19 spécialistes des plus grandes académies chinoises sont morts en décembre

Par Anne Zhang et Lynn Xu
4 janvier 2023 14:49 Mis à jour: 4 janvier 2023 14:49

En décembre 2022, 19 spécialistes des plus grandes académies chinoises, l’Académie chinoise des sciences et l’Académie chinoise d’ingénierie, sont décédés de « maladies » non spécifiées. Cela représente un taux de mortalité six fois supérieur à ceux de ces dernières années.

Les rapports officiels évitent de mentionner la cause des décès, ce qui semble être une façon de dissimuler des morts dues au Covid‑19.

Cependant, Airfinity, une agence de données sanitaires basée au Royaume‑Uni, a mis à jour ses données le 30 décembre, indiquant qu’environ 11.000 personnes en Chine meurent chaque jour du Covid, ce qui porte le nombre total de décès dus à la maladie à 110.000 en décembre.

Selon les nécrologies publiées dans les médias officiels chinois, au cours des 12 jours allant du 15 au 26 décembre, 13 membres de l’ACG sont décédés des suites d’une « maladie ». Il s’agit de l’expert en communication par fibre optique Zhao Zisen (91 ans), de l’expert en génie environnemental et en qualité de l’eau Tang Hongxiao (91 ans), de l’expert en fusion et en séparation des métaux des terres rares Zhang Guocheng (91 ans), de l’expert en technologie laser Zhao Yijun (92 ans), de l’expert en matériaux inorganiques non métalliques Gu Zhenan (86 ans), de l’expert en génie civil et en mécanique des structures Long Yuqiu (96 ans), l’expert en écologie et forêts Li Wenhua (90 ans), du spécialiste de la faune sauvage Ma Jianzhang (86 ans), du spécialiste de la chirurgie pédiatrique Zhang Jinzhe (102 ans), de l’expert en machines à turbine thermique Wang Zhongqi (90 ans), de l’architecte et professeur à l’Université Tsinghua Guan Zhaoye (93 ans), du spécialiste en soudage pour l’ingénierie de fabrication aérospatiale Guan Qiao (87 ans) et de l’expert en ingénierie pétrolière Li Qingzhong (92 ans).

Au total, six membres de l’Académie chinoise des sciences sont décédés les 6, 23 et 25 décembre. Lu Qiang (86 ans), expert chinois en contrôle automatique et dynamique des systèmes électriques et professeur à l’Université Tsinghua ; Zhang Youshang (97 ans), biochimiste et biologiste moléculaire chinois ; Jiang Hualiang (57 ans), ancien directeur de l’Institut des sciences pharmaceutiques de Shanghai ; Wu Chengkang (93 ans), spécialiste de la dynamique des gaz à haute température ; Tong Tanjun (88 ans), chercheur médical ; et Huang Kezhi (95 ans), physicien et professeur à l’université Tsinghua.

La plupart des personnes décédées étaient des membres du PCC, et certaines appartenaient aux partis minoritaires, tels que la Ligue démocratique et la Société Jiu San, dont l’existence est reconnue, car ils soutiennent explicitement le PCC et sa direction.

Zhang Yaping, vice-président de l’Académie chinoise des sciences, s’exprime lors d’un événement annonçant les détails de l’accès international aux échantillons lunaires collectés par la sonde lunaire chinoise Chang’e-5, à Pékin, le 18 janvier 2021. (Greg Baker/AFP via Getty Images)

Les aspects politiques présents dans la sélection des académiciens

En 2022, au moins 53 membres de l’Académie chinoise des sciences et l’Académie chinoise d’ingénierie sont décédés, selon des chiffres incomplets.

L’Académie chinoise des sciences et l’Académie chinoise d’ingénierie, connues sous le nom des Deux Académies, rassemblent des chercheurs et des spécialistes à la disposition du PCC et jouissent du privilège d’être membres à vie. La sélection des universitaires dépend totalement de leur orientation politique.

Xie Yong, rédacteur en chef adjoint du magazine Huanghe, dans la province du Shanxi (nord de la Chine), a publié en 2022 un article dans Modern China Study, une revue internationale, dans lequel il discute des différences entre les académies sous le régime du PCC et sous celui de la République de Chine.

En 1948, avant que le PCC ne prenne le pouvoir, la manière dont la République de Chine sélectionnait les membres de l’Academia Sinica, l’actuelle académie nationale, reposait sur le seul principe de la réussite universitaire.

Les académiciens étaient nommés par les grandes universités, les institutions de recherche, les sociétés professionnelles et les célébrités respectées de la communauté académique. Les candidats étaient donc tous des universitaires de premier ordre à l’époque. Même Guo Moruo et Ma Yinchu, ayant des positions politiques procommunistes, ont été élus académiciens.

En revanche, les méthodes de sélection de l’Académie des sciences en 1955, alors contrôlée par le PCC, incluaient les considérations politiques dans les critères de sélection. Pour les académiciens en sciences sociales, les candidats devaient défendre le socialisme et le Parti communiste.

À l’époque, tous les anciens membres de l’Academia Sinica n’ayant pas quitté le continent en 1949, année où le PCC a pris le pouvoir, sont devenus membres de l’Académie des sciences.

Cependant, Hu Xianfu, un biologiste célèbre à l’époque, a été retiré de la liste parce que les autorités du PCC pensaient que ses opinions académiques étaient antisoviétiques.

Hu Xianfu a ensuite souffert physiquement et mentalement pendant la révolution culturelle, et est finalement décédé en 1968 à l’âge de 75 ans dans une chambre d’environ 10 m2.

Pendant la révolution culturelle, de nombreux universitaires ont été accusés d’être réactionnaires, et sévèrement critiqués voire persécutés à mort.

D’autres universitaires et experts n’ont pas échappé aux diverses campagnes politiques et purges du PCC. Après le mouvement anti‑droitiste, et le Grand Bond en avant, 11 académiciens catalogués de droite ont été déchus de leurs titres.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.