Jack Ma assure qu’il ne faut pas s’inquiéter de l’économie chinoise…

15 octobre 2015 18:35 Mis à jour: 17 octobre 2015 12:23

Les experts continuent à penser que les consommateurs chinois vont prendre le relais sur le modèle de croissance chinois basé sur l’exportation. Cette fois, c’est au tour de Jack Ma d’appuyer cette thèse.

Dans une lettre aux investisseurs publiée sur le site en chinois d’Alibaba aux États-Unis, le patron du géant du Web chinois a déclaré : « L’économie chinoise est en train de passer d’une économie d’exportation axée sur les ventes à une économie nationale de consommation, permettant d’investir dans les infrastructures pour leur propre exploitation ».

Cette même vieille histoire de la consommation intérieure risque tout simplement de ne pas se produire. Des nouvelles récentes soutiennent plutôt la théorie selon laquelle un manque de dépenses dans les investissements à l’export aurait finalement un impact sur le marché du travail.

Fin septembre, le groupe d’extraction de charbon Longmay a licencié 100 000 employés, soit 40% de sa main-d’œuvre.

Plus récemment, rapporte le China Daily, certains emplois sont en train de disparaître totalement :
« La structure économique en mutation affecte certaines carrières traditionnelles. Le besoin de professionnels dans certains domaines a diminué et certains ont même disparu » a déclaré au journal le consultant en chef pour l’emploi, Zhu Hongyan travaillant pour le think tank Zhaopin.com.

Pour plus d’informations sur le sujet, voir ci-dessous une interview faite par Epoch Times de l’écrivain Gordon Chang à propos de l’économie chinoise. Retrouvez l’article de l’interview ici.

Mais le déclin de l’emploi ne se limite pas aux emplois des cols bleus (Ndr, expression pour dire les ouvriers. Les cols blancs représentent les cadres). Selon le dernier indice de compétition de Zhaopin pour les emplois des cols blancs, il y a actuellement 35 candidatures pour un poste, contre 26 pour 1 au premier trimestre de 2015.

« Les travailleurs des industries [traditionnelles] sont obligés de rechercher des opportunités de carrière dans d’autres secteurs, augmentant la concurrence sur le marché des demandeurs d’emploi», analyse Zhu Hongyan.

Combiné au fait que Goldman Sachs assure que seulement 2% des travailleurs chinois peuvent se permettre de payer l’impôt sur le revenu, cela devrait modérer les propos de Jack Ma.

Ce n’est pourtant pas le cas car il assure que la classe moyenne chinoise est beaucoup plus importante que ce que Goldman Sachs prend comme référence. Selon lui, la classe moyenne compterait désormais 300 millions d’individus (Goldman Sachs en compte 146 millions) et il pense qu’elle passera à 500 millions dans les 10 ans.

Le magnat du web avance aussi que les économies du peuple chinois seront dépensées lors d’une prochaine récession : « Les taux d’épargne en Chine sont parmi les plus élevés du monde. En période de ralentissement économique, les consommateurs occidentaux peuvent avoir des difficultés à emprunter pour maintenir leur mode de vie, mais leurs homologues chinois ont de l’épargne pour la retraite ou pour les moments de crise. Par conséquent, une croissance économique plus lente ne signifie pas une baisse du pouvoir d’achat ».

Ça sonne bien en théorie, mais il oublie que les Chinois n’épargnent pas pour le plaisir. Ils doivent le faire pour assumer les coûts propres à l’éducation, à la santé et à la retraite, etc. que l’État chinois ne prend pas en charge.

Jack Ma avance à propos de sa propre entreprise: « Beaucoup essaient de nous comprendre à travers la lentille d’un outsider et peuvent ne pas avoir une compréhension complète ou précise de qui nous sommes et de ce que nous faisons »

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Peut-être le même principe vaut pour l’évaluation d’un milliardaire sur la classe moyenne chinoise.

Version anglaise : Jack Ma Says Don’t Worry About China, But Maybe You Should

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