Maison-Blanche : Trump affirme qu’il reprendrait encore de l’hydroxychloroquine comme prophylactique si besoin

Par Zachary Stieber
30 mai 2020 16:21 Mis à jour: 30 mai 2020 20:18

Le président américain Donald Trump se sent « en pleine forme » après avoir pris de l’hydroxychloroquine pendant deux semaines pour tenter d’empêcher l’infection du virus du PCC, a déclaré la Maison-Blanche, peu après que des chercheurs indiens ont découvert que le médicament est efficace comme prophylactique.

« Il se sent parfaitement bien. Il se sent absolument bien après avoir pris ce traitement », a déclaré l’attachée de presse de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, aux journalistes à Washington.

« Il le reprendrait s’il pensait avoir été exposé », a-t-elle ajouté.

Des chercheurs en Inde ont récemment découvert que l’hydroxychloroquine était efficace lorsqu’elle était prise à titre prophylactique. Le Conseil de la recherche médicale du pays a déclaré que tous les travailleurs de la santé asymptomatiques, qu’ils traitent des patients Covid-19 ou non, devraient prendre le médicament, ainsi que les autres travailleurs de première ligne et les contacts familiaux des cas confirmés de virus du PCC.

Le virus du PCC (Parti communiste chinois) provoque une maladie appelée Covid-19.

Un technicien en pharmacie verse des comprimés d’hydroxychloroquine à la pharmacie Rock Canyon de Provo, dans l’Utah, le 20 mai 2020. (George Frey/AFP via Getty Images)

L’utilisation de l’hydroxychloroquine pour traiter ou prévenir la maladie ou le virus s’est avérée être une source de discorde. Ses détracteurs disent qu’il n’y a pas assez de preuves pour soutenir son utilisation, rejetant les rapports anecdotiques répandus sur son efficacité supposée et certaines études indiquant la même chose. Ses partisans affirment qu’il existe suffisamment de preuves pour des études plus approfondies et soulignent les résultats prometteurs, en particulier lorsque le médicament est combiné avec l’azithromycine et le zinc.

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Il n’existe pas de vaccin ou de traitement éprouvé pour le Covid-19.

Les experts de l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments ont déclaré le mois dernier que les gens ne devraient pas prendre d’hydroxychloroquine ou de chloroquine, qui lui est étroitement liée, en dehors des essais cliniques ou de l’hôpital, citant des études montrant que certains patients ont subi des effets secondaires, notamment des problèmes cardiaques. Et une étude d’observation publiée ce mois-ci a incité l’Organisation mondiale de la santé à suspendre ses recherches sur le médicament, bien que certains experts remettent en question les méthodes utilisées dans l’étude.

Le Dr Anthony Fauci, un haut responsable de la santé aux États-Unis, a déclaré cette semaine que les données disponibles indiquent que l’hydroxychloroquine n’est pas efficace.

En dehors de l’Inde, peu d’études ont été publiées sur l’hydroxychloroquine ou la chloroquine comme prophylactique. Un essai mondial, lancé ce mois-ci au Royaume-Uni, devrait impliquer des dizaines de milliers de travailleurs de la santé qui testent les médicaments à titre préventif.

Certaines études récentes ont montré que l’hydroxychloroquine est efficace lorsqu’elle est utilisée pour traiter le Covid-19 si certains niveaux de dosage et certaines combinaisons sont utilisés. Un groupe de chercheurs a découvert que l’utilisation précoce de l’hydroxychloroquine à la dose relativement élevée de 800 milligrammes était associée à une augmentation de la survie des patients. Des scientifiques ont conclu séparément (pdf) que les patients des hôpitaux traités à l’hydroxychloroquine et à l’azithromycine, un antibiotique, pendant plus de 48 heures, ont un risque réduit d’être transférés aux unités de soins intensifs et/ou de mourir.

Le président du Salvador, Nayib Bukele, s’exprime lors d’une conférence de presse à l’hôpital Rosales de San Salvador le 26 mai 2020. Il a déclaré qu’il prenait de l’hydroxychloroquine à titre prophylactique. (Yuri Cortez/AFP via Getty Images)

Et un autre groupe a découvert que l’hydroxychloroquine associée à des antibiotiques était un traitement plus efficace que le ritonavir/lopinavir associé à des antibiotiques et à un traitement conservateur.

« Il est remarquable que le groupe HQ plus antibiotiques ait eu de meilleurs résultats cliniques que le groupe de traitement conservateur malgré les profils cliniques de base plus mauvais […] et les facteurs de pronostic tels que l’âge, la LDH, le nombre de lymphocytes et la CRP », ont écrit les scientifiques sud-coréens (pdf).

Mme McEnany, à la Maison-Blanche, a souligné les centaines d’essais en cours sur l’hydroxychloroquine, dont certains considèrent ce médicament comme un médicament préventif.

Elle a cité Sarah Lofgren, médecin spécialiste des maladies infectieuses à la faculté de médecine de l’université du Minnesota, où des chercheurs testent l’hydroxychloroquine comme médicament prophylactique. Sarah Lofgren a parlé au magazine américain Science News des effets secondaires possibles : « Lorsqu’elle est utilisée seule, on ne voit pas de problèmes majeurs. »

« Sur nos milliers de patients, nous ne voyons pas des choses inquiétantes pour les gens, en particulier les arythmies cardiaques », a ajouté la Dr Lofgren.

Alors que les gens ne devraient prendre le médicament que lorsque leur médecin le prescrit, Mme McEnany a fait remarquer que l’hydroxychloroquine a été approuvée il y a des décennies et est utilisée contre la malaria et deux autres maladies.

« Quand on parle beaucoup d’hyperbole sur le fait que ce médicament est dangereux […] cela a des conséquences qui dissuadent les gens d’être recrutés dans de véritables essais cliniques », a-t-elle déclaré. « Il est important de noter que ce médicament a été utilisé en toute sécurité par des millions de personnes depuis longtemps. »

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