Le PCC veut un monde où «tous les autres perdent», affirme un ancien fonctionnaire de la Maison Blanche

Par Andrew Thornebrooke
4 août 2023 08:31 Mis à jour: 4 août 2023 08:31

Le régime communiste chinois veut dominer les secteurs technologiques critiques pour bouleverser l’ordre mondial et ébranler le mode de vie des démocraties, affirme un ancien fonctionnaire de la Maison-Blanche.

Selon Robert O’Brien, ancien conseiller à la sécurité nationale, le Parti communiste chinois (PCC), qui dirige la Chine comme un État à parti unique, s’appuie sur des politiques économiques pour promouvoir l’illibéralisme à l’échelle mondiale.

« Le PCC ne cesse de vouloir modifier notre mode de vie », a déclaré M. O’Brien lors d’une conférence donnée le 2 août à l’Institut Hudson, un groupe de réflexion conservateur.

« Ils essaient de changer la liberté [que nous avons], de changer notre mode de vie et de changer le fonctionnement du monde. Et c’est dangereux. »

M. O’Brien a indiqué que le PCC opérait « dans toutes les régions du monde », en cherchant à éradiquer l’influence des nations démocratiques et à mettre en place des moyens diplomatiques et économiques pour contraindre les pays plus petits.

Le PCC veut une compétition « gagnant-perdant »

Malgré les affirmations contradictoires du régime, M. O’Brien a souligné que le PCC recherchait principalement une compétition « gagnant-perdant » qui lui permettrait ainsi d’exporter son autoritarisme communiste dans le monde entier en détruisant les économies de marché libérales.

Ils parlent de « gagnant-gagnant », mais en réalité, c’est « gagnant-perdant ». La Chine gagne et tous les autres perdent », a poursuivi M. O’Brien.

« Aux yeux du secrétaire général du PCC, Xi Jinping, la Chine ne peut gagner que si tous les autres perdent. »

À cette fin, les États-Unis devront continuer à encourager l’innovation et la coopération sur leur territoire et avec leurs alliés, en tirant parti de leurs partenariats internationaux, alors que les politiques prédatrices du PCC sapent peu à peu la confiance de la communauté internationale en la Chine, a déclaré M. O’Brien.

« L’un des plus grands atouts des États-Unis (…) est que nous avons de vrais alliés, et quand on y regarde de plus près, la Chine n’a pas de vrais alliés », a affirmé M. O’Brien.

Des soldats américains participent à un exercice militaire conjoint entre le bataillon Stryker de la 2e division d’infanterie américaine et la brigade de démonstration des tigres de l’armée de la 25e division d’infanterie sud-coréenne sur un terrain d’entraînement à Paju, en Corée du Sud, le 13 janvier 2023. (Jung Yeon-je/AFP via Getty Images)

« Ils achètent des alliés, ils louent des alliés, mais ils n’ont pas de vrais alliés. Nous avons des alliés aux États-Unis. Nous avons des alliés qui partagent nos valeurs et nos convictions en matière de liberté, d’État de droit et d’ouverture des marchés. »

Les États-Unis doivent continuer à encourager « l’innovation et la créativité », a ajouté M. O’Brien, afin de garantir que l’Occident – terme que M. O’Brien utilise pour désigner toutes les nations démocratiques – sorte victorieux face au PCC.

« La liberté favorise l’esprit d’entreprise », a assuré M. O’Brien.

« Je pense que dans le monde libre, dans l’Occident, notre point fort est l’innovation, l’esprit d’entreprise, [et] les nouvelles idées… Je pense que nous pouvons maintenir notre avantage grâce à l’innovation. »

Les entreprises américaines soutiennent la Chine malgré les atteintes à la propriété intellectuelle

Pourtant, a prévenu M. O’Brien, la compétition est loin d’être terminée. Le régime communiste chinois s’est engagé dans un effort collectif pour voler systématiquement la propriété intellectuelle américaine, que le FBI a décrit comme « l’un des plus grands transferts de richesses de l’histoire de l’humanité ».

« Le [PCC] nous a volé des milliards de dollars, tout simplement », a affirmé M. O’Brien.

« Cette compétition va déterminer quel mode de vie dominera. »

En effet, malgré des années de concurrence et de vol de propriété intellectuelle, les États-Unis n’ont pas développé les outils nécessaires pour empêcher le transfert continu des technologies américaines sensibles vers la Chine, selon le secrétaire adjoint au Trésor Paul Rosen.

« Nous estimons actuellement que nous ne disposons pas d’un outil efficace pour contrôler l’argent et le savoir-faire qui entrent dans la fabrication de ces technologies sensibles et critiques dans les pays concernés », a déclaré M. Rosen lors d’une audition organisée le 31 mai par la commission sénatoriale sur la banque, le logement et les affaires urbaines.

« Nous risquons de laisser un vide quant à certaines de nos préoccupations en matière de sécurité nationale », a-t-il ajouté.

M. Rosen a indiqué que l’administration Biden s’était engagée à défendre « avec zèle » les intérêts des États-Unis en matière de sécurité et qu’elle donnerait la priorité à ces intérêts plutôt qu’au développement économique si cela s’avérait nécessaire, mais qu’elle avait besoin de plus de ressources pour ce faire.

Les remarques de M. Rosen ont confirmé le témoignage d’un expert entendu par le Congrès l’année dernière, qui a estimé que le PCC se livrait à des pratiques anticoncurrentielles et antilibérales à l’échelle internationale de sorte que les États-Unis ne disposaient pas d’outils adéquats pour défendre leurs intérêts en dehors des questions de sécurité.

De même, le sénateur Sherrod Brown (Parti démocrate – Ohio), président de la commission, a souligné que les États-Unis avaient encouragé, pendant plusieurs décennies, un ensemble de politiques qui avaient renforcé la Chine au détriment du peuple américain.

Selon lui, les difficultés que connaît actuellement le pays pour contrer la Chine résultent du choix politique de privilégier les bénéfices des entreprises au détriment du bien-être des Américains et de permettre aux sociétés américaines de capital-risque de soutenir la modernisation militaire du PCC aux dépens des États-Unis.

M. Brown a ajouté que les décideurs politiques américains « savaient » que les entreprises allaient supprimer des millions d’emplois aux États-Unis au profit d’une main-d’œuvre bon marché installée en Chine, mais qu’ils avaient tout de même accordé à ce régime le statut permanent de nation la plus favorisée dans les années 1990. Depuis lors, a-t-il ajouté, les administrations successives n’ont pas réussi à corriger le déséquilibre existant au profit de la Chine.

« Pendant trop longtemps, notre politique à l’égard de la Chine a été favorable aux multinationales et a laissé tomber les familles de travailleurs », a poursuivi M. Brown. « Elle a détruit les communautés locales, érodé notre base manufacturière et notre compétitivité internationale. »

 

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