Reconfinement : « Pourquoi les grandes surfaces peuvent vendre des livres et pas nous ! », le coup de gueule d’un libraire indépendant

Par Nathalie Dieul
31 octobre 2020 10:17 Mis à jour: 31 octobre 2020 10:17

Dominique Jeay, libraire indépendant à Mazamet dans le Tarn, n’a pas hésité à lancer son coup de gueule lorsqu’il a su que les grandes surfaces allaient pouvoir continuer à vendre des livres mais pas lui ni ses confrères. Finalement, après la première journée du reconfinement, le gouvernement a annoncé la fermeture temporaire des rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires.

Comment se fait-il qu’on puisse « laisser les grandes surfaces vendre des livres et nous, les librairies, de nous l’interdire. Pourquoi ? », s’insurge celui qui a repris la librairie Calligram’ il y a deux ans, selon France 3.

Dominique Jeay n’est pas le seul a avoir eu cette interrogation et à s’être insurgé contre ces nouvelles mesures drastiques imposées par le reconfinement. D’autres libraires et des écrivains, mais aussi  le syndicat national de l’édition, le syndicat de la librairie française et le conseil permanent des écrivains, qui ont émis un communiqué conjoint, ont lancé un cri d’alerte : « Laissez nos librairies ouvertes ».

L’académie Goncourt, en charge du célèbre prix du même nom, a décidé de les soutenir en reportant la proclamation de son prix.

Finalement, devant la pression, le gouvernement a annoncé vendredi que les rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées seraient « momentanément fermés dès ce soir », par « souci d’équité entre grandes surfaces et les librairies indépendantes », qui ne sont pas autorisées à ouvrir, rapporte l’AFP.

Par ailleurs, « le système de click and collect est possible et sera encouragé par des aides spécifiques », ont annoncé le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

Si ces annonces ne satisfont pas pleinement les libraires puisqu’ils n’ont pas obtenu le droit de rester ouvert, certains sont quand même soulagés de pouvoir continuer leurs activités avec un système de drive.

C’est le cas de Dominique Jeay, qui avait déjà prévenu ses clients qu’il allait mettre en place un tel système, alors qu’il n’avait toujours pas obtenu les autorisations nécessaires.

De son côté, l’écrivain Alexandre Jardin dénonce une « folie technocratique » qui a atteint son maximum. « Les libraires râlant d’être fermés alors que la FNAC ou Leclerc restaient ouverts, Bercy vient de décider la fermeture des rayons Culture des grandes surfaces. Au lieu d’ouvrir les librairies ! Résultat, la culture en France s’appelle désormais Amazon (qui ne paye pas d’impôts ici) », s’insurge-t-il.

Au milieu de toute cette insécurité que vit le seul libraire indépendant de Mazamet -« je n’ai pas de trésorerie et je ne me sors pas de salaire » – un seul point positif qui lui a fait chaud au cœur : la veille du début du confinement, de nombreux clients sont venus faire des achats à Calligram’.

« C’est une journée comme une veille de Noël. Cela permet de mettre un peu de beurre dans les épinards », se réjouit celui qui craint par-dessus tout une réouverture seulement en janvier, alors que le mois de décembre est essentiel à la survie de sa librairie.

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