La Chine réduit les frais de visa pour 14 pays en dépit de l’aggravation de l’épidémie de pneumonie

Au cours des deux dernières semaines, Pékin a réduit les frais de visa d'entrée pour des centaines de millions de personnes originaires d'au moins 20 pays, malgré une grave épidémie de pneumonie.

Par Alex Wu
14 décembre 2023 19:32 Mis à jour: 14 décembre 2023 19:32

Le Parti communiste chinois au pouvoir, le PCC, a soudainement annoncé qu’il réduisait les frais de visa d’entrée pour les voyageurs de plus d’une douzaine de pays, alors qu’une mystérieuse épidémie de pneumonie s’aggrave dans le pays.

Le ministère des Affaires étrangères du PCC a annoncé la réduction de 25% des frais lors d’une conférence de presse le 8 décembre, déclarant qu’après la décision de rétrograder le Covid-19 au rang de maladie infectieuse de deuxième niveau, et de mesures préventives moins strictes depuis le 8 janvier, le régime a continué d’améliorer les politiques de visa afin d’encourager davantage de voyageurs à se rendre en Chine.

La réduction entre en vigueur dans les ambassades et consulats chinois le 11 décembre et se prolonge jusqu’au 31 décembre de l’année prochaine.

À la suite de cette annonce, les ambassades chinoises d’au moins 14 pays ont déclaré qu’elles réduiraient les frais de visa pour les citoyens de ces pays qui souhaitent se rendre en Chine. Il s’agit des pays suivants : Azerbaïdjan, Bahreïn, Cambodge, Fidji, Japon, Kazakhstan, Kirghizstan, Mexique, Philippines, Corée du Sud, Thaïlande et Vietnam.

Le 24 novembre, le ministère des Affaires étrangères du régime avait annoncé qu’il offrirait un accès sans visa à cinq pays d’Europe et un pays d’Asie : France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, et Malaisie à partir du 1er décembre.

En deux semaines, le PCC a assoupli les politiques de visa d’entrée visant des centaines de millions de personnes dans au moins 20 pays.

Entre-temps, la mystérieuse épidémie de pneumonie qui touche principalement les enfants et provoque de graves symptômes respiratoires, comme le « poumon blanc », souvent observé dans les cas graves de Covid-19, continue de se propager dans tout le pays et a commencé à s’étendre aux adultes.

La Corée du Sud, les États-Unis, les Pays-Bas, le Danemark et la France ont également signalé une recrudescence des cas de pneumonie au cours des dernières semaines, tandis que certains pays comme le Japon et Taïwan font pression sur la Chine et lui demandent davantage d’informations sur l’épidémie.

Certains dirigeants de gouvernements nationaux craignent que cette vague de pneumonie ne ressemble aux premiers stades de la pandémie de Covid-19 qui a débuté il y a trois ans et ont envisagé de prendre des mesures de prévention, soit en exigeant un test de dépistage des infections pulmonaires pour les voyageurs en provenance de Chine, soit en mettant en place des contrôles pour les voyages vers la Chine.

Le 30 novembre, le ministère taïwanais de la Santé a vivement recommandé que les personnes âgées, les très jeunes enfants et les personnes faiblement immunisées évitent de se rendre en Chine en raison de l’épidémie.

Le 23 novembre, Pékin a répondu à la demande de données de l’Organisation mondiale de la santé sur l’épidémie de pneumonie qui dure depuis trois mois en déclarant qu’aucun « agent pathogène inhabituel ou nouveau » n’avait été découvert.

Cependant, la communauté internationale n’est pas convaincue et continue de qualifier l’épidémie de pneumonie infantile qui sévit actuellement en Chine d’« inconnue », de « non diagnostiquée » et de « mystérieuse ».

Le Dr Maria Van Kerkhove, épidémiologiste à l’OMS, a déclaré le 29 novembre que l’OMS « va continuer le suivi avec la Chine » au sujet de la vague actuelle d’infections respiratoires.

Des familles patientent dans une salle de consultation externe d’un hôpital pour enfants à Pékin, en Chine, le 23 novembre 2023. (Jade Gao/AFP via Getty Images)

Une nouvelle vague de Covid-19

Le PCC a imputé à différents agents pathogènes l’épidémie de pneumonie qui a de nouveau provoqué le syndrome du poumon blanc en Chine. Dans ses déclarations officielles, il a cité plusieurs infections respiratoires, telles que la pneumonie à mycoplasme, la grippe et le virus respiratoire syncytial, qu’il a tenues pour responsables des infections croisées, tout en évitant largement de parler de « Covid-19 » ou de « SRAS-CoV-2 ».

Sean Lin, professeur adjoint au département des sciences biomédicales du Feitian College, ancien microbiologiste de l’armée américaine et collaborateur d’Epoch Times, a déclaré au journal que la question que le PCC doit maintenant expliquer clairement est la suivante : « Pourquoi tant de personnes doivent-elles maintenant se rendre à l’hôpital pour être traitées ? les cas les plus graves nécessitent un traitement par intraveineuse et même le poumon blanc [est apparu] nécessitant un lavage des poumons, etc. Comment expliquez-vous [l’apparition de ces] cas graves ? »

« Même s’il y a une infection croisée, il n’y a aucune explication spécifique indiquant lesquels des deux virus provoquent les infections croisées qui aggravent les symptômes ».

Des patients font la queue pour un pré-contrôle d’urgence dans le nouveau bâtiment pédiatrique de l’hôpital Xinhua à Shanghai, en Chine, dans la nuit du 25 septembre 2023. Le hall des urgences et des soins de nuit est bondé d’enfants et de membres de leur famille qui attendent d’être soignés. (CFOTO/Future Publishing via Getty Images)

Le Dr Gareth Nye, responsable du programme de sciences médicales BMedSci à l’école de médecine de Chester, a déclaré aux médias britanniques que la mystérieuse vague de pneumonie qui se propage en Chine est une autre forme de Covid-19, et non un nouveau virus.

Le 7 décembre, Zhang Hong (pseudonyme), un habitant de Shanghai, a déclaré à NTD, média partenaire d’Epoch Times, que deux membres de sa famille venaient de décéder après avoir contracté des infections suspectées d’être le Covid-19. Sa famille s’occupe à présent des funérailles.

M. Zhang a confié : « Les deux membres de ma famille sont décédés très rapidement à cause de cette infection respiratoire. C’est ce que l’hôpital a rapporté, ils présentaient les mêmes symptômes, toux et fièvre. »

« Si vous vous rendez à l’hôpital, vous verrez que la situation est très effrayante. Ils ont tous cette sorte de fièvre et de toux. Mais aujourd’hui, ils n’admettent pas qu’il s’agit du Covid-19. »

Selon lui, tout le monde pense que le Covid-19 va revenir, mais personne n’ose le dire publiquement.

Des personnes sont prises en charge dans la salle de clinique pour le traitement de la fièvre dans un hôpital du district de Changning à Shanghai le 23 décembre 2022. (HECTOR RETAMAL/AFP via Getty Images).

En juillet, Shi Zhengli, le meilleur virologue chinois spécialisé dans la recherche sur les coronavirus des chauves-souris à l’Institut de virologie de Wuhan, a écrit dans son article publié dans la revue scientifique Emerging Microbes Infections (« Infections dues à  des microbes nouveaux ») qu’une autre épidémie de Covid-19 était « hautement probable ».

L’Institut de virologie de Wuhan a été largement soupçonné d’avoir été l’origine de la propagation accidentelle du virus qui a provoqué la première épidémie de Covid-19 à Wuhan en décembre 2019 et a conduit à la pandémie mondiale.

Le Covid-19 était à l’origine appelé « pneumonie de Wuhan » par les Chinois.

Huang Yun et Xu Jian ont contribué à la rédaction de cet article.

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