Femme enceinte tuée en forêt : que dit le message publié sur Facebook par Élisa Pilarski avant le drame ?

Par Paul Tourège
24 novembre 2019 15:19 Mis à jour: 24 novembre 2019 16:29

Peu avant le drame, Élisa Pilarski avait publié un billet sur les réseaux sociaux dans lequel elle décrivait sa rencontre avec un homme promenant son malinois dans des termes assez vifs.

Enceinte de six mois et originaire du Béarn, Élisa Pilarski a été découverte sans vie le 16 novembre sur un chemin forestier de la forêt domaniale de Retz, dans l’Aisne.

D’après les résultats de l’autopsie réalisée par l’institut médico-légal de Saint-Quentin, la jeune femme de 29 ans a succombé à une hémorragie après avoir été mordue « aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête » par un ou plusieurs chiens. Le décès aurait eu lieu entre 13h et 13h30.

Au moment des faits, Élisa Pilarski promenait Curtis, le plus jeune des cinq American Staffordshire qu’elle détenait avec son compagnon, Christophe Ellul. Avant de sortir Curtis, la jeune femme avait déjà promené un autre animal du couple prénommé Chivas. Elle l’avait ensuite ramené chez elle avant de ressortir avec Curtis.

« Elle me dit : ‘Je vais sortir les chiens’, et elle a publié une photo sur Facebook avec Chivas. Il y a eu une petite altercation avec un monsieur qui avait un malinois, qui n’a, je pense, rien à voir dans l’histoire. […] Puis elle a pris Curtis, je n’étais pas au courant qu’elle allait le sortir, puis elle m’a envoyé un message en m’expliquant ce qui se passait, en me disant qu’elle était inquiète et qu’il y avait beaucoup de chiens », a expliqué Christophe Ellul pendant un entretien accordé aux journalistes de BFMTV.

Un message publié sur Facebook peu avant son décès

Peu après 12 heures, Élisa Pilarski a effectivement publié un message sur Facebook dans lequel elle fait part de sa rencontre avec un homme qui promenait son chien, un malinois. Si l’on ne sait pas exactement ce qui s’est passé à ce moment-là, le ton semble être monté entre la jeune femme et le propriétaire du malinois.

« Et voilà, encore un connard de maître avec son malinois pas attaché et pas de rappel, le truc arrive à fond sur moi, heureusement que j’étais avec Chivas [l’un des cinq American Staff détenu par la jeune femme et son compagnon, ndlr] », a ainsi écrit la jeune femme sur Facebook.

« Donc, je lui dis : ‘Monsieur, ça ne va pas ou quoi ? Imaginez qu’ils se battent !’ Qu’est-ce qu’il me répond ce vieux con ? ‘Et alors ?’ Alors monsieur, je vous signale que vous devriez déjà dresser votre chien avant de parler. Et de deux, c’est obligatoire d’avoir un chien en laisse. Espèce de ‘cassos’. Heureusement que je ne promenais pas les autres, sinon boucherie. »

D’après Christophe Ellul, sa compagne l’aurait contacté peu après 13 heures en lui demandant de la rejoindre rapidement. En poste à l’aéroport de Roissy, il quitte alors son travail pour se rendre en forêt de Retz et n’arrive sur place qu’aux environs de 14 heures.

« J’étais au travail, je captais mal, il me fallait 45 min pour revenir. Je l’ai cherchée, j’ai vu son 4×4, j’ai croisé des chiens de chasse, un cavalier. J’ai appelé Curtis et c’est là qu’il m’a prévenu en aboyant », témoigne Christophe Ellul.

Il s’enfonce dans les bois et finit par découvrir le corps inanimé d’Élisa sur un chemin forestier : « Quand je vais pour regarder dans le précipice, je vois une trentaine de chiens arriver sur moi, donc je m’écarte. […] Je me suis rapproché, j’ai vu le ventre de ma femme car elle a été déshabillée entièrement. […] J’ai pris Curtis dans la voiture et j’ai été voir des voisins qui ont appelé la police. »

De nombreuses zones d’ombre

Le parquet de Soissons a ouvert une information judiciaire et ordonné des prélèvements génétiques sur 67 chiens – et non 93 comme il l’avait d’abord déclaré par erreur : les 5 American Staffordshire d’Élisa Pilarski et de son compagnon, ainsi que 62 chiens appartenant à l’association Le Rallye La Passion qui organisait une chasse à courre dans les bois le jour des faits.

Si les enquêteurs s’intéressent évidemment de près à la chasse à courre qui a eu lieu le 16 novembre, aucun élément ne permet pour l’instant d’affirmer que la meute de l’équipage des veneurs est à l’origine du décès d’Élisa Pilarski et toutes les hypothèses sont étudiées.

Plus d’une semaine après les faits, de nombreuses zones d’ombre demeurent dans cette affaire.

Qui est le propriétaire du malinois croisé par Élisa Pilarski lorsqu’elle promenait Chivas ? Est-il recherché par les enquêteurs ?

Dans quel état se trouve aujourd’hui Curtis ? Portait-il une muselière au moment des faits ?

Le cadavre d’Élisa a-t-il été dépouillé de ses vêtements, comme l’affirme son conjoint ?

Autant de questions en suspens auxquelles l’enquête menée par les hommes de la police judiciaire de Creil doit encore répondre.

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