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Un avocat japonais de Ghosn se dit compréhensif, après s’être senti « trahi »

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Takashi Takano, l'un des avocats de l'ancien président de Nissan Carlos Ghosn, s'entretient lors d'un entretien avec l'AFP à son bureau de Tokyo le 21 mai 2019.

Photo: : CHARLY TRIBALLEAU/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Un avocat japonais de Carlos Ghosn a confié samedi s’être d’abord senti « trahi » par la fuite de son client au Liban, avant de comprendre son geste, provoqué selon lui par l’extrême sévérité du système judiciaire nippon.
« J’ai d’abord été en proie à une forte colère. Je me sentais trahi » a écrit Takashi Takano sur son blog, assurant qu’il n’avait rien su des plans de fuite de son client.
« Mais la colère a cédé la place à autre chose quand je me suis rappelé comment il était traité par le système judiciaire du pays », a-t-il ajouté.
« Je peux facilement imaginer que si d’autres personnes avec des moyens financiers, des relations et la capacité d’agir vivaient la même expérience, elles feraient la même chose ou du moins l’envisageraient », a-t-il encore poursuivi.
Ancien patron de Renault et Nissan, Carlos Ghosn a fui dimanche dernier le Japon, où il était en liberté sous caution, après 130 jours de prison dans l’attente de son procès pour diverses malversations financières présumées.
Trois jours d’absence maximum sans autorisation spéciale de la justice
Depuis fin avril 2019, le Franco-libano-brésilien vivait en résidence surveillée à Tokyo, dont il pouvait toutefois s’absenter pour trois jours maximum sans autorisation spéciale de la justice. Il lui était en revanche formellement interdit de quitter le pays.
Il n’avait pas non plus le droit d’accéder à internet, sauf dans les bureaux de ses avocats. Les juges lui interdisaient par ailleurs de voir ou contacter son épouse Carole, ce que Takashi Takano considérait comme une « punition » visant uniquement à le démoraliser.
Le système judiciaire nippon « partial », selon C.Ghosn
En quittant le Japon, « je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité, où la discrimination est généralisée et où les droits de l’homme sont bafoués », a lancé mardi le magnat automobile déchu.

Un véhicule quitte la résidence Ashrafieh de Carlos Ghosn le 3 janvier 2020 à Beyrouth, au Liban. Carlos Ghosn, l’ancien président de Nissan en attente de jugement pour des délits financiers au Japon, a fui la semaine dernière son assignation à résidence à Tokyo pour Beyrouth, où il est citoyen. Le Liban n’a pas de traité d’extradition avec le Japon. (Photo : Jacob Russell/Getty Images)

Depuis des années des organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International critiquent également le système judiciaire nippon, basé selon eux sur la répétition des interrogatoires pour que l’accusé finisse par craquer.
Les circonstances de la fuite au Liban de Carlos Ghosn demeurent encore très floues. Il est soupçonné d’être monté dans un jet privé à l’aéroport international du Kansai, près d’Osaka (ouest), pour aller jusqu’à Istanbul, d’où il a ensuite rallié Beyrouth avec un autre appareil.