4 Violentes répressions qui continuent aujourd’hui dans le monde – l’une d’elles est peu connue

Par Jocelyn Neo
8 décembre 2019 19:36 Mis à jour: 19 mars 2021 06:40

Depuis juin 2019, tous les regards du monde entier se sont tournés vers Hong Kong après l’éclatement des protestations réclamant le retrait d’une loi sur l’extradition. Au cours des six derniers mois, la violence n’a fait que s’intensifier. Toutefois, le 27 novembre, le président américain Donald Trump a signé deux projets de loi sur les droits de l’homme en faveur des manifestants de Hong Kong.

Le 21 novembre, les médias rapportaient que des manifestants s’étaient retranchés à l’intérieur de l’Université polytechnique de la ville, au mépris d’un siège de la police. Les manifestants avaient laissé un message d’avertissement à la communauté internationale.

Un message laissé par des manifestants à l’Université polytechnique de Hong Kong dans le district de Hung Hom à Hong Kong le 21 novembre 2019. (©Getty Images | DALE DE LA REY/AFP)

« Cher communauté internationale, le PCC [Parti communiste chinois] infiltre vos gouvernements. Les entreprises chinoises s’immiscent dans vos décisions politiques, la Chine va exproprier vos maisons comme elle le fait dans le Xinjiang. Soyez sur vos gardes, ou vous serez les prochaines victimes », lit-on dans la mise en garde sur le mur.

Alors que le monde est témoin de la situation actuelle à Hong Kong, on doit garder à l’esprit les autres violations des droits de l’homme dont sont victimes les minorités et les groupes religieux en Chine. Voici quatre autres répressions majeures dont la population mondiale devrait être informée, l’une d’entre elles n’ayant pas encore fait l’objet d’autant de reportages dans les médias.

1. Le Falun Gong

Dans la liste des victimes des répressions qui ont lieu dans le monde en ce moment, le Falun Gong, une pratique traditionnelle chinoise pour cultiver le corps et l’esprit, est peut-être celle qui reçoit le moins de couverture médiatique.

Lorsque le Falun Gong a été introduit pour la première fois en Chine en mai 1992, cette pratique est rapidement devenue populaire en raison de ses bienfaits étonnants pour la santé et de sa vision du monde donnant la priorité aux valeurs morales traditionnelles devant la frénésie de l’acquisition de biens matériels.

Des centaines de pratiquants de Falun Gong se sont rassemblés à la Changchun Geology Plaza, dans la matinée de mai 1998. (©Minghui)

Le Falun Gong, aussi connu sous le nom de Falun Dafa, a pour fondement les principes d’Authenticité, de Bienveillance et Tolérance. Cependant, lorsque le nombre de pratiquants a grimpé en flèche pour dépasser les 70 millions —  soit plus que le nombre de membres du Parti communiste chinois (PCC) — cinq ans après son introduction, le régime communiste chinois a lancé une persécution brutale le 20 juillet 1999.

Au cours des 20 dernières années, la persécution a vu de nombreux adeptes du Falun Gong être arrêtés, détenus et soumis à une torture brutale. Parmi les méthodes de torture les plus couramment utilisées sur ces prisonniers de foi, citons les passages à tabac, les chocs à la matraque électrique, les gavages, l’exposition à la chaleur et au froid extrêmes, le confinement dans de petites cages, le menottage pendant de longues périodes et l’injection de drogues dangereuses.

Une méthode de torture : Enchaînement des poignets et des chevilles. (©Minghui)

En outre, il a été confirmé que plus de 4 000 pratiquants sont morts des suites de cette persécution.

« Le Parti communiste chinois a tenté d’éradiquer la pratique du Falun Gong en Chine », a déclaré le député Christopher Smith dans une lettre adressée à un rassemblement à Washington, D.C., en 2017. « Leur campagne brutale pour éradiquer le Falun Gong est l’un des plus grands crimes des deux dernières décennies. La responsabilité de ces crimes repose entièrement sur les épaules du Parti communiste chinois. »

Ces dernières années, de nombreux rapports indiquent que le PCC a prélevé des organes sur des prisonniers d’opinion, la majorité provenant de pratiquants du Falun Gong.

Selon un rapport de 2016, Bloody Harvest / The Slaughter : An Update, par David Kilgour, ancien secrétaire d’État canadien (Asie-Pacifique), Ethan Gutmann, candidat au prix Nobel de la paix, et David Matas, avocat des droits de la personne, on estime que le nombre d’organes prélevés chaque année varie entre 60 000 et 100 000, mais les autorités chinoises affirment que 10 000 greffes d’organes ont lieu chaque année.

2. Les chrétiens de maison

Ces dernières années, les médias ont également largement rendu compte de la persécution des chrétiens de maison en Chine. Les chrétiens de maison (c’est-à-dire non reconnus ou clandestins), tout comme les pratiquants de Falun Gong, ont été considérés comme une menace par le PCC, qui est athée en raison de ses différences idéologiques.

Selon le Council on Foreign Relations, certaines estimations indépendantes suggèrent qu’il y aurait plus de 100 millions de chrétiens en Chine — un chiffre qui dépasse le nombre de membres du PCC, ce qui entraîne une répression accrue des membres de cette confession religieuse.

Des fidèles catholiques chinois s’agenouillent et prient pendant la messe du dimanche des Rameaux pendant la Semaine sainte de Pâques dans une église de maison, le 9 avril 2017, près de Shijiazhuang, province du Hebei, Chine. (©Getty Images | Kevin Frayer)

Ainsi pour surveiller le nombre croissant de personnes se tournant vers la foi chrétienne dans la province du Zhejiang, le gouvernement chinois a installé des caméras de surveillance dans les églises en 2017, invoquant la lutte contre le terrorisme comme justification, au grand désarroi et au désaccord des membres des églises.

Le régime a également imposé des restrictions sur les croix depuis 2014. Le New York Times a rapporté qu’en vertu d’une directive de 36 pages, les croix ne doivent pas être installées au-dessus des bâtiments, mais sur les façades, et la couleur de la croix doit se fondre avec le bâtiment.

La croix ne doit pas non plus dépasser « un dixième de la hauteur de la façade du bâtiment ».

En 2018, vers la période de Noël, des fidèles et un pasteur de la Early Rain Covenant Church, une église protestante indépendante de Chengdu, dans la province du Sichuan, ont été arrêtés par la police parce que l’église n’était pas enregistrée auprès des autorités chinoises. De telles églises non enregistrées en Chine sont officiellement appelées « églises clandestines » par le régime communiste.

Les membres de l’église ont également été forcés par la police à signer un engagement à ne plus fréquenter l’église.

L’église a publié une lettre de prière sur sa page Facebook, indiquant que les trois membres qui ont été libérés par la suite ont été battus par la police pendant leur détention. Un membre a ajouté qu’il a été privé de nourriture et d’eau pendant 24 heures.

3. Les Tibétains

Depuis que le Tibet est passé sous la domination du PCC en 1950, la population tibétaine subit la répression de sa religion dans le bouddhisme tibétain. Au cours des cinq dernières décennies, de nombreux soulèvements ont eu lieu dans la région autonome, avec un soulèvement populaire qui a commencé le 10 mars 1959 et qui a vu le quatorzième Dalaï Lama s’enfuir en Inde, où il vit depuis.

Le 14 mars 2008, des manifestants menés par des moines bouddhistes tibétains crient des slogans et portent le drapeau national tibétain après avoir été bloqués par la police anti-émeute lors d’une manifestation près du monastère historique de Labrang. (©Getty Images | MARK RALSTON/AFP)

De plus, en raison de la « réforme » forcée du régime chinois, qui inclut l’élimination de la direction monastique et tribale et l’éradication du système social tibétain, de nombreuses personnes ont été battues, torturées, emprisonnées et assassinées.

En 2009, certains Tibétains ont commencé à s’embraser pour protester contre la politique du régime chinois, appelant à la liberté au Tibet et au retour du Dalaï Lama. Selon la Campagne internationale pour le Tibet, à ce jour, plus de 150 Tibétains, y compris des moines et des nonnes, se sont auto-immolés.

« Ils le font parce qu’ils sont au bout du rouleau », a déclaré Steven Marshall, conseiller principal de la Commission exécutive du Congrès sur la Chine, a rapporté le magazine culturel mensuel américain The Atlantic en 2012. « Ils ont tout essayé. Des centaines de moines sont en prison ou ont été arrêtés [par la police] et n’ont plus jamais pu donner de  leurs nouvelles. »

Selon le rapport de Freedom House intitulé « Freedom in the World 2018 », de nombreux écrivains, intellectuels et musiciens tibétains ont également été incarcérés parce que les autorités considéraient que l’expression culturelle tibétaine était liée au séparatisme.

« En 2017, des Tibétains auraient continué d’être détenus ou condamnés à des peines de prison pour des actions telles que la diffusion de tracts ou l’expression verbale de soutien au Dalaï Lama et à la liberté pour le Tibet, le partage d’images du Dalaï Lama ou du drapeau tibétain sur WeChat, ou l’envoi d’informations à l’étranger sur des manifestations récentes d’auto-immolation », indique le rapport.

Les Tibétains risquaient également de perdre leur culture traditionnelle, et ceux qui tentent d’offrir des cours de langue tibétaine à leurs élèves sont menacés de répression par le PCC.

Un avis du gouvernement obtenu par le site d’information et de surveillance Tibet Watch en décembre 2018 stipule que les autorités locales doivent « mettre un terme aux monastères qui gèrent des écoles » qui ne sont pas sanctionnées par le PCC dans la ville de Nangqen, à l’est du Tibet. Il s’agit en fait d’une violation de la constitution chinoise, a déclaré John Jones, directeur de l’ONG Free Tibet Campaign à Epoch Times.

4. Les Ouïghours

Les Ouïghours, un groupe ethnique turc minoritaire qui vit principalement dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, sont de plus en plus persécutés par le régime chinois ces dernières années.

Des policiers chinois bousculent des femmes ouïghours qui manifestaient dans une rue le 7 juillet 2009 à Urumqi, la capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine. (©Getty Images | Guang Niu)

Les Ouïghours, dont la majorité pratiquent l’islam, ont été arrêtés et envoyés dans des centres de détention où ils sont endoctrinés politiquement et contraints de renier leur foi. Les Nations unies estiment qu’environ 1 million de Ouïghours et d’autres minorités musulmanes sont détenus dans ces centres dits de « rééducation professionnelle ».

Les Ouïghours ont été détenus pour des raisons telles que contacter des amis ou des parents à l’étranger, voyager à l’étranger, se laisser pousser la barbe et assister à des rassemblements religieux, ont déclaré à Epoch Times les Ouïghours qui ont des membres de leur famille dans les camps.

D’anciens détenus ont également raconté des violations des droits de l’homme à l’intérieur des installations, telles que la torture, le fait d’être drogué et le viol.

Pour d’autres Ouïghours, ils ne sont pas épargnés non plus par la persécution – leur identité culturelle est menacée en raison des politiques d’éducation bilingue mises en œuvre par le PCC.

Le 14 juillet 2009, deux femmes ouïghours de souche croisent des policiers paramilitaires chinois qui montent la garde devant le Grand Bazar, dans le district ouïghour de la ville d’Urumqi, dans la région chinoise du Xinjiang. (©Getty Images | PETER PARKS/AFP)

Selon un rapport publié en 2015 par le Projet ouïghour des droits de l’homme (Uyghur Human Rights Project (UHRP)), le mandarin est devenu la principale langue d’enseignement dans les écoles primaires, collégiales et lycéennes du Xinjiang en 2004.

Cette politique a empêché de nombreux jeunes Ouïghours d’acquérir une bonne maîtrise de leur langue maternelle.

« Avant même que je ne prononce deux phrases [en ouïghour], mes mots étaient déjà devenus incohérents et je prenais un temps fou juste pour formuler des mots simples », a écrit un auteur ouïghour anonyme en chinois à propos de son expérience dans le cadre du programme bilingue, tel qu’il était inclus dans le rapport.

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