C’est tendance en 2018 : huiles, crèmes « intelligentes » et rouleaux antibourrelets

Maquillage.
Photo: Alysa Bajenaru/Unsplash
Le mois de janvier est le mois des espérances et des vœux. Les entreprises de cosmétiques nous promettent à cet effet une année « nude, huileuse, intelligente et instrumentale »… heu… c’est-à-dire ? Tentons d’y voir clair.
Tout d’abord, le maquillage. Le teint 2018 sera naturel, nous assurent les faiseuses de mode. Les femmes rechercheraient en particulier le fond de teint qui se fondra le plus parfaitement possible avec leur carnation. Les magazines féminins n’ont que ce mot à la bouche : « effet nude », voire même « encore plus nature que le nude ». Effet naturel certes, mais alors ce sont les paupières ou la bouche qui sont chargés de réveiller l’ensemble. On se croirait revenu 70 ans en arrière lorsque Colette nous promettait des teints sages, mais des cheveux arc-en-ciel !
En tant que pharmaciens, nous aurions souhaité d’autres choix… Pourquoi ? La mode qui consiste à incorporer des filtres UV partout ne nous convient pas. Une palette de 40 teintes pour satisfaire chacune d’entre nous, d’accord mais pas de filtres UV qui polluent les produits de maquillage et les produits d’hygiène.
Où sont passées les huiles ?

rouge-aux-ongles,(CC BY)
Passons maintenant au cas des produits de protection solaire. Si l’on sait parfaitement qu’ils jouent un rôle central dans la stratégie globale de prévention des cancers cutanés (ils absorbent et/ou réfléchissent les radiations nocives), l’on sait également parfaitement que les adeptes du hâle prononcé ne sont pas forcément prêts à renoncer à leurs séances de bronzage quotidiennes pour préparer les vacances. Certains étudiants, « accros », affirment bronzer sans aucune protection. Parmi les personnes qui sont sensibilisées aux risques liés au soleil, on observe des pratiques qui sont loin d’être optimales. Si les laboratoires qui réalisent les tests de détermination de l’efficacité des produits de protection solaire utilisent une dose d’application de 2 mg/cm2, il n’en est pas de même de l’utilisateur lambda (dose d’application comprise entre 0,39 et 1 mg/cm²).
Afin de rationaliser la dose appliquée en fonction de l’utilisateur et de la zone du corps, le laboratoire Spinali-Design se lance dans le domaine cosmétique et nous promet pour les prochains beaux jours « une crème solaire intelligente ». Reste à connaître la composition filtrante de cette crème du futur et la nature de l’excipient qui a été choisi. Mais, connaissant l’enjeu de santé publique et les problèmes liés à la détermination de l’efficacité des produits de protection solaire, on espérait mieux qu’un gadget pour 2018 !

Strigile romain du 1ᵉʳ siècle av. J.-C. (Matthias Kabel/Wikipedia, CC BY)
Rouleaux antigraisse
Dans les années 1930, le Point roller (marque de fabrique : Le point sur le front) est présenté comme l’instrument indispensable pour qui souhaite éliminer ses bourrelets disgracieux. Il se présentait sous forme d’un rouleau à pâtisserie un peu spécial ; par une « succion douce et pénétrante », il « produit une circulation naturelle du sang dans les parties grasses ». Il permet de cibler une zone précise et « d’enlever la graisse d’une partie déterminée du corps ».
Tout récemment, les « rouleaux à pâtisserie » cosmétiques se sont perfectionnés sous le nom de derma-rollers. Ils sont désormais munis de petites aiguilles qui ont pour but de créer une effraction au niveau de la barrière cutanée. Le microneedling (méthode qui consiste à perforer la peau à l’aide d’un derma-roller) peut être pratiqué par des chirurgiens esthétiques ou bien à domicile. Un produit cosmétique est appliqué avant de passer le derma-roller sur la peau…
Nous vous souhaitons à toutes et tous une belle année 2018 où tout baignera dans l’huile, avec des produits cosmétiques pas forcément intelligents, mais obligatoirement de qualité !
Céline Couteau, Maître de conférences en pharmacie industrielle et cosmétologie, Université de Nantes et Laurence Coiffard, Professeur en galénique et cosmétologie, Université de Nantes
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
Articles actuels de l’auteur
05 avril 2021
Le Trentin au cœur des Dolomites
06 mars 2021
Le Mexique à l’heure de l’écotourisme
19 février 2021
Luci, le nouveau produit phare de Visit Luxembourg









