Var : mobilisation à l’hôpital de Draguignan contre la fermeture des urgences la nuit

Par Epoch Times avec AFP
6 novembre 2021 09:02 Mis à jour: 6 novembre 2021 10:49

Plusieurs dizaines de personnes, élus locaux, personnel hospitalier et simples habitants, se sont rassemblées dans la soirée du 5 novembre devant les urgences de l’hôpital de Draguignan (Var) pour dénoncer la fermeture de ce service la nuit, de 20h30 à 8h30.

La direction de l’établissement a pris cette décision radicale fin octobre à la suite « d’une situation d’épuisement » de l’équipe des urgences qui ne lui permet plus « de continuer à assurer sa mission dans des conditions compatibles avec les exigences de qualité et de sécurité des soins », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

Ce service, qui accueillait entre 100 et 150 personnes avant sa fermeture la nuit, tourne actuellement avec 6 médecins alors qu’une vingtaine seraient nécessaires. Selon la direction, cette situation provient de la difficulté de recruter des praticiens « du fait d’une démographie médicale particulièrement défavorable ».

Sur Twitter, le maire de Draguignan Richard Strambio se veut rassurant sur la situation des urgences.

Manque de médecins

« C’est bien un manque de médecins qui nous amène à cette fermeture, et là-dessus on ne peut pas dire grand-chose, car ce serait mettre en danger tout le monde, autant le personnel que la population », remarque Frédéric Duthé, responsable CGT au centre hospitalier, qui affiche sa détermination à « lutter pour conserver ce service » et son ouverture 24h/24 avec l’intersyndicale formée également de FO et Sud.

« Nous travaillons 100 heures par semaine depuis plus de six mois », explique de son côté Pierre-Emmanuel Lebas, médecin-urgentiste. « Déjà, quand il y avait des intérimaires, on était au taquet, mais maintenant qu’il n’y en a plus, c’est un taquet qui est dépassé car on ne peut pas faire plus, physiquement et même légalement », poursuit le praticien. Selon lui, les nouvelles générations de médecins veulent bien travailler « 48 heures, mais pas plus ».

Destinations… les urgences de Fréjus, Toulon ou Brignoles

Face à cette situation, la population de la Dracénie, un bassin de 100.000 habitants situé autour de Draguignan, est aujourd’hui contrainte – en dehors des urgences vitales, obstétricales, psychiatriques et de l’accueil des femmes et des enfants victimes de violences -, de faire la nuit de nombreux kilomètres pour rejoindre les urgences de Fréjus, Toulon ou Brignoles.

Venu accompagner son épouse qui s’est déboîté l’épaule, Jean-Luc avoue son incompréhension face à cette décision. « C’est pas normal, un service d’urgences, comme son nom l’indique, c’est pour les urgences, et les urgences elles s’arrêtent pas à huit heures et demi » du soir, relève ce retraité.

 


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