Voici pourquoi l’Europe joue un rôle de moins en moins important dans les affaires mondiales

Le monde a besoin d'une Europe forte qui retrouve son rôle historique dans la protection de la civilisation occidentale

Par Victor Davis Hanson
2 janvier 2024 14:51 Mis à jour: 15 avril 2024 12:53

Pour la première fois en un millénaire, l’Europe ne joue plus un rôle décisif dans la promotion de la civilisation occidentale ou dans l’histoire du monde en général.

Pourtant, elle le devrait. Environ 750 millions de personnes vivent sur le continent européen.

L’Europe reste la destination touristique la plus prisée au monde. Son architecture admirable, son art, son infrastructure et ses beautés naturelles rappellent encore à des millions de visiteurs ce qui fut la civilisation la plus dynamique et la plus grandiose du monde.

Aujourd’hui encore, les nations européennes, qu’elles fassent ou non partie de l’Union européenne, génèrent un produit intérieur brut combiné de 24.000 milliards de dollars, que seuls les États-Unis dépassent.

Parmi les exportations européennes, on compte les voitures les plus convoitées au monde, les technologies les plus sophistiquées et les biens industriels les plus précieux.

Pourtant, depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe joue un rôle de moins en moins important dans les affaires mondiales, malgré son appartenance à l’alliance de l’OTAN et l’élargissement de l’UE.

Pourquoi ?

Les guerres mondiales traumatisantes du 20e siècle – au cours desquelles quelque 70 millions d’Européens ont été tués – ont failli conduire l’Europe au suicide collectif. La guerre froide qui s’en est suivie s’est articulée autour de la protection d’une Europe relativement désarmée contre un empire soviétique nucléaire agressif à ses frontières.

Mais alors que la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide s’estompaient dans les mémoires, l’Europe ne s’est pas ressaisie et n’a pas assumé son rôle séculaire de leader mondial et de phare de la civilisation occidentale.

Au lieu de cela, une Europe fatiguée a laissé sa défense aux États-Unis. Elle s’est redéfinie comme un projet utopique postmoderne, pacifiste et socialiste. Les mesures de redistribution, l’ouverture des frontières et les politiques vertes radicales conduisent toutes inéluctablement au déclin de l’Europe.

Les Européens sont devenus de plus en plus bruyants et pitoyables à mesure qu’ils perdaient de leur importance.

Bien que l’Europe dispose d’importantes sources d’énergie inexploitées, qu’il s’agisse de l’hydroélectricité, du nucléaire, du charbon ou du gaz naturel, la religion verte a presque totalement supprimé la nouvelle production d’énergie nucléaire et fossile et fermé les centrales électriques existantes. Résultat : les gens et l’industrie n’ont plus les moyens de payer l’énergie européenne.

La croissance économique récente dans l’ensemble de la zone euro a été pratiquement nulle. Le filet social européen « du berceau à la tombe », ses réglementations et restrictions gouvernementales excessives sur l’économie sont désormais insoutenables.

Seuls quelques pays européens consacrent à peine 2% de leur PIB à la défense, de sorte que même les membres européens de l’OTAN ne peuvent pas défendre leur continent sans l’aide des États-Unis. L’Europe ne parvient pas non plus à projeter sa force de frappe au-delà de ses frontières pour prévenir les dangers à sa propre porte ou pour ses alliés.

En outre, l’Europe rétrécit et vieillit. Le taux de fécondité moyen de 1,5 est bien inférieur à ce qui serait nécessaire pour maintenir la population.

La plupart des jeunes en Europe – l’ancien berceau du christianisme – ne croient plus en Dieu et ne suivent aucune religion établie.

Dans de nombreux pays européens, les immigrés nés à l’étranger représentent 20% de la population. La plupart d’entre eux sont entrés illégalement en masse, sont pauvres, peu éduqués et ont peu de volonté de s’intégrer. La majorité d’entre eux viennent de pays et ont des opinions politiques et religieuses hostiles à l’Europe.

L’autre moitié de l’Occident n’est guère mieux lotie

Les États-Unis croulent sous une dette nationale de 33.000 milliards de dollars.

Après avoir adopté légalement diverses « théories » académiques critiques qui ont échoué, les grandes villes américaines sont peu sûres, insalubres et inesthétiques. La frontière sud des États-Unis est grande ouverte. Rien que depuis janvier 2021, huit millions d’immigrants illégaux ont afflué dans le pays, dont beaucoup sont hostiles aux États-Unis.

L’Amérique est de plus en plus divisée sur le plan politique, racial et tribal. Elle a mystérieusement décidé de ne pas exploiter pleinement ses énormes ressources naturelles, notamment le gaz, le pétrole et les terres rares.

Ce vide est une occasion en or pour les ennemis de l’Occident.

La Russie a envahi l’Ukraine. Son agression continue terrifie toujours les pays de l’OTAN qui se trouvent en première ligne.

La Chine menace régulièrement d’envahir Taïwan tout en harcelant ses voisins, en attaquant les navires et les avions américains et en manipulant les devises, les marchés et le commerce.

L’Iran a armé jusqu’aux dents des organisations terroristes anti-occidentales comme le Hezbollah et le Hamas.

Le « croissant chiite » de l’Iran, de Téhéran à la Palestine en passant par Damas et Beyrouth, menace aussi bien les gouvernements arabes pro-occidentaux qu’Israël.

L’Iran se vante que ses hommes de main peuvent détruire Israël et qu’il disposera bientôt d’armes nucléaires capables d’atteindre aussi bien les États-Unis que l’Europe.

Le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre, en partant du principe que la génération actuelle d’occidentaux en Israël, aux États-Unis et en Europe ne réagirait pas trop violemment à sa barbarie pré-civilisationnelle si une guerre chaotique devait éclater.

Le monde a besoin d’une Europe forte

En résumé, le monde ne sera en sécurité que si l’Amérique et l’Europe sont fortes, sécurisent leurs frontières, protègent les espaces maritimes et aériens mondiaux, soutiennent les nations respectueuses de l’État de droit et pro-occidentales et dissuadent les belligérants prédateurs.

Alors que les nuages de guerre s’amoncellent et que les ennemis se multiplient, l’Europe reprendra peut-être conscience de son rôle historique et de son héritage ?

De plus en plus, les États-Unis solitaires – et le monde dans son ensemble – ont besoin du retour d’un partenaire européen raisonnable et puissant, qui sorte du sommeil qu’il s’est lui-même infligé et reprenne son rôle ancestral de préservation de la civilisation face à des ennemis de plus en plus nombreux.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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