Le père d’une victime de la fusillade de Parkland demande une peine d’emprisonnement à perpétuité pour le tueur

Par Victor Westerkamp
5 décembre 2019 17:13 Mis à jour: 5 décembre 2019 17:13

Le père de l’une des victimes du massacre de l’école Parkland en 2018 a appelé à l’abolition de la peine de mort pour qu’on puisse laisser le tireur « pourrir en prison ».

Michael Schulman, 62 ans, le père de Scott J. Beigel, 35 ans, professeur de géographie depuis 9 ans et entraîneur de cross-country qui a été l’une des 17 personnes tuées dans le massacre de Parkland, a demandé dans un éditorial que la tragédie soit rapidement réglée.

M. Schulman a déclaré dans son éditorial du 29 novembre pour le South Florida Sun Sentinel : « Tenter d’obtenir la peine de mort ne nous ramènera pas nos proches. Elle ne fera pas disparaître les cicatrices physiques des blessés. En fait, ce qui se passera, c’est que le traumatisme et la douleur continueront à vivre et à hanter la mémoire de victimes jamais soulagées. »

M. Schulman a écrit pour soutenir un éditorial du même journal, selon lequel l’État de Floride devrait accepter l’accord de plaidoyer proposé par le tireur Nicolas Cruz pour sa défense de plaider coupable et d’accepter une peine à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.

Suzanne Devine Clark visite un monument commémoratif érigé au lycée Marjory Stoneman Douglas à l’intention des personnes tuées lors d’une fusillade à Parkland, en Floride, le 14 février 2019. (Joe Raedle / Getty Images)

« Nous aimerions tous que ce criminel obtienne ce que nous pensons tous qu’il mérite : la peine de mort », a écrit M. Schulman. « Pourtant, à l’issue du procès, le tireur pourrait être condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle – la même peine qu’il a déjà acceptée en contrepartie d’un plaidoyer de culpabilité. Poursuivre en voulant absolument la peine de mort, c’est se soumettre au traumatisme d’un nouveau procès, revivre le meurtre de nos proches pour un résultat que nous aurions pu obtenir sans ce traumatisme. »

M. Schulman a ajouté qu’en moyenne, dans l’État de Floride, il s’écoule 16 ans entre le jugement prononcé d’une condamnation à mort et l’exécution effective. Entre-temps, la défense a la possibilité de faire appel. Si l’un ou l’autre de ces appels est accordé, cela mènera à un nouveau procès avec plus d’audiences, réveillant d’anciennes blessures, et le résultat sera probablement le même : la conversion de la peine capitale en condamnation à vie sans libération conditionnelle.

« J’aurai 66 ans en février 2020. Très probablement, j’aurai 82 ans avant que le tireur ne puisse être exécuté. Bon nombre des élèves qui ont vécu le drame auront entre 20 et 30 ans. Bon nombre des parents des personnes tuées seront dans la cinquantaine ou la soixantaine, sinon plus âgés », a écrit M. Schulman. « Qui voudrait vivre ce qui devrait être les moments les plus importants de sa vie avec cette longue attente en permanence à l’esprit ? »

Mais pour l’instant, l’équipe des magistrats du parquet dirigée par le procureur général Michael Satz ne se contentera de rien de moins que la peine capitale, puisque la juge Elizabeth Scherer a exigé que Cruz soit jugé en janvier, ce qui signifie que la défense devra entendre chacun des 435 témoins désignés par l’État, dont 84 anciens ou actuels élèves à déposer afin que leur défense puisse être prête.

Une porte-parole a déclaré, selon le Sun Sentinel, que le bureau du procureur général est « très sensible au traumatisme que vivent les victimes et les témoins survivants, et [qu’il pense] qu’il est plus approprié de déposer [sa] requête devant le tribunal. »

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