Le ministère de la Justice de Biden est allé trop loin en poursuivant les suspects du 6 janvier, affirme Bill Barr

L'ancien procureur général Bill Barr estime que le ministère de la Justice a étendu son champ d'action "beaucoup trop largement" en poursuivant les accusés du 6 janvier.

Par Tom Ozimek
16 janvier 2024 22:07 Mis à jour: 16 janvier 2024 23:48

L’ancien procureur général Bill Barr a déclaré le 6 janvier, à l’occasion du troisième anniversaire de l’incident survenu au Capitole le 6 janvier 2021, que le ministère de la Justice, sous la présidence de Joe Biden, était allé trop loin dans la poursuite des personnes impliquées autour des événements de cette journée fatidique, et qu’il avait ciblé des individus qui s’étaient contentés « d’entrer par des portes ouvertes et de traîner ».

M. Barr a fait ces remarques lors d’une interview sur Fox News, où il a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de minimiser la gravité des événements du 6 janvier 2021, qu’il a qualifiés d’« épisode honteux » justifiant des poursuites à l’encontre de certaines personnes.

« Je ne pense pas qu’il s’agissait d’une insurrection », a souligné M. Barr, rejetant une étiquette qui a été utilisée en particulier par les opposants de l’ancien président Donald Trump, qui fait face à plus d’une douzaine de poursuites judiciaires visant à l’exclure du scrutin présidentiel de 2024, au prétexte qu’il se serait engagé dans une « insurrection ».

Donald Trump a récemment nié être un « insurrectionniste » et a retourné la situation contre Joe Biden en le qualifiant de tel, citant comme preuve son laxisme aux frontières et ses politiques contre les combustibles fossiles. L’ancien président a nié à plusieurs reprises avoir encouragé les gens à commettre des actes de violence le 6 janvier 2021, rappelant qu’il avait exhorté la foule à se rendre au Capitole pour « faire entendre sa voix de manière pacifique et patriotique ».

Dans l’interview accordée à Fox News, on a demandé à M. Barr ce qu’il pensait du fait que les critiques semblent s’être multipliées concernant le traitement des personnes inculpées dans l’affaire du 6 janvier par les autorités fédérales, avec des allégations selon lesquelles ce traitement aurait été injuste, injustifié ou excessif.

« Eh bien, vous savez, comme tout ce que fait la gauche, je pense qu’ils sont réellement allés trop loin », a répondu M. Barr.

Epoch Times a contacté le ministère de la Justice pour obtenir des commentaires.

« Ils sont allés trop loin »

À ce jour, plus de 1200 personnes ont été inculpées de divers délits en rapport avec l’incident du 6 janvier au Capitole, allant de délits mineurs comme l’entrée sans autorisation, à des délits graves comme la conspiration séditieuse ou l’agression de fonctionnaires de police.

Environ 750 d’entre eux ont été condamnés, dont près des deux tiers à une peine d’emprisonnement.

La peine d’emprisonnement la plus longue — 22 ans — a été prononcée à l’encontre d’Enrique Tarrio, l’ancien président national des Proud Boys, reconnu coupable de conspiration séditieuse pour ce que les procureurs ont qualifié de complot visant à empêcher la passation de pouvoir entre le président Trump et le président élu Joe Biden lors de la certification des votes des grands électeurs au Congrès le 6 janvier 2021.

Trois ans après l’incident du Capitole, des dizaines de détenus du 6 janvier croupissent toujours en prison dans l’attente de leur procès.

Dans son interview sur Fox News, M. Barr a déclaré que certaines personnes impliquées dans l’incident du 6 janvier, comme celles qui ont attaqué la police et pénétré dans le bâtiment, méritent d’être punies.

« Certaines personnes auraient dû être poursuivies », a souligné M. Barr. « Mais je pense qu’ils ont ratissé beaucoup trop large. »

Il a déclaré que le ministère de la Justice, sous la présidence de M. Biden, « a traqué des personnes qui, en réalité, ont simplement franchi les portes ouvertes du Capitole et ont juste déambulé à l’intérieur ».

« Je pense qu’ils sont allés trop loin », a-t-il ajouté. « Cela dit, je ne minimise pas ce qui s’est passé là-bas. Même si je ne pense pas qu’il s’agissait d’une insurrection, c’était clairement un épisode honteux et certaines des personnes impliquées devraient être poursuivies. »

Des partisans de Donald Trump manifestent au Capitole, le 6 janvier 2021. (Joseph Prezioso/AFP via Getty Images)

Le FBI a arrêté les « fugitifs » du 6 janvier

Entre-temps, le jour même de la diffusion de l’interview de M. Barr, le FBI a annoncé qu’il avait arrêté trois « fugitifs du 6 janvier », des personnes qui avaient été inculpées pour divers crimes présumés commis il y a trois ans au Capitole des États-Unis, notamment pour agression et résistance à l’arrestation.

La division du FBI de Tampa (Floride) a déclaré dans un communiqué que des agents avaient exécuté des mandats le samedi 6 janvier au matin dans un ranch à Groveland, en Floride, où les trois personnes ont été placées en garde à vue.

« Les personnes placées en garde à vue sont les fugitifs du 6 janvier Jonathan Daniel Pollock, Olivia Michele Pollock et Joseph Daniel Hutchinson III », a indiqué l’agence dans un message sur X.

(De gauche à droite) Jonathan Daniel Pollock, Olivia Michele Pollock, et Joseph Daniel Hutchinson III. (FBI)

Les trois accusés devaient comparaître devant le tribunal fédéral d’Ocala, en Floride, le 8 janvier.

Le FBI n’a pas fourni d’autres détails concernant leur capture.

Le 5 janvier, Joe Biden s’est rendu à Valley Forge, en Pennsylvanie, pour prononcer un discours à l’occasion du troisième anniversaire de l’incident du 6 janvier au Capitole, affirmant que le retour potentiel de Donald Trump à la Maison-Blanche constitue une menace pour la démocratie.

Lors de son discours, Biden a également fait référence aux événements du 6 janvier 2021 et aux personnes emprisonnées en conséquence.

« Sachant comment son esprit fonctionne maintenant, il ne lui restait qu’un acte, un acte désespéré : la violence du 6 janvier », a déclaré le président, en faisant référence à Trump.

Joe Biden prononce un discours sur la libération des otages de Gaza à Nantucket, dans le Massachusetts, le 26 novembre 2023. (Brendan Smialowski/AFP via Getty Images)

« Depuis ce jour, plus de 1200 personnes ont été inculpées pour avoir attaqué le Capitole. Près de 900 d’entre elles ont été condamnées ou ont plaidé coupable. Collectivement, à ce jour, elles ont été condamnées à plus de 840 ans de prison », a poursuivi Biden, suscitant les applaudissements de l’auditoire.

« Et qu’a fait Trump ? Au lieu de les qualifier de ‘criminels’, il a qualifié ces (…) insurgés de ‘patriotes' », a-t-il ajouté. « Et il a promis de les gracier s’il revenait au pouvoir ».

Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises qu’il pensait que les détenus du 6 janvier étaient maltraités par le ministère de la Justice sous la présidence de M. Biden et a promis de les gracier.

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