Elon Musk s’engage à poursuivre les ONG financées par George Soros au nom de la liberté d’expression

Par Tom Ozimek
26 août 2023 07:03 Mis à jour: 26 août 2023 10:10

Elon Musk a déclaré que X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, poursuivrait en justice les organisations financées par le financier George Soros qui auraient poussé à réprimer la liberté d’expression.

M. Musk, qui a racheté Twitter l’année dernière en s’engageant à faire de la plateforme un bastion de la liberté d’expression, déclare dans un post publié sur X, le 23 août, qu’il partage le point de vue du journaliste d’investigation Michael Shellenberger. Selon ce dernier, des ONG financées par George Soros prétendent, à tort, que les « incidents haineux » sont en hausse afin de réprimer la liberté d’expression.

« Les représentants politiques et les ONG financées par George Soros affirment que les ‘incidents haineux’ sont en hausse, mais ce n’est pas le cas », a écrit M. Shellenberger dans son post. « Les données montrent le contraire : les niveaux de tolérance à l’égard des minorités sont plus élevés que jamais. La raison pour laquelle ils diffusent des informations erronées sur la haine est de justifier une répression draconienne de la liberté d’expression. »

Dans son post, Elon Musk acquiesce et s’engage à intenter une action en justice.

« Exactement », écrit M. Musk. « X va intenter une action en justice pour mettre un terme à tout cela. J’ai hâte que les découvertes commencent ! »

Dans son message, M. Shellenberger partage l’article du journaliste irlandais Ben Scallan, selon lequel les ONG soutenues par les Open Society Foundations (fondées par Georges Soros), mènent un « programme de censure » en Irlande et en Écosse. Ce programme inclurait des perquisitions policières de domiciles et d’appareils personnels.

L’article de Ben Scallan ne précise pas quelles ONG financées par Soros promeuvent un « programme de censure ». Ni Michael Shellenberger ni Elon Musk ne le mentionne.

Epoch Times a contacté l’Open Society Foundations pour commenter ces allégations et la menace juridique de M. Musk.

L’investisseur et philanthrope américain d’origine hongroise George Soros regarde la scène après avoir prononcé un discours en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, le 23 janvier 2020. (Fabrice Coffrini/AFP/Getty Images)

Davantage de détails

L’article de Ben Scallan indique que, selon les dirigeants irlandais, y compris la ministre de la Justice Helen McEntee, les infractions à caractère haineux sont en augmentation en Irlande. Ces derniers soulignent une augmentation de 29% des crimes haineux en 2022 par rapport à l’année précédente.

Or, selon Ben Scallan, une augmentation des signalements de délits de haine ne signifie pas nécessairement une augmentation réelle des crimes de haine, notamment en raison du faible seuil de classification d’un délit de haine, nécessitant peu de preuves au-delà de l’affirmation d’une personne.

Il écrit que, depuis des années, les services de police et le gouvernement irlandais incitent les gens à signaler les incidents haineux et que les services de police se sont fixé l’objectif d’augmenter le nombre de signalements de crimes haineux, ce qui peut avoir contribué à augmenter les signalements d’infractions à caractère haineux.

Le journaliste mentionne également des recherches indiquant que les gens sont aujourd’hui plus enclins à qualifier les choses de « nuisibles » et de « haineuses » que par le passé, suggérant un changement de perception plus large de ce que constitue une telle infraction.

Ben Scallan, qui est un journaliste irlandais métis, a déclaré qu’il n’y avait pas de preuves solides de l’augmentation des crimes haineux en Irlande, en particulier contre les migrants.

Il affirme que l’attention accrue portée aux discours de haine pourrait servir de prétexte au gouvernement irlandais pour promulguer des lois strictes sur les discours de haine, qui criminaliseraient la possession de « matériel haineux » et imposeraient des sanctions en cas de refus de fournir les mots de passe des appareils aux autorités.

La loi proposée (pdf), appelée Criminal Justice (Incitement to Violence or Hatred and Hate Offenses) (Incitation à la violence ou à la haine et délits de haine) Bill 2022, a été critiquée parce qu’elle risque de restreindre la liberté d’expression et de renverser la charge de la preuve, en imposant à l’accusé de prouver son innocence.

Mme McEntee, la Première ministre irlandaise, a plaidé en faveur de cette mesure.

« Il est difficile de croire qu’en dépit de l’augmentation du nombre de crimes de haine et du soutien général du public en faveur de la criminalisation de ces actes, l’Irlande n’a pas encore mis en place de lois contre les crimes de haine et sera l’un des derniers pays d’Europe à adopter une telle législation », a-t-elle déclaré lors d’un discours prononcé à la mi-juin.

Bien que l’Irlande dispose d’une législation contre les discours haineux depuis près de 35 ans, Mme McEntee a déclaré qu’elle était « inefficace, limitée et largement discréditée ».

« Nous avons la responsabilité, en tant que législateurs, de faire tout notre possible pour que notre pays soit sécuritaire, juste et inclusif pour tous », a-t-elle déclaré, tout en affirmant que la législation a fait l’objet « d’une désinformation et d’une distorsion délibérées, y compris de la part de commentateurs marginaux et de personnalités des médias sociaux basés aux États-Unis ».

« Les mèmes moqueurs seront-ils tolérés ? »

Lors d’un récent débat sur le projet de loi au Sénat irlandais en juin, le sénateur indépendant Ronan Mullen s’est demandé si la loi n’irait pas trop loin, par exemple en punissant les personnes qui débattent de l’identité de genre.

« Les mèmes moqueurs seront-ils tolérés ? », a-t-il demandé, selon le journal britannique The Telegraph.

Le fait de porter une affiche indiquant « Les hommes ne peuvent pas allaiter » justifiera-t-il une enquête pour discours haineux ou une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans, une étiquette à vie de criminel haineux et toute la stigmatisation et limitations qui en découlent ? Personne ne le sait vraiment », a-t-il déclaré, selon la publication.

Le ministère irlandais de la Justice a déclaré au Telegraph que la barre des poursuites en vertu de la loi proposée serait « très haute » et que « l’incitation criminelle à la haine ne sera pas un domaine dans lequel quelqu’un s’égarera par accident ».

La menace d’une action en justice par M. Musk intervient après que X a intenté un procès contre le Center for Countering Digital Hate (CCDH), alléguant que l’organisation à but non lucratif était engagée dans une « campagne de peur pour faire fuir les annonceurs » de la plateforme en faisant des affirmations fausses ou trompeuses sur la quantité de contenu sur X qui ferait la « promotion de la haine ».

Les derniers commentaires de M. Musk sur la possibilité de poursuivre en justice les ONG financées par M. Soros font suite aux remarques critiques qu’il a formulées à propos du financier milliardaire, souvent ciblé par la droite.

Soros en « Magneto »

Lors d’une récente interview d’Elon Musk, le journaliste de CNBC David Faber a interrogé le chef de Tesla sur un tweet controversé dans lequel il comparait M. Soros à Magneto, le grand méchant des bandes dessinées.

« Il veut éroder le tissu même de la civilisation. Soros déteste l’humanité », écrit M. Musk dans son tweet.

Interrogé à ce sujet lors de l’interview de la mi-mai, M. Musk a affirmé qu’il s’en tenait à cette opinion et a suggéré que la réaction à la publication de ses opinions était exagérée.

« Calmez-vous, n’en faisons pas une affaire fédérale », a déclaré Elon Musk à propos de l’indignation exprimée en ligne par certains cercles à la suite de son tweet.

Interrogé sur la question de savoir s’il n’avait pas envisagé l’impact de ses tweets controversés sur les résultats des entreprises qu’il dirige (car les annonceurs pourraient s’en détourner), M. Musk a déclaré qu’il refusait d’être réduit au silence par la menace d’une baisse de ses bénéfices.

« Je dirai ce que je veux, et si cela a pour conséquence de me faire perdre de l’argent, qu’il en soit ainsi », a-t-il indiqué lors de l’entretien avec M. Faber.

« C’est la liberté d’expression », a répondu M. Musk. « J’ai le droit de dire ce que je veux dire ».

Au cours de l’entretien, M. Faber a remis en question, de manière plus générale, le caractère intentionnel du penchant de M. Musk à publier des points de vue controversés.

« Vous faites des tweets qui semblent être des théories du complot », déclare M. Faber dans l’interview.

« Oui, mais honnêtement, certaines de ces théories du complot se sont avérées vraies », a répondu Elon Musk. « Comme l’ordinateur portable de Hunter Biden. »

Après que M. Faber a concédé que c’était « vrai », M. Musk s’est étendu sur la suppression scandaleuse de l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden par Twitter et d’autres plateformes de médias sociaux.

« C’était une affaire assez importante. (…) Twitter et d’autres se sont livrés à des actes de suppression d’informations pertinentes pour le public. C’est une chose terrible qui s’est produite. C’est de l’ingérence électorale », déclare-t-il.

Les sondages ont montré que 79% des électeurs pensent que l’ancien président Donald Trump aurait été réélu en 2020 si les électeurs avaient su que l’ordinateur portable appartenait bien à Hunter Biden et qu’il ne s’agissait pas de « désinformation russe », comme l’a suggéré un groupe d’anciens professionnels de la communauté du renseignement dans une lettre ouverte controversée qui a été largement diffusée par les médias de gauche, qui ont fait croire que l’ordinateur portable était un faux.

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