Pékin réfute tout lien entre les Ouïghours et l’arrêt d’un programme de la Banque mondiale

Par Epochtimes.fr avec AFP
12 novembre 2019 12:52 Mis à jour: 12 novembre 2019 16:19

La Chine a rejeté mardi tout lien entre la décision de la Banque mondiale de mettre fin à un volet d’un programme de formation professionnelle au Xinjiang et des allégations de mauvais traitements à l’encontre de la minorité musulmane ouïghoure.

Cette vaste région du nord-ouest chinois a été frappée (soi disant, selon Pékin) il y a quelques années par une série d’attentats sanglants attribués à des membres de la minorité ouïghoure. Et depuis sa reprise en main du territoire, le gouvernement chinois impose des mesures de sécurité draconiennes.

La Chine est notamment soupçonnée d’y avoir interné dans des camps de rééducation jusqu’à un million de personnes, issues principalement de minorités musulmanes.

-Pékin dit considérer le développement de Kashgar comme une amélioration de l’économie locale, mais de nombreux Ouïghours y voient une menace qui érode leur langue, leurs traditions et leur identité culturelle. Les frictions ont alimenté un mouvement séparatiste qui a parfois pris une tournure violente, déclenchant une répression de ce que le gouvernement chinois considère comme des « actes terroristes » par des extrémistes religieux. Photo par Kevin Frayer / Getty Images.

Centres de formation soi-disant professionnelle

Pékin dément ce chiffre et parle de « centres de formation professionnelle » destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.

Lundi, la Banque mondiale a annoncé qu’elle mettait fin par précaution à un volet d’un programme de formation professionnelle au Xinjiang. Et l’organisme de préciser, qu’après enquête interne, les allégations de liens entre ce programme et la persécution de la minorité ouïghoure étaient infondées.

« Le communiqué de la Banque mondiale reflète de manière objective la situation » au Xinjiang et « clarifie les faits », a commenté mardi devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang.

-Cette photo prise le 31 mai 2019 montre une tour de guet dans un établissement de haute sécurité situé près de ce qui serait un camp de rééducation où des minorités ethniques musulmanes sont principalement arrêtées, dans la banlieue de Hotan, dans la région du Xinjiang, en Chine. Photo GREG BAKER / AFP via Getty Images.

Achats de barbelés, de lance-grenade lacrymogène et de gilets pare-balles

M. Geng a qualifié « d’ajustements » ces changements destinés, selon lui, à « faciliter la gestion du programme » de la Banque mondiale et à « réduire le coût de la supervision ».

Fin août, le magazine Foreign Policy avait affirmé qu’une école ayant reçu des fonds dans le cadre d’un prêt de 50 millions de dollars de la Banque mondiale avait acheté « des barbelés, des lance-grenades lacrymogènes et des gilets pare-balles » pour 30.000 dollars.

Le média spécialisé dans l’actualité internationale n’avait toutefois pas établi formellement si ces achats avaient été réalisés avec l’argent du programme de la Banque mondiale ou d’autres financements.

 

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