Qui sont ces « 3000 personnes d’ultra-gauche » fichées S dont parle Gérald Darmanin et pourquoi sont-elles suivies?

« Nous sommes condamnés par la CEDH parce que j'ai renvoyé des ressortissants russes, tchétchènes, dans leur pays, nous le faisons quand même, la protection des Français l'emporte sur ces règles-là », a déclaré Gérald Darmanin.
Photo: Louis Witter/Getty Images
Ce jeudi 12 octobre 2023, lors d’une audition de la commission d’enquête sur les groupuscules violents à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé que 3000 personnes d’ultra-gauche étaient fichées S. Qui sont ces gens et pour quelles raisons sont-ils suivis ?
Devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a dévoilé des chiffres inédits : au total, un peu plus de 10.000 personnes sont suivies pour leur appartenance à « l’utra-gauche ». Parmi elles, 3000 sont fichées S.
Tout d’abord, l’ancien maire de Tourcoing explique ce qu’est ce fameux fichier : « le fichier S, ce n’est pas quelqu’un qui commet personnellement des actes répréhensibles, ça peut être quelqu’un qui peut être en contact, qui finance, ou qui est en lien extrêmement serré avec quelqu’un qui pourrait le faire ».
Il a ensuite précisé : « je ne dis pas qu’il y a 3000 personnes d’ultra-gauche qui peuvent passer à l’action. Je dis qu’il y a 3000 personnes qui sont suivies par la DGSI [Direction Générale de la Sécurité Intérieure, NDLR] au nom de l’ultra-gauche ».
8000 autres personnes d’ultra-gauche suivies à un « niveau inférieur »
Les partisans de cette mouvance d’ultra-gauche connus des services de renseignement comptent également « 8000 individus en plus » qui sont suivis à un « niveau inférieur », soit par la DR-PP [Direction du Renseignement pour la préfecture de police de Paris, NDLR] pour l’Île-de-France, soit par les renseignements territoriaux pour le reste du territoire national. Au total, cette mouvance d’ultra-gauche rassemble donc un peu plus de 10.000 personnes suivies par les services de renseignements, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas d’autres.
D’autres personnes sont fichées S pour leur extrémisme. Le ministre de l’Intérieur a révélé d’autres chiffres afin de les comparer à ceux de « l’ultra-gauche » : 5300 individus islamistes ainsi que 1300 personnes « d’ultra-droite ».
Des militants radicalisés et expérimentés
Gérald Darmanin a aussi essayé de définir ces groupuscules violents et leurs modes d’action, qu’ils soient de la mouvance ultra-gauche « très très ancrés dans la violence depuis les années 1960 » ou de la mouvance ultra-jaune « qui attire un peu de radicalité des Gilets jaunes et que je ne confonds pas avec les Gilets jaunes ».
Les militants sont à la fois radicalisés et expérimentés, « dont beaucoup de personnes que nous interpellons qui appartiennent aux catégories CSP+ [Catégorie Socio-Professionnelle ayant un niveau de vie supérieur à la moyenne des Français, NDLR] de notre peuple. » Le ministre nomme certaines professions que l’on retrouve parmi ces militants : « beaucoup d’avocats », mais aussi des médecins.
Il ajoute qu’il ne s’agit pas d’ouvriers en colère ni de gens qui appartiennent au prolétariat. « Ce sont des gens qui, souvent, habitent dans de très beaux quartiers, qui ont un patrimoine élevé, qui connaissent parfaitement l’endroit, connaissent d’excellents défenseurs lorsqu’ils sont mis en garde à vue », précise Gérald Darmanin.

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