Les jeux vidéos associés à la solitude et à un taux plus élevé d’inflammations

Par Marina Zhang
5 avril 2022 04:14 Mis à jour: 5 avril 2022 05:04

Une étude menée par l’université de l’État du Colorado, aux États-Unis, a révélé l’existence d’un lien de causalité entre cette solitude « addictive » liée aux jeux sur Internet et l’activation de molécules susceptibles de provoquer des réactions inflammatoires dans l’organisme.

Les joueurs ayant des habitudes de jeu désordonnées sont souvent associés à une réponse transcriptionnelle conservée face à l’adversité (CTRA), une anomalie du système immunitaire. Cette condition est souvent déclenchée par un stress chronique et active des molécules pro-inflammatoires qui peuvent entraîner une inflammation tout en réduisant les réponses immunitaires des anticorps et des interférons – deux des réponses immunitaires les plus cruciales pour protéger notre corps des infections virales comme le Covid-19.

En outre, un système immunitaire présentant un taux élevé de CTRA et d’inflammation expose un individu à un risque plus élevé de maladie cardiovasculaire, d’athérosclérose et de cancer.

L’équipe de recherche a examiné et analysé des études antérieures menées par l’université et a constaté que la solitude vécue par les joueurs était associée à une augmentation des jeux « addictifs », ainsi que des symptômes de préoccupation, d’isolement, de faible tolérance, de perte de contrôle, de perte d’intérêt, de surconsommation continue, de tromperie, de fuite des sentiments négatifs et de déficience fonctionnelle.

D’autres résultats indiquent que pour les joueurs, plus la solitude est grande, plus le temps consacré aux jeux vidéo est important.

En outre, une légère majorité des participants interrogés par l’équipe a déclaré que, bien que la solitude conduise souvent à une augmentation du temps de jeu, « le jeu vidéo aggravait leur sentiment d’isolement au lieu de le soulager ».

Cependant, toutes les expériences de jeu vidéo en ligne n’ont pas été négatives, certains joueurs solitaires sont parvenus à compenser la solitude liée à leur hobby en nouant des relations importantes, en ligne.

Certains ont affirmé que le lien social qu’ils ont développé dans les communautés de joueurs les a aidés à surmonter des problèmes tels que le divorce et la dépression. En outre, les habitudes de jeu intensives étaient souvent associées à une augmentation des témoignages de soutien social en ligne, ce qui peut briser le cycle en permettant une diminution du jeu dit « désordonné ».

Néanmoins, les études de l’équipe sur des échantillons de sang de joueurs ont révélé des corrélations entre un faible bien-être social et des niveaux élevés de CTRA, qui se caractérise par une pro-inflammation des cellules immunitaires.

En général, les cellules ne deviennent inflammatoires qu’en cas de nécessité, par exemple lors d’infections, et les molécules pro-inflammatoires (molécules qui déclenchent l’inflammation) sont activées et désactivées selon les besoins. Toutefois, lorsqu’il y a une augmentation constante des molécules pro-inflammatoires, l’inflammation perturbe l’équilibre du système immunitaire, ce qui augmente les risques d’anomalie dans l’organisme, et entraîne des problèmes tels que les maladies cardiovasculaires et le cancer.

Le sentiment de bien-être social des répondants a été mesuré en fonction de leur l’impression « à contribuer à la société, appartenir à une communauté, [avoir le sentiment] que la société devenait meilleure, que les gens étaient bons et que la société avait un sens ».

Les joueurs qui connaissent un faible bien-être social et des niveaux élevés de CTRA jouent souvent de manière intensive, tandis que les répondants qui ont déclaré un niveau supérieur ou moyen de bien-être social sont généralement moins impliqués dans les jeux et ont donc une corrélation négative avec la présence de CTRA.

Les auteurs ont fait valoir que le jeu sur Internet est syndémique, un état dans lequel deux ou plusieurs maladies ou conditions défavorables se combinent.

« La cooccurrence de la détresse liée aux jeux et de l’altération de la régulation des gènes des cellules immunitaires représente une deuxième forme de souffrance, constituant un syndrome potentiel », ont écrit les auteurs.

Les chercheurs ont fait valoir que des recherches connexes menées aux États-Unis, sur l’amélioration de la santé mentale, ont émis l’hypothèse qu’il existait un remède possible aux niveaux élevés de CTRA, par le biais de l’eudaimonia – le sentiment de vivre une vie qui a un sens et un but.

Selon les auteurs, en ce qui concerne la CTRA et les habitudes de jeu désordonnées, il y a deux tendances qu’on peut schématiser grossièrement en ces termes « les riches encore plus riches » et « les pauvres encore plus pauvres ».

En effet, l’équipe a observé que les joueurs très impliqués étaient fortement associés à une réduction de la CTRA s’ils menaient une vie intéressante et remarquable.

« À l’inverse, parmi les joueurs dont le bien-être social eudaimonique était plus faible, ceux dont le temps de jeu était plus important présentaient des niveaux de CTRA sensiblement plus élevés, suggérant un bien-être psychosomatique plus compromis. »

Pour les joueurs dans le cycle « pauvre encore plus pauvre », « le temps passé à jouer de manière intensive leur enlève la possibilité d’améliorer leur vie en nouant des liens significatifs », ils ne parviennent donc pas améliorer leur bien-être social.

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