Sur une année, une étude a estimé qu’à Paris les trottinettes électriques en free floating (en libre-service sans borne) émettent à elles seules 13 000 tonnes de CO² par an.
Les trottinettes électriques en libre-service dégradent le bilan carbone de Paris ? Oui, d’après une étude récente publiée dans le Journal of Cleaner Production, une revue académique internationale spécialisée dans l’écologie industrielle. Résultat : ces trottinettes électriques ont engendré 13 000 tonnes de CO² en un an. Soit l’équivalent des émissions annuelles « de 16 000 Français », précise l’étude.
Réalisée par Anne de Bortoli et Zoi Christoforou, l’étude a été basée sur l’usage de la trottinette d’un échantillon de 500 personnes à Paris, pendant l’été 2019. « Nous avons extrapolé nos résultats à 1 million d’usagers à Paris, avant de calculer ce que cela représenterait pour une année », ont indiqué les auteurs, qui ont expliqué que le premier problème de ces engins était leurs composants : « Le bilan carbone de leur cadre en aluminium et de leur batterie en lithium-ion est très lourd », rapporte Le Figaro.
L’équivalent des émissions annuelles de CO2 de 16 000 Français ? https://t.co/tY5qo2YIQn
— Le Figaro (@Le_Figaro) September 26, 2020
D’après les deux chercheurs, il faut à ces trottinettes une durée de vie suffisamment importante pour compenser leur empreinte carbone de départ, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Et ce qui amène au deuxième problème, à savoir le coût des réparations et de la gestion de l’ensemble de la flotte. En effet, les trottinettes électriques doivent être continuellement entretenues et rechargées.
Un troisième problème se pose : leur usage. Par rapport à la voiture (200g de CO²/km pour un passager), une trottinette électrique émet deux fois moins de CO² (109g/km). C’est parfait sur le papier, relate France Bleu, sauf que d’après les chercheurs, la trottinette remplace en général un déplacement qui aurait été fait en vélo ou à pied. Soit 15g de CO²/km pour l’un et zéro gramme pour l’autre.
« Dans deux tiers des cas, les trottinettes électriques remplacent le métro et le RER et, dans un quart des cas, se substituent à la marche à pied et au vélo. Il est très rare qu’elles remplacent la voiture », précise Anne. « C’est aussi lié aux transports en commun qui sont très peu carbonés à Paris (dont le métro et le RER en émettent entre 8 et 10g de CO²/km). Dans d’autres pays comme les États-Unis, les résultats de la trottinette sont meilleurs », détaille-t-elle.
Les trottinettes électriques finalement pas si écolo… (via @francebleu) https://t.co/IgBz8QAlCg pic.twitter.com/8sIONldsE0
— upday France (@updayFR) September 7, 2019
Cependant, Anne explique qu’il ne faut pas pour autant supprimer ces trottinettes, celles-ci ayant quand même quelques vertus : « Certains Parisiens ne prennent pas les transports en commun parce qu’ils habitent trop loin de la station. Dans ce cas de figure, les trottinettes peuvent résoudre le problème du dernier kilomètre et donc inciter les Parisiens à prendre le métro plutôt que la voiture », explique Anne.
Elle évoque également des améliorations possibles « en jouant sur la durabilité et sur la gestion de flotte », mais aussi en envisageant « des stations pour les garer, afin de limiter les déplacements pour les entretenir et les charger », conclut-elle.
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