Rouen : des commerçants fermés six mois sur 2020 refusent de payer la taxe publicité à la Ville

Par Emmanuelle Bourdy
20 février 2021 08:55 Mis à jour: 20 février 2021 08:55

Non contents de devoir payer la taxe locale de publicité en raison de leur fermeture sur de nombreux mois en 2020, certains commerçants rouennais font de la résistance, considérant la situation injuste.

Avec la crise sanitaire et par conséquent la fermeture de nombreux commerces, les difficultés financières rencontrées par les acteurs économiques sont allées de pair. Lorsque la Ville de Rouen (Seine-Maritime) a demandé le règlement de la taxe locale de publicité extérieure (TLPE), certains commerçants et artisans ont manifesté leur mécontentement, rapporte Actu.fr.

C’est le cas notamment de Loïc Bonnet, directeur du Théâtre à l’Ouest situé quai Gaston-Boulet. Il a en effet estimé qu’étant fermé depuis plusieurs mois, faire de la publicité n’a pas vraiment de sens. S’il juge qu’il est normal pour les commerces restés ouverts de payer cette taxe, en revanche, il aurait aimé qu’une différentiation soit faite pour ceux qui sont restés fermés.

« J’ai été fermé cinq mois en 2020. Je n’ai pas de rentrée d’argent, comment voulez-vous que je paie cette taxe ? » s’interroge Loïc Bonnet. « Elle est d’un peu plus de 600 €, car elle est calculée d’après les mètres linéaires d’enseigne. La mienne doit faire à peu près de 12 mètres de long, étant située sur le boulevard. »

Il a donc écrit à Sileymane Sow, l’adjoint en charge du commerce et de l’économie, pour lui signifier son opposition. Mais pour Sileymane Sow, « soit il faut faire la réduction pour tout le monde, soit pour personne », car selon lui, « que l’entreprise soit en activité ou non, la publicité a bien lieu. Les enseignes lumineuses existent et fonctionnent sur l’espace public », relate encore Actu.fr.

L’élu argumente encore en stipulant que pour 2020, la Ville n’a pris en compte que dix mois d’activité et non pas les douze mois. De plus, il précise que pour la majorité des professionnels concernés, le montant de cette taxe s’élève à environ 200 € par an. Il mentionne aussi le fait que la Mairie a fait un geste sur les frais d’extension des terrasses accordée aux commerçants en 2020, ce qui a entraîné une économie de 3 000 € pour certains d’entre eux.

Si Philippe Coudy, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), pensait que les efforts fournis par la Ville allaient mener à un « chemin de compréhension », il a lui aussi accusé le coup en voyant ces « signaux positifs » stoppés par la TLPE. « On pourrait s’abstenir de cette facturation », estime-t-il.

Philippe Coudy et Loïc Bonnet campent fermement sur leurs positions et ne comptent payer cette taxe qu’après une renégociation basée sur les mois où ils étaient ouverts, précise encore Actu.fr. « Notre secteur est en perdition », déplore également le chef d’entreprise.

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