La campagne Biden est à l’origine de la lettre présentant l’histoire du portable de Hunter Biden comme de la désinformation russe, selon un ex-agent de la CIA

Par Tom Ozimek
22 avril 2023 17:42 Mis à jour: 29 avril 2023 18:03

Un ancien directeur adjoint de la CIA a été incité par la campagne Biden à présenter l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden comme une désinformation russe dans une lettre signée par des dizaines d’anciens hauts responsables du renseignement avant l’élection présidentielle de 2020, selon un témoignage révélé par des parlementaires du Congrès.

L’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, figure parmi les 51 signataires d’une lettre ouverte (pdf) qui dénonçait le rapport du New York Post d’octobre 2020 et rejetait le contenu explosif d’un ordinateur portable censé appartenir à Hunter Biden, le fils du président Joe Biden.

La lettre indique que « l’arrivée sur la scène politique américaine de courriers électroniques censés appartenir à Hunter, le fils du vice-président Joe Biden, dont une grande partie est liée à son mandat au sein du conseil d’administration de la société gazière ukrainienne Burisma, présente toutes les caractéristiques classiques d’une opération d’information russe ».

Des rapports ultérieurs ont confirmé que l’ordinateur portable ne faisait pas partie d’une campagne de désinformation russe, mais qu’il avait été abandonné dans un atelier de réparation d’ordinateurs. Le contenu de l’ordinateur portable comprenait des photos embarrassantes de Hunter Biden, dont une le montrant apparemment inconscient avec une pipe à crack.

À l’époque, Joe Biden avait cité cette lettre pour qualifier l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden de désinformation russe. Les sondages suggèrent que si les électeurs avaient été informés du contenu de l’ordinateur portable, certains d’entre eux auraient voté différemment, ce qui aurait pu modifier l’issue de l’élection présidentielle de 2020.

Michael Morrell cité par le représentant Jim Jordan (Parti républicain, Ohio), a témoigné au Congrès, qu’il avait organisé la lettre à la demande du secrétaire d’État Antony Blinken, qui servait à l’époque de conseiller à la campagne présidentielle de M. Biden.

Jim Jordan, qui dirige à la fois la commission judiciaire de la Chambre des représentants et la sous-commission spéciale sur l’armement du gouvernement fédéral, a exigé qu’Antony Blinken réponde à une série de questions sur le témoignage de Michael Morrell et qu’il fournisse les documents relatifs aux communications qui s’y rapportent.

Le représentant Jim Jordan (Parti républicain, Ohio) lors de la convention CPAC à National Harbor, dans le Maryland, le 28 février 2019. (Charlotte Cuthbertson/Epoch Times)

Le déclic

Les remarques de Michael Morrell se présentent sous la forme d’un entretien transcrit avec la sous-commission de l’armement, selon la lettre de Jim Jordan à Anthony Blinken datée du 20 avril.

La transcription montre que Michael Morrell n’avait pas l’intention d’écrire la lettre suggérant que l’histoire du portable de Hunter Biden était de la désinformation russe, mais qu’une conversation avec Antony Blinken a été le « déclic ».

« L’un des membres de la commission a demandé à Michael Morrell si son appel avait déclenché cette intention », selon la lettre de Jordan.

« Oui, en effet », a répondu Michael Morrell, indiquant qu’Antony Blinken l’avait appelé le 17 octobre 2020 ou aux alentours de cette date pour discuter de l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden.

« Selon Michael Morrell, bien que votre démarche ait été présentée comme visant simplement à recueillir sa réaction à l’article du New York Post, elle a déclenché les événements qui ont conduit à la publication de la déclaration publique », a écrit Jim Jordan.

Selon Jim Jordan, Michael Morrell a également reçu un appel de Steve Ricchetti, président de la campagne de M. Biden, qui l’a remercié d’avoir rédigé la déclaration.

« Steve m’a remercié d’avoir publié la déclaration », a assuré Michael Morrell, selon la lettre de Jim Jordan. « La conversation s’est arrêtée là. »

Selon Michael Morrell l’un de ses deux objectifs en publiant la déclaration était d’aider Joe Biden dans un débat et de gagner l’élection. »Il y avait deux intentions. D’une part, il s’agissait de faire part au peuple américain de notre inquiétude quant au jeu des Russes sur cette question et, d’autre part, il s’agissait d’aider le vice-président Biden. »

« Pourquoi vouliez-vous aider le vice-président ? a demandé M. Jordan.

« Parce que je voulais qu’il gagne l’élection », a répondu Michael Morrell, selon la lettre.

Epoch Times n’a pas été en mesure de contacter Michael Morrell pour un commentaire.

Le département d’État des États-Unis n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Ian Sams, porte-parole de la Maison-Blanche pour la surveillance et les enquêtes, a répondu à Epoch Times par courrier électronique que les républicains de la Chambre « utilisent leur pouvoir comme une arme pour s’en prendre à leurs adversaires politiques et refaire le débat sur l’élection de 2020 avec des affirmations trompeuses. »

« Le peuple américain voit ces attaques des républicains de la Chambre des représentants pour ce qu’elles sont : des manœuvres politiques destinées à nuire au président Biden, et les républicains de la Chambre seraient bien avisés de se concentrer plutôt sur leur travail, le relèvement du plafond de la dette pour éviter une catastrophe économique, et la collaboration avec le président pour faire des progrès réels sur des questions importantes », a-t-il ajouté.

Le président Joe Biden et son fils Hunter Biden à la base de la Garde nationale aérienne de Hancock Field à Syracuse, dans l’État de New York, le 4 février 2023. (Andrew Caballero-Reynolds/AFP via Getty Images)

Un grave préjudice

Dans sa lettre à Antony Blinken, Jim Jordan déclare qu’il est évident que la campagne de M. Biden « a joué un rôle actif dans l’élaboration de cette déclaration publique », ce qui a eu pour effet de contribuer à étouffer l’histoire de Hunter Biden et d’empêcher les citoyens américains de prendre une décision en toute connaissance de cause lors de l’élection présidentielle de 2020″.

Politico a publié la lettre le 19 octobre sous le titre « Hunter Biden story is Russian disinfo, dozens of former intel officials say » (« L’histoire de Hunter Biden est de la désinformation russe, affirment des dizaines d’anciens responsables des services de renseignement », ndr).

Dans leur lettre, les 51 anciens responsables ont écrit : « Nous ne savons pas si les mails, fournis au New York Post par l’avocat personnel du président Donald Trump, Rudy Giuliani, sont authentiques ou non et que nous n’avons pas de preuves de l’implication de la Russie. » Faisant appel à l’autorité, ils écrivent que leur « expérience nous fait profondément soupçonner que le gouvernement russe a joué un rôle important dans cette affaire ».

Tout en reconnaissant le « droit incontestable » à la liberté d’expression des signataires de la lettre de la CIA, Jim Jordan estime que la mention de leurs références en matière de sécurité nationale confère de la crédibilité au contenu de la lettre et à sa principale suggestion, à savoir que l’histoire de Hunter Biden porte les marques d’une campagne de désinformation russe.

« Cet effort concerté pour minimiser et supprimer la diffusion publique des graves allégations concernant la famille Biden a gravement nui à tous les citoyens américains et à leur participation en connaissance de cause à notre démocratie », estime Jim Jordan.

Il a donné à Antony Blinken jusqu’au 4 mai pour fournir la documentation demandée.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken à une conférence de presse au département d’État américain, le 11 avril 2023. (Madalina Vasiliu/Epoch Times)

Le « Grand Patron »

La lettre qui aurait été inspirée par Antony Blinken a été largement citée par les organes d’information dans la période précédant l’élection de novembre 2020 entre Donald Trump, alors président, et Joe Biden.

Joe Biden a utilisé la lettre pour détourner les critiques sur les affaires de son fils lors du deuxième débat avec Donald Trump. À peu près au même moment, Twitter et Facebook ont pris des mesures pour supprimer de leur réseau l’article initial du New York Post concernant l’ordinateur portable de Hunter Biden, Twitter bloquant le compte du journal pendant plus de deux semaines.

Deux ans après la publication de l’histoire de l’ordinateur portable, un sondage a révélé que 79% des personnes qui ont suivi les rapports sur Hunter Biden ont déclaré qu’une couverture médiatique « en vérité » de l’histoire aurait changé le résultat de l’élection de 2020.

En septembre 2022, un sondage de Rasmussen Reports a révélé que 63% des électeurs américains estimaient que l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden était importante.

Dans une interview accordée à ABC News en 2019, Hunter Biden a déclaré qu’il ne s’était livré à aucune activité illégale et que ses transactions commerciales à l’étranger n’avaient rien d’irrégulier.

« J’ai permis à des personnes peu scrupuleuses d’agir de manière illégale pour tenter de nuire à mon père. C’est là que j’ai commis une erreur », a déclaré Hunter Biden à l’époque.

« J’en assume donc l’entière responsabilité. Ai-je fait quelque chose d’inapproprié ? Non, en aucune façon. En aucune façon. »

C’est ce qui est ressorti de l’enquête menée par les républicains de la Chambre des représentants sur les relations d’affaires de la famille Biden.

Jack Phillips a contribué à cet article, qui a été mis à jour avec un commentaire de la Maison-Blanche.

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