Palestine: une lionne âgée de 14 mois se fait «brutalement» arracher les griffes pour que les visiteurs puissent jouer avec elle

Par Li Yen
26 juillet 2019 09:53 Mis à jour: 28 juillet 2019 01:06

« Falestine », une jeune lionne maintenue en captivité au zoo de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, n’a jamais eu la chance d’être un petit félin normal. Afin de la rendre plus conviviale aux enfants, en janvier 2019, Falestine a été dégriffée alors qu’elle n’avait que 14 mois.

Après s’être fait arracher les griffes avec une paire de ciseaux et avoir eu ses blessures cousues, Falestine s’est vu confier un travail : jouer avec les visiteurs, surtout les enfants, afin de générer des revenus pour le zoo.

Anas Abdel Raheem, 12 ans, qui a rencontré Falestine au zoo de Rafah, a déclaré à l’AFP : « Je suis heureux parce que j’ai joué avec le lion et qu’il ne m’a pas mordu ni déchiré mes vêtements. Mes amis ont vu les photos que j’ai publiées sur Facebook et WhatsApp. »

Des enfants palestiniens regardent « Falestine », la lionne dégriffée, à travers les barreaux d’une cage au zoo de Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 12 février 2019. (©Getty Images | SAID KHATIB/AFP)

Des images montrant Falestine en train d’être dégriffée, ainsi que des photos de personnes jouant avec la lionne après qu’elle a été dégriffée, ont suscité l’indignation de la part des militants en faveur de la protection des animaux.

Ces derniers affirment que la lionne a été soumise à d’ « horribles souffrances » en se faisant dégriffer.

Cependant, le propriétaire du zoo, Mohammed Jumaa, 53 ans, et le vétérinaire Fayyaz al-Haddad n’ont pas eu de remords pour avoir commis ce que les militants jugent cruel.

Le vétérinaire palestinien Fayyaz al-Haddad tient la patte de la lionne « Falestine » après son dégriffage au zoo de Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 12 février 2019. (©Getty Images | SAID KHATIB/AFP)

M. Jumaa a déclaré au journal : « J’essaie de réduire l’agressivité de la lionne pour qu’elle soit amicale avec les visiteurs. »

« Les griffes ont été coupées pour qu’elles ne poussent pas vite et que les visiteurs et les enfants puissent jouer avec elle », dit Fayez al-Haddad. « Nous voulons apporter le sourire et le bonheur aux enfants tout en augmentant le nombre de visiteurs dans le parc dont les dépenses sont élevées. »

M. al-Haddad affirme que la perte des griffes de la lionne ne signifie pas qu’elle « perd sa nature innée ». Or, Four Paws, une organisation caritative internationale vouée à la protection des animaux, a un avis différent.

Le vétérinaire palestinien Fayyaz al-Haddad tient la patte de la lionne « Falestine » après son dégriffage au zoo de Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 12 février 2019. (©Getty Images | SAID KHATIB/AFP)

Selon Four Paws, le dégriffage est « une procédure particulièrement agressive causant des dommages durables » aux grands félins, selon un communiqué publié sur MailOnline.

L’organisation a qualifié le dégriffage de la lionne de traitement horrible et cruel, ainsi que de « mutilation brutale ». Si le dégriffage était pratiqué sur un être humain, il équivaudrait à amputer les doigts d’une personne jusqu’à ses articulations.

Imaginez avoir les doigts amputés jusqu’aux articulations, quelle souffrance et détresse cela causerait-il ! Ce serait semblable à devenir une personne handicapée. C’est probablement ce que Falestine a ressenti après s’être fait enlever les griffes.

« Un comportement naturel, comme attraper de la nourriture ou grimper, n’est guère possible sans les griffes d’un animal. [De plus], comme l’amputation n’a pas été pratiquée dans une clinique vétérinaire appropriée, le risque d’infection est élevé », a déclaré Four Paws. Pire encore, « à long terme, le dégriffage peut entraîner un boitement permanent, de l’arthrite et d’autres complications », affirme The Paw Project, qui a pour mission la sensibilisation du public au dégriffage, jugé inhumain, sur son site web.
Le vétérinaire palestinien Fayyaz al-Haddad tient la patte de la lionne « Falestine » alors qu’il se prépare à la dégriffer au zoo de Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 12 février 2019. (©Getty Images | SAID KHATIB/AFP)

Malheureusement, les mises en garde des défenseurs des animaux sont restées lettre morte. En mars, le zoo de Rafah a annoncé son intention de procéder au dégriffage de deux autres lions, si nécessaire, et ce, sans vétérinaire.

« Les récentes déclarations du propriétaire du zoo sont plus qu’horribles », a déclaré le Dr Amir Khalil, vétérinaire à Four Paws. « Ces pratiques passées et à venir sont des mutilations cruelles dont les animaux souffriront toute leur vie. » « Nous exhortons les autorités à prendre des mesures [nécessaires pour empêcher] que d’autres animaux subissent cette torture. Nous sommes prêts pour une mission de sauvetage à tout moment si le propriétaire du zoo et les autorités de Gaza acceptent de fermer définitivement le zoo », a ajouté le Dr Khalil.Four Paws appelle les autorités locales à mettre fin aux cruelles pratiques de dégriffage du zoo de Rafah. Elle demande également la fermeture du célèbre zoo, qui a ouvert ses portes en 1999, en raison de son historique déplorable : en janvier dernier, quatre lionceaux sont morts lors de conditions climatiques glaciales en raison du délabrement de leur enclos.
TOPSHOT – Le 12 février 2019, des employé palestiniens transportent la lionne « Falestine », dans le zoo de Rafah dans le sud de la bande de Gaza. (©Getty Images | SAID KHATIB/AFP)
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