Roberto Cavalli, l’exubérant couturier italien, est mort

Par Epoch Times avec AFP
13 avril 2024 11:45 Mis à jour: 13 avril 2024 11:55

Son style flamboyant, ses imprimés léopard et tenues dénudées en avaient fait le chouchou de la jet set internationale durant des décennies : le styliste italien Roberto Cavalli est mort vendredi à 83 ans dans sa ville natale de Florence après une longue maladie.

Apparues pour la première fois dans les années 70 sur des stars comme Sophia Loren et Brigitte Bardot, ses créations découvrant la peau et attirant les regards ont aussi su séduire de nouvelles générations de célébrités, dont Kim Kardashian ou Jennifer Lopez.

La passion du couturier pour les Ferrari, les chevaux, les cigares et les chemises ouvertes dévoilant un torse bronzé en ont aussi fait un personnage très prisé des gazettes. Marié à une finaliste de Miss Univers, propriétaire d’un hélicoptère violet et d’un vignoble en Toscane, il comptait parmi ses amies Sharon Stone et Cindy Crawford. Roberto Cavalli avait également créé de nombreux looks emblématiques pour Taylor Swift, notamment la robe « Sparks Fly ».

Mais sa carrière a aussi connu des creux, comme dans les années 80, où son style flamboyant apparaissait à contrecourant du minimalisme alors en vogue. Il s’est aussi retrouvé au centre d’un procès fleuve en Italie pour une affaire de fraude fiscale, qui s’est achevé par son acquittement. Sa maison a en outre commencé à enregistrer des pertes, le contraignant à en vendre la majorité des parts en 2015.

Il avait commencé par peindre des T-shirts

Connu avant tout pour ses cuirs stretch imprimés et ses jeans délavés, Roberto Cavali a toujours privilégié l’aspect spectaculaire dans ses créations, notamment à travers sa passion pour les motifs animaliers. En 2005, il est choisi pour remettre au goût du jour les uniformes des Bunnies court-vêtues de Playboy, et l’une de ses versions inclut évidemment un imprimé léopard.

Né le 15 novembre 1940 à Florence, renommée pour son industrie du cuir, Roberto Cavali avait commencé par peindre des T-shirts pour gagner de l’argent durant ses études d’art. En 2012, il avait raconté dans son blog comment en 1970 il s’était invité à une fête et s’était retrouvé face à l’hôte, un styliste : voulant sauver la face, il lui avait dit qu’il faisait des imprimés sur du cuir. Le styliste lui demanda de revenir le lendemain avec des échantillons et c’est ainsi que Roberto Cavalli se dépêcha de trouver du cuir souple et fin sur lequel il imprima des motifs floraux. Le styliste fut conquis et la carrière de Roberto Cavalli lancée.

M. Cavalli fit breveter plusieurs de ses méthodes, qui attirèrent l’attention de la maison de luxe Hermès et du couturier Pierre Cardin. Dans les années 70, il ouvrit une boutique à Saint-Tropez, un des hauts lieux de la jet set sur la Côte d’azur française, et présenta sa première collection à Paris.

« J’aime tout ce qui a un lien avec la nature »

Il retourna ensuite dans sa ville natale, où il présenta dans le cadre somptueux du Palais Pitti ses créations en jeans couture. Évoquant dans Vogue en 2011 ses imprimés animaliers, cet amoureux des animaux, dont la ménagerie personnelle incluait un singe, commenta : « J’aime tout ce qui a un lien avec la nature ». « Je me suis rendu compte que même les poissons ont une fantastique robe colorée, de même que les serpents et les tigres. J’ai compris que Dieu est vraiment le meilleur styliste, alors j’ai commencé à copier Dieu », confia-t-il au magazine. Au-delà de la mode, son empire s’étendait au mobilier, au vin, aux bijoux et même à la vodka.

Il a aussi créé une collection pour le géant Suédois H&M et des costumes pour la tournée de la star américaine Beyonce. Malgré tout, sa marque fut peu à peu confrontée à des difficultés financières liées à la concurrence accrue des maisons contrôlées par les géants LVMH et Kering, et Roberto Cavalli quitta la direction artistique de son groupe en 2013.

Deux ans plus tard, le fonds Clessidra basé à Milan en racheta 90%, mais sans réussir à enrayer les pertes. Finalement, Cavalli a été racheté en novembre 2019 par  Vision Investments, le fonds d’investissement du magnat de l’immobilier de Dubai Hussain Sajwani.

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