Partis de Londres en jet privé pour faire la fête à Cannes, ils sont refoulés par la police à l’aéroport de Marignane

Par Paul Tourège
11 avril 2020 00:00 Mis à jour: 11 avril 2020 00:00

Malgré les mesures de confinement en vigueur, une dizaine de vacanciers fortunés n’ont pas hésité à louer un jet privé pour venir faire la fête sur la Côte d’Azur.

Les faits ont eu lieu dans l’après-midi du samedi 4 avril à l’aéroport de Marseille-Provence, sur la commune de Marignane (Bouches-du-Rhône).

Dix personnes – sept hommes âgés de 40 à 50 ans et trois femmes d’une vingtaine d’années – de différentes nationalités voyageant à bord d’un jet privé en provenance de Londres se sont vu refuser l’entrée sur le territoire français.

Selon LCI, les voyageurs avaient prévu de faire la fête dans une luxueuse villa cannoise. Afin de rallier la villa, l’instigateur du voyage, un ressortissant croate qui travaille dans l’immobilier et la finance, avait loué trois hélicoptères à une compagnie du Var assurant des liaisons privées pour des clients privilégiés.

« Les passagers étaient de plusieurs nationalités: un Croate dans la finance qui avait apparemment tout payé et organisé, un Ukrainien, des Français. Les jeunes femmes étaient, semble-t-il, des escort girls de 25 ans environ venues accompagner ces messieurs quadragénaires. Trois hélicoptères de luxe les attendaient sur le tarmac, pour faire le trajet jusqu’à la villa », a expliqué le chef de la Police aux frontières (PAF) de Marseille-Provence.

Si les vols commerciaux ont largement diminué depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, les autorités étudient à la loupe les mouvements aériens et accordent une attention particulière aux vols privés.

« Seuls quelques vols commerciaux et privés sont autorisés, avec cinq ou six rotations par jour, et pour des raisons bien précises. Des personnels soignants qui viennent en renfort, du rapatriement, des hommes politiques dans le cadre de leur fonction, des patients qui nécessitent des soins urgents par exemple. Là, on n’était clairement pas dans ce cadre. D’ailleurs, avant que l’avion n’arrive ici sur le tarmac, nous avions signalé à l’assistant aéroportuaire outre-Manche, que cela n’était pas autorisé. Deux heures après notre avertissement, le jet privé s’est posé à Marignane », poursuit le responsable de la PAF.

Les vacanciers sommés de faire demi-tour

Si le jet privé, un Embraer Legacy, a tout de même atterri, ses passagers n’ont pas été autorisés à descendre.

Contrôlés par la PAF et la gendarmerie, les dix voyageurs ne disposaient en effet d’aucun motif valable pour entrer sur le territoire français. Malgré le refus des autorités, ils ont tout de même tenté de les convaincre de les laisser passer.

« Ils nous ont dit : ‘Verbalisez-nous, on a de l’argent. On ne partira pas. On ira à la villa’. Pour nous, pas question de les laisser, c’était un voyage récréatif évidemment, et actuellement, avec le coronavirus et la mesure de confinement, c’est formellement interdit », souligne le chef de la PAF de Marseille-Provence.

Arrivés à l’aéroport entre-temps, les trois hélicoptères censés récupérer les passagers pour les emmener jusqu’à la villa qu’ils avaient louée ont été priés de rebrousser chemin par la PAF et la gendarmerie des transports aériens. Sans attestation de déplacement valable, les trois pilotes ont été verbalisés.

Les dix voyageurs présents à bord du jet privé ont également été invités à faire demi-tour, sans toutefois être verbalisés.

« Nous leur avons refusé l’entrée sur le territoire, juridiquement, ils n’y sont pas rentrés. Les passagers n’ont donc pas fait l’objet d’une verbalisation. Les étrangers, eux, ont fait l’objet d’une procédure administrative de non-admission sur le territoire », précise le responsable de la PAF.

Parmi les passagers, neuf sont retournés à Londres, tandis que le dixième a pris la direction de Berlin après avoir affrété un petit avion privé.

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