Procès à l’automne en Belgique pour deux Rwandais, génocidaires présumés

Par Epoch Times avec AFP
9 mai 2023 10:15 Mis à jour: 9 mai 2023 10:28

Deux Rwandais accusés d’avoir pris part au génocide perpétré dans leur pays en 1994 seront jugés à l’automne 2023 devant la cour d’assises de Bruxelles, a indiqué lundi le parquet fédéral belge.

Séraphin Twahirwa et Pierre Basabose, arrêtés en septembre 2020 en Belgique, devront répondre notamment de « crimes de guerre » et de « crime de génocide », a-t-on précisé de même source. Leur procès doit s’ouvrir dans la capitale belge le 9 octobre 2023 et durer environ deux mois. Les deux génocidaires présumés avaient été arrêtés en Belgique en vertu de mandats d’arrêt internationaux.

À l’époque un porte-parole du parquet rwandais avait indiqué que le Rwanda réclamait leur extradition pour les juger. « Mais nous comprenons que la Belgique a l’obligation de les juger. Nous désirons donc que justice soit faite », avait ajouté ce porte-parole, Faustin Nkusi.

Pour sa part le parquet fédéral avait précisé que les suspects, également au cœur d’une enquête menée en Belgique (l’ancienne puissance coloniale où vit une importante communauté rwandaise), avaient été confondus par plusieurs dizaines de témoins rencontrés lors de commissions rogatoires de la justice belge au Rwanda.

Financement de propagande génocidaire et direction d’une milice responsable de massacres

Les massacres perpétrés à l’instigation du régime extrémiste hutu au pouvoir au Rwanda ont fait environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés, selon l’ONU. Pierre Basabose, riche homme d’affaires proche du pouvoir rwandais à l’époque, est soupçonné d’avoir financé la propagande génocidaire, selon les dossiers de la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG). De son côté Seraphin Twahirwa aurait dirigé une milice Interahamwe responsable de massacres de Tutsi dans une région du centre du Rwanda, d’après la même source.

Suspicions de « meurtres », « viol » et « attaque contre une école »

Côté belge, le dossier criminel qui sera soumis à un jury populaire comporte des suspicions de « meurtres », « tentatives de meurtre », « viol » et « attaque contre une école », a précisé à l’AFP un porte-parole du parquet fédéral. Une audience préliminaire, destinée notamment à arrêter la liste des témoins, est prévue à Bruxelles le 12 juin.

Il s’agira du cinquième procès en Belgique depuis 2001 en lien avec le génocide rwandais. En 2019, dans la dernière procédure en date, la condamnation à 25 ans de réclusion de Fabien Neretsé, ancien haut fonctionnaire rwandais, a été la première en Belgique à retenir le crime de « génocide ».

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