Rishi Sunak à Washington pour réchauffer encore la relation avec Joe Biden

Par Epoch Times avec AFP
7 juin 2023 16:50 Mis à jour: 7 juin 2023 19:27

L’Ukraine, le commerce et les ambitions du Royaume-Uni dans l’intelligence artificielle : le Premier ministre britannique Rishi Sunak est à Washington pour une visite de deux jours, destinée à réchauffer encore davantage la relation avec le président Joe Biden.

Sa première étape a été lourde en symboles : au lendemain du 79e anniversaire du débarquement allié en Normandie, le chef de l’exécutif britannique a déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu au cimetière militaire d’Arlington. « En mémoire de ceux qui ont fait l’ultime sacrifice afin que nous vivions libres. Nous nous souviendrons d’eux », a écrit Rishi Sunak sur un billet.

Le Premier ministre Rishi Sunak dépose une gerbe sur la tombe du soldat inconnu au cimetière national d’Arlington lors de sa visite à Washington DC aux États-Unis le 7 juin 2023. (Photo Niall Carson – WPA Pool/Getty Images)

Son programme mercredi prévoit une rencontre avec de grands patrons américains, des entretiens avec des élus du Congrès, et un match de baseball. C’est jeudi qu’il se rendra à la Maison-Blanche pour affirmer à nouveau avec Joe Biden le soutien sans faille des deux pays à l’Ukraine après la destruction d’un important barrage hydroélectrique dans le sud du pays, dont s’accusent mutuellement Moscou et Kiev.

Le barrage de Kakhovka

Toute attaque intentionnelle du barrage de Kakhovka représenterait « l’assaut d’infrastructures civiles en Ukraine le plus important depuis le début de la guerre et montrerait de quelles nouvelles bassesses la Russie est capable dans son agression », a déclaré M. Sunak à la presse au cours du vol. Si Londres et Washington partagent la même ligne sur le conflit en Ukraine, ou encore une position ferme contre la Chine, Rishi Sunak veut encore réchauffer les relations avec Joe Biden, plutôt fraîches sous ses prédécesseurs Boris Johnson et Liz Truss.

Sur le front en pleine ébullition de l’intelligence artificielle (IA), Rishi Sunak souhaiterait que le futur régulateur mondial du secteur soit basé à Londres, selon des médias britanniques. Il a en revanche renoncé à concrétiser rapidement l’ambition affichée depuis le Brexit par Londres d’arriver à un accord commercial avec l’administration Biden, qui a de toute façon adopté une nouvelle doctrine industrielle peu propice au libre-échange.

« La relation (entre le Royaume-Uni et les États-Unis) est très forte sur les fondamentaux : la défense, la sécurité, l’attitude face à la Chine », analyse Leslie Vinjamuri, directrice du programme sur les États-Unis et les Amériques au sein du groupe de réflexion Chatham House.

« Mais sur des sujets précis comme l’IA et le commerce, il est peu probable que (Joe) Biden lâche grand-chose à l’approche d’une année électorale décisive », estime-t-elle, ajoutant néanmoins que sur l’IA les deux pays « seront probablement plus naturellement alignés » par rapport à la position plus dure de l’Union européenne.

Une potentielle candidature à l’Otan

Royaume-Uni et États-Unis enregistrent plus de 1000 milliards de livres (1160 milliards d’euros) d’investissements croisés, selon Downing Street.  « Comme l’inter-opérabilité de nos armées nous a donné un avantage sur nos adversaires sur le champ de bataille, une plus grande interopérabilité économique nous apportera un avantage crucial pour les prochaines décennies », a plaidé dans un communiqué Rishi Sunak, ancien banquier d’affaires qui a étudié aux États-Unis et possède une propriété en Californie.

En pleine guerre en Ukraine, et après que le Royaume-Uni a pris un rôle moteur dans une coalition internationale destinée à fournir à Kiev des avions de combat, la défense sera l’un des principaux sujets de discussion dans le Bureau Ovale. Selon plusieurs médias britanniques, Rishi Sunak va pousser la candidature de son ministre de la Défense Ben Wallace pour succéder à la tête de l’Otan au Norvégien Jens Stoltenberg, dont le mandat s’achève en octobre.

L’actuel secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, dont le mandat s’achève en octobre. (Photo STIAN LYSBERG SOLUM/NTB/AFP via Getty Images)

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby est toutefois resté prudent sur la position américaine, alors que d’autres pays poussent pour une femme ou un dirigeant issu d’Europe de l’Est. « Je n’ai aucun doute que la guerre en Ukraine sera un sujet majeur des discussions » de la rencontre de jeudi, a-t-il simplement affirmé. « Les Britanniques ont été là, littéralement en première ligne, pour aider l’Ukraine. Et je n’ai aucun doute qu’ils (Rishi Sunak et Joe Biden) parleront des moyens de travailler ensemble à l’avenir », a-t-il ajouté.

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