Panama : une institutrice délaisse l’ordinateur pour la pirogue

Par Epoch Times avec AFP
13 mars 2021 07:44 Mis à jour: 2 avril 2021 12:48

Dans son canoë, Madelaine progresse lentement sur la rivière Chagres : elle conduit l’institutrice Graciela Bouche à la rencontre de ses élèves d’une communauté indigène qui, faute de connexion, ne peuvent pas suivre les cours par internet.

La rivière Chagres, qui se jette dans le Canal de Panama, lui permet d’atteindre en une quinzaine de minutes les communautés indigènes vivant dans la région de Gamboa (province de Colon, côte caraïbe).

Problèmes de connexion

Le temps est calme, le ciel dégagé avec quelques nuages, et malgré un vent contraire Graciela débarque sans encombre au port des Ella Puru, des autochtones de l’ethnie embera.

« Les problèmes de connexion » empêchent les enfants de la communauté de suivre les cours comme les autres élèves, explique-t-elle.

-L’enseignante panaméenne Graciela Bouche est emmenée par une femme indigène sur une pirogue, dans la communauté d’Ella Puru Embera, au Panama, le 9 mars 2021.

Equipée d’un tableau noir et d’un ordinateur portable, l’institutrice âgée de 37 ans n’a pas oublié d’embarquer de la nourriture pour les enfants, dont la communauté souffre cruellement de l’absence de touristes, sa principale ressource.

Avant la pandémie, les enfants allaient à l’école dans la capitale, après un périple en pirogue puis en bus.

Rencontre ses élèves une fois par semaine

« Avec le téléphone, parfois on n’a pas de connexion, parfois on n’a pas accès aux données, ou alors je n’ai pas de crédit pour connecter mon enfant », explique Evelyn Cabrera, une jeune mère de 27 ans.

« La connexion, c’était très difficile, surtout pour nous, les indigènes », renchérit Johnson Menguizama, un père de famille âgé de 50 ans.

-Des enfants indigènes Embera marchent vers une classe avec l’enseignante panaméenne Graciela Bouche, Panama, le 9 mars 2021. Photo Luis Acosta / AFP via Getty Images.

Aussi, Graciela n’a fait ni une ni deux lorsque les restrictions de déplacement ont été levées au Panama, lui permettant d’aller à la rencontre de ses élèves une fois par semaine. L’institutrice se charge aussi de coordonner les cours avec les professeurs de mathématiques ou d’anglais.

Elle aime les enfants

Dans le village, Graciela fait la classe à une trentaine d’enfants, dans le De Ara, une maison « royale » traditionnelle en amphithéâtre faite de poutres et coiffée d’une toiture de feuillage.

L’enseignante panaméenne Graciela Bouche donne une leçon aux enfants autochtones Embera, Panama, le 9 mars 2021. Photo Luis Acosta / AFP via Getty Images.

Autour de « l’école » les mères attendent, vêtues de leurs jupes traditionnelles de couleurs vives, la tête ornée d’une parure fleurie.

« Ce n’est pas n’importe qui qui fait un tel effort. La traversée de la rivière est un peu longue et dangereuse, mais elle le fait parce qu’elle aime les enfants », salue Evelyn.

A midi, l’institutrice quitte le monde réel et retourne à la ville et à ses cours virtuels pour les petits citadins.

 

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