Le PCC fait arbitrairement passer les codes santé de milliers de personnes au rouge

Un avocat: "Il n'y a aucune base légale, mais tout cela se fait sans aucun obstacle"

Par Alex Wu
17 octobre 2022 18:59 Mis à jour: 17 octobre 2022 19:07

Les autorités locales de l’est de la Chine ont fait virer les codes QR de l’application anti‑Covid chinoise au rouge pour 63.000 habitants, leur interdisant ainsi l’accès aux lieux publics.

Un avocat chinois affirme qu’il n’existe aucune base juridique permettant aux autorités de modifier les codes santé des personnes, mais que cela se fait sans obstacle.

Le régime communiste chinois a adopté un système de code santé (code QR) sur les téléphones portables pour suivre et surveiller les allées et venues des personnes. Le système délivre des codes verts, jaunes et rouges en fonction de l’empreinte numérique ou de l’historique des déplacements sur 14 jours. Les personnes doivent avoir un code vert pour entrer dans les lieux publics et pour voyager.

Les codes QR sanitaires sont une extension du système de crédit social de la Chine continentale, qui attribue à chaque citoyen un score de « fiabilité » sociale. Une personne ayant un faible score de crédit social peut ne pas être autorisée à monter dans un train ou un avion, ou son enfant peut ne pas être admis dans une école réputée. Il s’agit d’une facette de ce que le régime nomme la « gouvernance basée sur les données » ou le contrôle social.

Quarantaines obligatoires

Le 8 octobre, les codes QR de 63.000 personnes originaires de la province du Henan, mais vivant à Ningbo, sont devenus rouges, et les autorités ont commencé à les placer en quarantaine.

Selon un avis publié le 9 octobre par le gouvernement du district de Beilun, dans la ville de Ningbo (province du Zhejiang), le fait que les codes santé d’un si grand nombre de personnes soient devenus rouges était dû à une opération faite trop rapidement, et a été corrigé.

Toutefois, l’avis précisait que la quarantaine obligatoire des personnes serait maintenue.

Mme Dong (pseudonyme) du Henan, qui vit dans le Zhejiang, a déclaré à Epoch Times le 10 octobre, que toute personne du Henan se trouvant dans le Zhejiang, quelle que soit sa provenance dans le Henan, a reçu un code QR rouge, peu importe qu’il y ait ou pas le Covid‑19 dans la région.

« Je suis revenue du Henan et j’ai dû être mise en quarantaine à la maison, pendant 7 jours », a déclaré Mme Dong.

M. Zhao (pseudonyme) est rentré à Ningbo depuis la ville de Zhumadian dans le Henan, le 5 octobre. Il a déclaré à Epoch Times : « Après mon arrivée à Ningbo, j’ai fait des tests PCR tous les jours, et mon code de santé était toujours vert jusqu’au 8 octobre, où il est devenu rouge. »

Il a ajouté : « Le 9 octobre, il est repassé au vert, mais on m’a quand même dit de rester chez moi. »

M. Peng (pseudonyme), un habitant de la ville de Shangqiu dans la province du Henan, se trouve actuellement à Ningbo. Il a déclaré à Epoch Times : « Les autorités du Zhejiang ont dit qu’elles s’excusaient [d’avoir fait passer en rouge les codes de santé de tant de personnes], mais elles n’ont pas corrigé la situation. Elles ont dit que dans certaines régions, c’était trop et que cela serait corrigé, mais la réalité est restée la même. »

La manipulation par le gouvernement du Zhejiang des codes QR de santé des habitants a suscité des critiques sur les médias sociaux chinois.

Un internaute a posté : « Ils s’excusent tous les jours, mais ne changent rien. »

Impossible de vivre et de travailler normalement

Certains internautes de Chine se sont demandé pourquoi le code de santé QR rouge peut être émis à volonté par le gouvernement, et comment il peut en faire abstraction en disant qu’il s’agit d’une « opération faite trop rapidement ».

Selon les médias de Chine continentale le 7 octobre, la pratique consistant à changer les codes de santé QR ne s’est pas seulement produite à Ningbo, mais aussi dans le comté de Fenghuang de la province du Hunan, où les codes de certains habitants sont devenus jaunes. Cela entraîne également une restriction des déplacements.

Un avocat, s’exprimant sous le pseudonyme Wang par peur de représailles de la part du régime, a déclaré à Epoch Times le 10 octobre, que les codes QR rouges ou jaunes ont un énorme impact sur la vie quotidienne et le travail.

Il est impossible de prendre le métro, le bus, l’avion ou le train, d’entrer dans les commerciaux, supermarchés, restaurants avec un code rouge ou jaune, a‑t‑il fait valoir. On ne peut plus voyager ni s’enregistrer dans un hôtel.

Le propriétaire d’un restaurant de la province de Jilin lui a expliqué qu’il était désormais indispensable d’effectuer des tests PCR quotidiennement. Si ce n’est pas fait, les codes santé virent au jaune et les enfants ne sont plus autorisés à aller à l’école.

« Si on refuse de faire des tests PCR réguliers, on ne peut plus travailler et vivre normalement parce que le code devient jaune ou rouge », a déclaré le restaurateur.

Pas de base juridique

De nombreux avocats ont des affaires de codes QR à traiter, poursuit M. Wang. Cependant, lorsqu’ils déposent une demande de réexamen administratif conformément aux procédures légales pour les clients dont les codes ont été transformés sans justifications par les autorités, ils ne reçoivent aucune réponse.

« Le gouvernement nous ignore tout simplement et nous traite comme si nous n’existions pas. »

« Il n’y a aucune base légale pour transformer les codes des gens en rouge ou en jaune. Il n’y a aucune loi conférant à un certain organisme public ou unité administrative le pouvoir de délivrer aux gens un code jaune ou un code rouge. »

« Tant qu’on a le pouvoir, on peut faire n’importe quoi. »

« J’ai le sentiment qu’il est impossible de survivre dans cet environnement, à l’heure actuelle. Dans certaines zones, selon les données [officiellement] publiées, il n’y a pas un seul cas de Covid‑19. Mais tous les habitants sont obligés de faire des tests PCR. »

« C’est illégal », a‑t‑il ajouté. « Si vous ne faites pas le test pendant quelques jours, vous recevrez un code rouge ou jaune. C’est complètement absurde. »

« Il n’y a aucune base légale, mais tout cela se fait sans aucun obstacle. »

Nicole Hao, Xiao Lusheng et Hong Ning ont contribué à cet article.

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