La ministre allemande met en garde la Russie contre la menace des missiles chinois

20 mars 2019 16:28 Mis à jour: 20 mars 2019 18:36

Ursula von der Leyen, ministre allemande de la Défense, a averti la Russie qu’elle est menacée par les missiles à moyenne portée de la Chine. Ses commentaires s’inscrivent dans le contexte du retrait des États-Unis et de la Russie du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).

Le problème du traité FNI

Le traité FNI a été signé par les États-Unis et l’Union soviétique en 1987, à la fin de la guerre froide. L’accord interdit le développement de missiles terrestres d’une portée de 500 à 5 500 km. Toutefois, les services de renseignement américains ont découvert que le nouveau missile russe Novator 9M729 est un missile de croisière d’une portée supérieure à 500 km, ce qui viole le traité FNI.

Comme la Russie a refusé de détruire ces armes, l’Amérique n’a eu d’autre choix que de se retirer de l’accord le 2 février dernier. « Depuis bien trop longtemps, la Russie a violé en toute impunité le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), développant et déployant secrètement un système de missiles interdits qui constitue une menace directe pour nos alliés et nos troupes à l’étranger », a déclaré Donald Trump dans un communiqué. La Russie a emboîté le pas et s’est également retirée du traité le 4 mars.

Étant donné que la Chine dispose d’un stock important de missiles à moyenne portée et qu’elle en développe de nombreux nouveaux modèles, Ursula von der Leyen a suggéré à la Russie de revoir sa position envers le FNI. Étant donné que le traité obligerait les signataires à ne pas développer de missiles d’une portée supérieure à 500 km, la Russie serait en mesure de maintenir le programme de développement de missiles en Chine sous étroite surveillance internationale et d’empêcher Pékin de constituer une menace pour sa sécurité.

Les services de renseignement américains ont découvert que le nouveau missile russe Novator 9M729 est un missile de croisière d’une portée supérieure à 500 km, ce qui viole le traité INF. (Image : nationalinterest.org)

Cela signifie également que les Russes eux-mêmes devraient renoncer à leurs missiles Novator 9M729. Cependant, Moscou ne semble pas très intéressée à suivre ce chemin et s’imagine apparemment que la Chine ne représente pas une menace pour le territoire russe. Le désir de la Russie d’obtenir des missiles qui pourraient atteindre l’Europe et les États-Unis permet à la Chine de développer des missiles qui pourraient atteindre n’importe quelle partie de la Russie.

Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères, estime que la réticence de la Chine à signer le traité FNI est l’une des principales raisons pour lesquelles ni la Russie ni les États-Unis ne veulent plus respecter cet accord. Après tout, si Pékin a les mains libres pour mettre au point n’importe quel type de missile sous prétexte de sécurité nationale, il n’y a aucune raison pour que Moscou ou Washington ne pensent pas de la même manière. Par conséquent, la seule façon pour que le traité FNI redevienne pertinent est de faire signer le traité par la Chine en même temps que par la Russie et les États-Unis.

La menace des missiles chinois

Selon les estimations, près de 95 % des missiles chinois ont une portée de 500 à 5 500 km. Cela met en danger non seulement la Russie et autres pays, mais aussi les bases militaires américaines au Japon et en Corée du Sud. Les installations de défense des États-Unis dans ces pays pourraient être prises pour cible par Pékin à tout moment et les forces américaines auront du mal à les neutraliser.

Selon les estimations, près de 95 % des missiles chinois ont une portée de 500 à 5 500 km. (Image : warontherocks.com)

Le traité FNI avait limité la capacité des États-Unis à contrer les missiles chinois. Cependant, après l’arrivée au pouvoir de Trump qui a sorti les États-Unis de cette impasse, cette limitation appartiendra bientôt à l’histoire. « En supposant qu’il n’y ait pas de renégociation ou de compromis avec la Russie, le retrait des États-Unis éliminerait un certain nombre de restrictions sur les armes classiques qu’ils pourront déployer en Asie de l’Est », a expliqué au Japan Times J. Berkshire Miller, chercheur principal associé au Japan Institute of International Affairs à Tokyo.

Le régime chinois a également déployé des missiles balistiques intermédiaires dans le nord-ouest du pays. Ces missiles, appelés DF-26, peuvent transporter une large gamme d’ogives, classiques ou nucléaires. Ils seraient capables de couler les navires américains qui entrent dans les eaux internationales de la mer de Chine méridionale.

Vision Times

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