Une anesthésiste ivre provoque la mort d’une femme lors de son accouchement

Par Léonard Plantain
8 octobre 2020 19:56 Mis à jour: 8 octobre 2020 19:56

Ce jeudi 8 octobre, une anesthésiste belge doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Pau pour avoir causé en 2014 la mort d’une femme enceinte, asphyxiée lors de son accouchement par césarienne à la maternité d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques).

L’affaire remonte au 26 septembre 2014, lorsqu’Helga Wauters, sous l’emprise de l’alcool, a procédé à l’anesthésie de Xynthia Hawke lors de son accouchement. S’en est suivi un enchaînement d’erreurs de l’anesthésiste belge, notamment en ayant intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires sans s’en être rendu compte, entraînant le décès de la jeune femme de 28 ans. Le bébé, un petit garçon, est quant à lui né sain et sauf, relate Charente libre.

Devant les enquêteurs, Helga Wauters a avoué qu’elle commençait toujours son service en buvant de la vodka mélangée à de l’eau, « pour cesser de trembler », et buvait également l’après-midi et le soir, car elle serait « incapable d’aller au bloc sans avoir bu », a-t-elle déclaré. Aujourd’hui – six ans plus tard – elle doit répondre de la mort de sa patiente enceinte. Un procès douloureux pour la famille de la victime.

Âgée de 51 ans, Helga Wauters risque 3 ans d’emprisonnement pour « homicide involontaire ». Depuis l’incident, elle a effectué 2 mois de détention provisoire et est retournée vivre en Belgique, où elle souffre toujours d’alcoolisme.

De son côté, la famille de Xynthia Hawke reste meurtrie : « Quelques jours avant [son décès], on était dans une chambre d’hôtes, il y avait une piscine, et Xynthia faisait ses longueurs, comme d’habitude. Sa grossesse était sans soucis », raconte Yannick Balthazar, le père de son enfant, qui assistera au procès au côté des parents de Xynthia et de sa soeur. Philippe Courtois, leur avocat, a déclaré : « Plus que la sanction pénale, ils souhaitent que d’autres n’aient pas à vivre ce malheur et qu’elle ne puisse plus exercer. »

Que s’est-il exactement passé ?

Embauchée quinze jours plus tôt, Helga Wauters avait administré une péridurale à la jeune femme qui avait dépassé son terme, puis était sortie « prendre un verre de rosé chez des amis ». Mais l’accouchement se compliquant, une césarienne devenait nécessaire pour sortir le bébé de 4,5 kg. De garde, Helga, « qui sentait l’alcool à son retour » selon ses collègues, a alors intubé dans l’œsophage au lieu de la trachée, ce qui a provoqué le réveil et des douleurs chez la patiente, en pleine opération sous anesthésie générale.

Mais ce n’est pas tout, elle a ensuite utilisé un ballon manuel pour ventiler la jeune maman au lieu du respirateur, qu’elle ne semblait pas savoir utiliser. « C’était Bagdad », a déclaré une infirmière du bloc. Le personnel soignant a rapidement dû appeler le Samu. Sur place, les secours ont découvert Xynthia en arrêt cardiaque.

« Le soir des faits, j’avais bu une demi-bouteille d’un mélange de vodka et d’eau. Je n’étais pas ivre, j’étais à 70 % de mes capacités », a déclaré Helga lors de ses auditions. Et bien qu’elle concédait une part de responsabilité, elle s’est finalement défaussée sur les soignants et a invoqué un dysfonctionnement du respirateur, relate France 3 Régions.

Cependant, l’enquête va établir qu’Helga Wauters était bien ivre au moment des faits. De plus, en garde à vue le 30 décembre, quatre jours après le drame, elle présentait 2,38 g d’alcool/l de sang.

À noter qu’elle avait été licenciée en février 2013 de l’hôpital de Soignies, puis de même en 2014 de l’hôpital de Saint-Vith, où, ivre, elle avait raté une péridurale à deux reprises. Cet hôpital avait d’ailleurs prévu dans son contrat la possibilité de la soumettre à un éthylotest à tout moment. Cependant, lorsque 7 mois plus tard un cabinet de recrutement l’a embauchée en express pour la clinique Labat d’Orthez, l’information n’a pas été transmise.

Pour le père en deuil : « Ses antécédents auraient dû être vérifiés, il y a eu un manquement », déplore-t-il.

Quant à l’avocat d’Helga Wauters, M. Antoine Vey, il a indiqué n’avoir rien à dire avant l’audience de ce jeudi 8 octobre.

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