Daesh prévoit d’envoyer des Occidentaux aux États-Unis par la frontière mexicaine

Par Viviane Berger
8 juin 2019 02:07 Mis à jour: 30 octobre 2019 13:30

Un aveu alarmant d’un membre d’un groupe terroriste de Daech capturé révèle l’un de leurs plans : attaquer les États-Unis en utilisant des Occidentaux et des personnes à l’intérieur du pays pour causer du tort aux institutions financières en particulier.

Abu Henricki, un citoyen canadien qui détient la double citoyenneté avec la république de Trinidad-et-Tobago, a été détenu par les Forces démocratiques syriennes (FDS) à Rojava, en Syrie, et interrogé par le Centre international pour l’étude de l’extrémisme violent (ICSVE) pendant une heure et demie, a rapporté HSToday.

Il a été recruté pour servir Daech au combat, et plus tard a été désigné comme non qualifié pour combattre pour cause de maladie.

Au cours de l’interaction, Abu a soudainement décidé de révéler quelque chose de terrifiant aux enquêteurs, il a dit que cela le troublait depuis un certain temps.

« Il y a quelque chose occupait en quelque sorte beaucoup mes pensées dans le passé, il y a un petit moment maintenant », a-t-il dit à HSToday. « J’ai été contacté par deux organisations des États-Unis et du Canada pour aider à arrêter les attaques étrangères. L’homme au Canada veut me prendre sous son aile. Un autre[les renseignements américains] veut que j’aille voir des gens que j’ai rencontrés, des Américains du Texas. »

Les enquêteurs lui ont demandé : « Vous avez rencontré des Américains à Daech ? »

Les informations sur les membres américains de Daech sont très rares.

M. Henricki hocha la tête et dit : « Il y avait un Bengali Américain. Abu Adam. » Essayant de se rappeler les noms des autres, il a ajouté : « Deux cousins. Ils venaient de New York. L’un était Américain, mais Turc – Abu Ilias. Il venait du Texas. Il a été tué à Baghouz lors d’une attaque de drone. »

M. Henricki a ensuite dévoilé un complot qui, selon lui, impliquait lui-même et d’autres Trinidadiens invités à tenter de traverser la frontière américaine et à commettre des attaques financières.

« L’emni[service de renseignement de Daech] nous invitait », a-t-il dit. Puis on lui a demandé d’identifier le membre de l’emni qui l’avait invité. « Il parle anglais. Il était peut-être tunisien. Je ne sais pas. Il a approché des gars, puis ce sont les gars qui m’ont approchés. Il n’est pas venu directement à moi », répondit-il. Ces incidents sont survenus à la fin de 2016.

Puis il a commencé à se décharger du véritable fardeau qui le préoccupait.

« Ce qu’ils feront, ce qu’ils voulaient faire, essentiellement, c’est qu’ils voulaient faire des attaques financières. Des attaques financières pour paralyser l’économie[américaine] », a expliqué M. Henricki, « Apparemment, ils ont les contacts ou n’importe quels papiers qu’ils peuvent obtenir pour une fausse identité, de faux passeports[pour m’envoyer pour ce genre d’attaque]. Ils ont leur système pour le faire. C’est peut-être ainsi que j’aurais pu sortir avec d’autres personnes. Je n’étais pas seul. Ils prévoyaient d‘envoyer ces gens à Porto Rico et de Porto Rico[au Mexique]. »

« L’une des raisons pour lesquelles on m’a mis en prison en 2016, c’est qu’on m’a demandé de quitter[Daech] pour aller en Amérique parce que je suis de cette région. Parce qu’ils voulaient[et] avaient prévu de faire quelque chose et j’ai refusé, explique M. Henricki, j’ai refusé de le faire. C’est pourquoi je suis aussi mis en prison[à Daech] et torturé », a-t-il dit.

« Ils me battent beaucoup. [J’ai été] suspendu par derrière, debout sur mes orteils, sans nourriture pendant quelques jours, les yeux bandés, et ils vous mettaient un sac sur la tête. Ils n’ont rien retiré de ma part, alors j’ai été relâché », avait expliqué Abu Henricki une heure auparavant.

Son épouse canadienne a également été emprisonnée parce qu’elle avait ouvertement critiqué Daech, mais elle n’a pas été torturée. Cependant, elle a entendu parler de l’agonie d’autres personnes qui ont été torturées, de sorte qu’elle a subi une sorte de torture psychologique. M. Henricki a dit que sa femme avait fait une fausse couche à cause de sa détresse et qu’il avait aussi une maladie chronique très grave liée au stress.

« Je savais que j’étais allé en prison parce que j’avais dit non[à leur offre d’une mission d’attaque extérieure] », a expliqué Abu Henricki. « Mais ils ne le disaient pas [que c’était la raison pour laquelle il était emprisonné]. »

Une image non datée publiée par l’agence de presse Amaq le 23 avril 2019, montrant huit hommes prêtant allégeance à Daech. (Agence de presse Amaq)

« Sachez que je n’étais pas prêt à le faire, a ajouté Abu Henricki, mais c’est l’un de leurs mauvais plans, l’un de ceux qu’ils avaient, a-t-il dit, et que j’aimerais croire avoir déjoué en n’en faisant pas partie ».

Tous les détails ne lui ont pas été révélés, bien qu’il ait dit que le complot visait à attaquer le système financier.

Il a mentionné qu’il n’avait fait confiance à personne suffisamment pour exposer cette information jusqu’à maintenant, même s’il a été contacté par les services de renseignements américains et canadiens depuis qu’il a été détenu dans la prison du FDS.

« On m’a contacté pour obtenir des informations afin d’arrêter les complots[actifs], dit-il, je n’en ai parlé à personne. Je me sens mieux maintenant », dit M. Henricki. « Ça fait très longtemps que je porte ça à l’intérieur et ça fait du bien maintenant de m’en décharger. »

Les interrogateurs ont déclaré qu’ils contacteraient rapidement le FBI.

On lui a posé des questions sur d’autres personnes qui avaient été approchées pour exécuter le complot diabolique.

« Je crois qu’ils sont morts. Je pense qu’ils ont aussi refusé. Ils étaient encore dans les parages[à l’intérieur du califat], à la fin de 2017, puis ont été tués, touchés par des frappes aériennes », dit-il. « On a demandé à mes[amis] trinidadiens de faire la même chose », explique-t-il. « Les Trinidadiens, [comme moi,] ont aussi refusé »

« Abu Rahman, Abu Fukai et Abu Salahi, Abu Ana, tous morts. Je suis venu[au califat] avec eux. »

On lui a demandé comment il était sûr qu’ils étaient morts.

« Abu Rukiah a été frappé par un tireur d’élite », a-t-il répondu.

Parce que les autres ont été bombardés, on lui a demandé comment il savait qu’ils avaient été tués. « J’étais dans les environs. J’ai vu leurs cadavres et je suis allé à leurs enterrements », confirme-t-il.

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