#NotATarget : mettre fin aux bombardements des hôpitaux dans les zones de guerre

5 mai 2016 11:15 Mis à jour: 18 mai 2016 16:22

Plusieurs organisations humanitaires de premier plan appellent la communauté internationale à épargner les hôpitaux, le personnel médical et les patients dans les zones de guerre. Plus particulièrement après le bombardement meurtrier d’un hôpital d’Alep en Syrie, le 27 avril dernier, qui a fait 50 victimes dont 6 membres du personnel médical, rappelle Médecins Sans Frontières (MSF).

« Notre indignation est totale devant la fréquence alarmante des attaques contre le personnel et les installations en Syrie », martèlent dans un communiqué de presse conjoint l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

MSF révèle qu’un centre médical était bombardé en Syrie chaque semaine en 2015. Au cours des trois dernières années avant décembre 2014, quelque 2400 attaques contre le personnel de soins de santé, les installations, les transports et les patients ont été recensés dans 11 pays, précise la Croix-Rouge.

L’indignation provoquée par l’attaque le 27 avril contre l’hôpital Al Quds d’Alep est attribuable non seulement au grand nombre de victimes, mais surtout au sentiment que l’intention était de tuer le plus grand nombre de civils.

À 22 h, deux barils d’explosifs sont tombés à proximité de l’hôpital, provoquant un afflux de blessés, a expliqué à PBS Pablo Marco Blanco, directeur des opérations de MSF pour le Moyen-Orient. C’est alors qu’une troisième bombe est venue frapper le hall d’entrée et la salle d’urgence.

Des civils syriens évacuent un jeune enfant d'un bâtiment détruit, suite à une frappe aérienne sur le quartier rebelle d'al-Kalasa, dans la ville d’Alep, au nord de la Syrie, le 28 avril 2016 (Ameer Alhalbi/AFP/Getty Images)
Des civils syriens évacuent un jeune enfant d’un bâtiment détruit, suite à une frappe aérienne sur le quartier rebelle d’al-Kalasa, dans la ville d’Alep, au nord de la Syrie, le 28 avril 2016 (Ameer Alhalbi/AFP/Getty Images)

« Nous ne pouvons pas le prouver, regrette Blanco, mais tous les éléments tendent à confirmer » que l’attaque a été « perpétrée pour tuer le maximum de citoyens ».

John Kerry, le secrétaire à la Défense des États-Unis, a déclaré le 28 avril que son gouvernement était en train de recueillir des données sur l’incident d’avril. Et d’affirmer que « la frappe semble avoir pris délibérément pour cible un établissement médical connu et s’inscrit dans le bilan effroyable du régime d’Assad dans les frappes de ce type d’installations ainsi que l’organisation des premiers secours ».

Un responsable militaire syrien a nié la responsabilité du régime. Du côté russe, le ministère de la Défense nie également avoir frappé l’hôpital avec ses avions, rapporte Reuters.

L’hôpital était financé par MSF et la Croix-Rouge.

« La récente attaque contre l’hôpital Quds est inacceptable et, malheureusement, ce n’est pas la première fois que les services de secours médicaux sont touchés », s’est indignée Marianne Gasser, directrice de la mission de la Croix-Rouge en Syrie. « Nous exhortons toutes les parties à épargner les civils. Ne bombardez pas les hôpitaux, n’utilisez pas d’armes qui causent des dégâts considérables. Autrement, Alep sombrera davantage dans la catastrophe humanitaire. »

Le Conseil de sécurité des Nations Unies discute en ce moment sur une résolution qui mettrait fin aux futures attaques contre les hôpitaux, les patients et les civils dans les zones de guerre.

Bombardement d’un hôpital afghan

Le général Joseph Votel, à la tête du Commandement central américain, a déclaré récemment que le bombardement accidentel des forces américaines d’un hôpital de MSF en Afghanistan l’automne dernier ne constituait pas un cas de crime de guerre, puisque l’attaque était involontaire. Les forces terrestres avaient demandé une frappe aérienne sur un emplacement situé à environ 400 m de l’hôpital, mais l’aéronef a confondu la cible avec l’hôpital.

Pour Joseph Votel, l’attaque accidentelle a été causée par « une combinaison d’erreurs humaines, aggravées par les processus et les défaillances matérielles ». Après l’incident, 16 personnes liées à l’attaque ont été sanctionnées par l’armée, mais aucune n’a été poursuivie.

Médecins Sans Frontières a lancé récemment le mot-clic #NotATarget sur Twitter.

Version anglaise : Doctors Without Borders, Red Cross Plead: Don’t Bomb Hospitals

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