L’origine de la langue indo-européenne pourrait se trouver en Ukraine ou en Anatolie

4 avril 2017 11:21 Mis à jour: 4 avril 2017 11:21

Il existe une grande controverse sur l’origine de la famille des langues indo-européennes. Il s’agit de la plus étendue au monde, parmi laquelle est dérivé le français. Elle viendrait pour certains d’Ukraine et pour d’autres d’Anatolie.

Une étude de 2013 indique que la plupart des linguistes considèrent que le lieu de naissance de cette famille de langues serait dans la steppe pontique de l’Ukraine moderne, indique l’Institut Max Planck.

L’origine de ces steppes remonte selon des rapports paléontologiques à 6000 ans, a indiqué l’institut.

« Certains mots liés à la technologie des véhicules à roues sont présents avec certitude dans toutes les branches de la famille indo-européenne, et l’archéologie nous indique que les véhicules ne se sont pas développés avant cette date », selon l’analyse phylogéographique d’une équipe internationale travaillant avec le chercheur Michael Dunn de l’Institut Max Planck.

Un deuxième groupe minoritaire estime que les origines de la langue indo-européenne seraient en Anatolie. Elle se serait étendue de l’Anatolie il y a 8000-9500 ans, a révélé  l’étude à laquelle a participé le Dr. Michael Dunn.

Dans cette analyse, les chercheurs ont combiné la façon dont ont évolué les lexiques de différentes langues, à l’aide d’un modèle spatial qui a révélé la dispersion des locuteurs de ces langues.

« Des événements connus dans le passé, la date de certification des langues mortes, aussi bien que les événements pouvant être retrouvés par l’archéologie ou les registres historiques ont été utilisés pour calibrer l’arbre généalogique », rapporte le linguiste de l’institut Max Planck.

Les anthropologues ont reconnu que sur la steppe pontique, dans la région du fleuve Dniestr et dans les monts de l’Oural entre autres zones, vivait de 5600 av. J.-C. à 2300 av. J.-C. la culture Yamma. Son nom veut dire « trou » en russe et en ukrainien. Aussi bien la culture Yamma que les cultures de Sredny Stog et Stog Moyen qui vivaient au bord du fleuve Dniepr sont candidats pour l’origine de la langue proto-indo-européenne.

Dans la culture Yamma, peut être reconnu le groupe culturel Andronovo, qui s’est étendu de la Sibérie aux monts de l’Altaï et aux monts de l’Oural. Il a été l’un des premiers à utiliser le cheval pour tirer des charrettes à deux roues. Des études du département d’archéologie de l’université de Cambridge ont à leur tour indiqué qu’Andronovo avait une relation étroite avec la région Nord occidentale du Xinjiang en Chine, et au fil du temps avec le Kazakhstan et le Kirghizistan.

Le groupe culturel Andronovo s’est étendu de la Sibérie aux monts de l’Altaï et aux monts de l’Oural. Image de sa répartition vers 1500 av. J.C. (Wikimedia Commons)

Joaquin Gorrochategui de l’université du Pays Basque en Espagne a indiqué il y a plus d’une décennie que les langues non indo-européennes ont été intégrées au cours de ce processus, comme l’étrusque et le rhétique en Italie, le tartessien en Espagne, le basque dans les Pyrénées et possiblement le ligure en France et dans le Nord de l’Italie. Il considère donc que l’origine de ces langues est très complexe.

Répartition des langues en Europe vers 1000 av. J.C. . Les langues non indo-européennes sont indiquées en clair.

L’auteur souligne que la théorie des indo-européens s’étant étendus à travers l’Europe avec la culture agricole et la langue, n’est pas partagée par tous, et indique que l’agriculture pourrait très bien avoir été native et non importée.

Selon Gorrochategui, en Anatolie où l’origine de l’agriculture et du langage indo-européen est considéré, se trouvait la présence d’autres non indo-européens qui n’étaient pas totalement affectés par leur influence.

Dans l’histoire, le langage indo-européen premier a été dérivé en plusieurs langues, mais il clarifie « qu’aucun linguiste n’acceptera qu’une communauté normale remplace sa langue par des influences commerciales ou culturelles », a déclaré l’universitaire.

Pour Joaquin Gorrochategui, dans le cas des langues créoles, la substitution n’a pas eu lieu en des populations monolingues ou bilingues, mais avec des populations très hétérogènes de nombreuses langues différentes. « Par exemple pour les esclaves de différents horizons dans les Caraïbes s’imposent une langue de communication supérieure (anglais, français, espagnol ou portugais) comme  lingua franca. Pour cela une substitution linguistique doit avoir lieu dans la population. »

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