Le candidat indépendant à l’élection présidentielle américaine Robert F. Kennedy Jr., membre du clan Kennedy, a annoncé qu’il graciera le lanceur d’alerte Edward Snowden dès son premier jour à la présidence s’il est élu et « enquêtera sur la corruption et les crimes qu’il a révélés ».
M. Snowden est un ancien contractuel de la NSA qui a divulgué des informations sur les vastes opérations de surveillance intérieure menées par l’agence sous l’administration Obama. Il a fui les États-Unis en 2013 alors qu’il risquait d’être accusé d’espionnage, ce qui aurait pu lui valoir une peine d’emprisonnement de 30 ans ou plus.
Selon une déclaration vidéo de M. Kennedy datée du 1er avril, M. Snowden a rendu un « service public essentiel en révélant pour la première fois aux Américains que notre gouvernement avait espionné des millions d’entre nous […] des citoyens américains respectueux de la loi, en violation de nombreuses lois et de notre droit fondamental à la vie privée ».
« Ses actions courageuses ont conduit le Congrès à restreindre l’autorité de surveillance de la communauté du renseignement pour la première fois en quarante ans », a déclaré M. Kennedy.
« L’Amérique que j’aime ne punit pas les lanceurs d’alerte. Ceux qui disent la vérité, qui défendent la liberté d’expression et tentent de ramener l’Amérique à ses idéaux démocratiques et humanitaires, doivent être respectés et non poursuivis », a-t-il ajouté.
M. Snowden a été loué par certains pour ses actions et vilipendé comme un traître par d’autres. Il affirme avoir fait ces révélations parce qu’il estimait que les services de renseignement américains étaient allés trop loin et avaient porté atteinte aux libertés civiles.
En 2016, la commission du renseignement de la Chambre des représentants a publié une version déclassifiée d’un rapport d’enquête sur M. Snowden décrivant les actions de M. Snowden comme témoignant d’un mépris inconsidéré pour la sécurité des Américains et la sécurité nationale des États-Unis.
Cependant, une cour d’appel américaine a estimé que le programme révélé par M. Snowden était illégal et que les fonctionnaires américains qui l’avaient publiquement défendu ne disaient pas la vérité.
RFK Jr. partage une pétition réclamant la grâce de Snowden
Dans le cadre de sa déclaration, M. Kennedy a également dévoilé une pétition appelant à recueillir au moins 300.000 signatures pour faire pression sur l’administration Biden afin qu’elle agisse et gracie M. Snowden pour ses actions, de sorte qu’il puisse retourner « sans entraves aux États-Unis ».
« Avant Edward Snowden, personne ne savait que les agences de renseignement exploitaient illégalement toutes nos données et espionnaient les citoyens américains », a déclaré M. Kennedy.
« Il n’est donc pas surprenant que ces mêmes agences de renseignement tentent à présent de présenter Snowden comme un criminel et que des politiciens sous influence soutiennent ce récit », a-t-il ajouté.
Selon le message de M. Kennedy sur la pétition, les lanceurs d’alerte comme Daniel Ellsberg, John Kiriakou, Chelsea Manning, Edward Snowden et Julian Assange n’ont pas trahi l’Amérique en révélant la corruption du gouvernement.
« Mais au lieu de défendre la liberté d’expression et de célébrer ces diseurs de vérité, notre gouvernement persécute aujourd’hui activement les journalistes et les lanceurs d’alerte », indique le message.
« Nous ne sommes pas en Union soviétique. L’Amérique que j’aime n’emprisonne pas les dissidents. Nos fondateurs ont fait de la liberté d’expression le premier amendement, puisque la totalité de nos autres droits en dépendent. Si vous autorisez un gouvernement à faire taire ses détracteurs, il aura désormais le droit de commettre n’importe quelle atrocité. »
M. Snowden vit actuellement à Moscou avec son épouse américaine, Lindsey Mills. Il a reçu un passeport russe et a prêté serment de citoyenneté en 2022. Par conséquent, il ne peut plus être extradé vers un pays étranger.
M. Snowden affirme qu’une autre raison pour laquelle il a demandé la citoyenneté russe est que la Maison Blanche a intentionnellement annulé son passeport et empêché toutes ses tentatives de quitter le pays. On ne sait pas s’il a renoncé à sa nationalité américaine.
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