planète. L’Arctique, par exemple, peut fondre en quelques années. D’autres experts pensent qu’un brusque changement pourrait avoir lieu et que le climat entrerait alors dans une nouvelle phase.

Peut-on limiter ou éviter les risques ?

Il n’est peut-être pas trop tard pour éviter ou limiter les pires scénarios. Répondre au changement climatique impliquera une approche à deux niveaux : « l’atténuation », agir en réduisant les gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et « l’adaptation », qui consisterait à vivre avec ce changement et de s’y accoutumer.

Que ferons-nous des émissions de dioxyde de carbone et d’autres polluants dans les années à venir ? Le recyclage et la conduite des voitures plus économes en carburant sont des exemples de changements de comportements importants qui vont aider, mais qui ne suffiront pas. Le changement climatique est un problème complexe, mondial, avec des ramifications économiques, sociales, politiques et morales. La solution nécessitera donc une approche et des réponses à l’échelle mondiale – une coordonnation des politiques internationales et des accords entre les pays– et locale, en accomplissant des efforts au niveau de la ville, des transports publics, de l’efficacité énergétique, de la planification de la ville durable, etc. L’avenir est entre nos mains, le futur dépendra de nos actions présentes.

Il fut un temps où nous avions une possibilité d’influencer le climat futur par nos décisions concernant l’usage des combustibles fossiles. Je pense que ce temps est passé. Dennis Meadows

La fonte des calottes glaciaires

Plus de 90% de l’eau douce de notre planète est située dans les calottes glaciaires et les glaciers de l’Antarctique et du Groenland. Comme les températures dans le monde entier montent lentement, la fonte de ces réserves de glace s’ajoutent à la hausse du niveau des mers. S’il fond complètement, le Groenland pourrait faire grimper le niveau des mers de sept mètres.

En août 2014, Eric Rignot, glaciologue travaillant à l’université de Californie, a dirigé une équipe de chercheurs examinant les falaises de glace aux abords du Groenland. Ils ont trouvé des cavités à la base des glaciers qui attaquent l’ensemble des glaciers par dessous. Ainsi, des parties du glacier se détachent et flottent au loin. « Au Groenland pendant les mois d’été nous avons des taux de fusion de glace qui vont jusqu’à plusieurs mètres par jour », révèle Eric Rignot.

Son équipe a constaté que les glaciers du Groenland sont ancrés profondément sous le niveau de la mer. Cela signifie que les courants océaniques plus chauds en profondeur peuvent éroder très facilement les glaciers du Groenland. La chaleur de l’océan est à une profondeur de 350-400 mètres. « Cette eau chaude salée est d’origine subtropicale et fait fondre la glace rapidement. »

La COP21 à la hauteur des enjeux ?

Dennis Meadows, auteur du rapport Les limites de la croissance, explique « Il fut un temps où nous avions une possibilité d’influencer le climat futur par nos décisions concernant l’usage des combustibles fossiles. Je pense que ce temps est passé. Le changement climatique est de plus en plus dominé par un ensemble de boucles de rétroaction, comme le cycle du méthane et la fonte des glaces de l’Arctique qui sont hors de notre contrôle. Elles sont devenues les pilotes du système. Les pilotes dominants du système ne sont pas des gens assis autour d’une table, tentant de parvenir à un consensus sur un résultat préféré parmi plusieurs résultats possibles ».

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