« Je ne regrette rien » : Enes Kanter Freedom, évincé de la NBA, promet de continuer à dénoncer les abus du PCC

Par Nhat Hoang
26 février 2022 00:00 Mis à jour: 26 février 2022 08:26

Bien qu’il ait été mis au placard par la NBA, le basketteur Enes Kanter Freedom a de quoi se réjouir. D’une part, on prétend qu’il vient d’être nominé pour le prix Nobel de la paix 2022, d’autre part, les sénateurs américains ont décidé de lui rendre hommage la semaine dernière en organisant une cérémonie de remise de prix pour son activisme continu contre les violations des droits de l’homme perpétrées par le Parti communiste chinois (PCC).

« Vous pouvez parler de toute la justice sociale, de toutes les injustices qui se produisent dans le monde entier. Mais quand il s’agit de la Chine, vous ne pouvez pas vous exprimer », a déclaré Enes Kanter Freedom à propos de la NBA lors d’une cérémonie de remise de prix organisée par le groupe de défense Committee on Present Danger : China le 17 février à Washington. « Si vous le faites, alors vous devez faire face aux conséquences. »

Enes Kanter Freedom a été évacué par les Houston Rockets quatre jours après avoir été échangé par les Boston Celtics le 10 février. Il était l’un des pivots remplaçants les mieux notés statistiquement de la NBA et son militantisme lui a coûté sa carrière.

« Je veux vous dire les gars que je n’ai aucun regret », a déclaré Freedom, ajoutant qu’il y a « des choses plus importantes que l’argent et les affaires : comme la morale, les principes, les valeurs. »

Après avoir pris connaissance de toutes les persécutions et violations des droits de l’homme commises par le PCC, Enes Kanter Freedom « n’en aurait pas dormi la nuit » s’il n’avait pas dénoncé cette situation.

Né en Suisse le 20 mai 1992, Enes Kanter a déménagé avec sa famille dans son pays d’origine, la Turquie.

C’est tout récemment qu’il a modifié son nom en Enes Kanter Freedom, lors de sa naturalisation américaine le 29 novembre 2021.

Le joueur de basket‑ball s’est beaucoup fait remarquer en portant des baskets pendant les matchs de la NBA avec diverses illustrations comprenant des slogans tels que « Free China » ; « Free Tibet » ; « Stop Organ Harvesting in China ».

En 2019, le China Tribunal, un tribunal populaire non gouvernemental basé à Londres qui a enquêté sur les prélèvements forcés d’organes en Chine, a estimé que le PCC commettait un crime contre l’humanité en pratiquant des prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers d’opinion.

Le tribunal a constaté que les pratiquants de Falun Gong emprisonnés constituaient la principale source d’organes. Le Falun Gong est une pratique spirituelle brutalement persécutée par le régime chinois depuis plus de vingt ans.

Enes Kanter Freedom a lui‑même été persécuté par le gouvernement turc, bien qu’il ait représenté la Turquie au niveau international dans de nombreuses compétitions de basket‑ball, en commençant par les moins de 16 ans jusqu’à l’équipe nationale senior en 2011.

Il ne peut ni rentrer en Turquie ni voyager à l’étranger, car il fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par Interpol en raison de ses critiques ouvertes des violations des droits de l’homme commises par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Son père a été arrêté pour la même raison.

Au lycée, Enes Kanter a refusé de jouer pour deux franchises européennes de basket‑ball et a déménagé à Simi Valley, en Californie, en 2009 pour fréquenter la Stoneridge Preparatory School, où il est devenu un joueur de basket‑ball cinq étoiles. Il s’est engagé auprès de l’université du Kentucky, mais a été jugé inéligible parce qu’il avait été payé par le club de sport professionnel turc Fenerbahçe dans sa jeunesse.

Les chaussures d’Enes Kanter des Boston Celtics avant l’ouverture du match des Celtics contre les Toronto Raptors au TD Garden, à Boston, le 22 octobre 2021. (Maddie Meyer/Getty Images)

Il s’est ensuite inscrit à la draft NBA 2011 et a été choisi en troisième position par les Utah Jazz. Il a joué dans cinq équipes NBA avant sa récente mise à l’écart.

Son action philanthropique comprend notamment la mise en place de stages de basket gratuits aux États‑Unis. Il a commencé par établir 16 camps d’entraînement durant l’été 2018. Cinquante autres camps ont été organisés en 2019, et Enes Kanter en avait prévu 50 supplémentaires pour l’année 2020, ce qui n’a pas pu être réalisé à cause du Covid.

C’est dans l’un des camps d’entraînement qu’une mère l’a interpellé « devant tout le monde ». Il a alors découvert les crimes contre l’humanité commis par le PCC, a‑t‑il expliqué lors de la cérémonie.

« ‘Vous vous dites militant des droits de l’homme alors que vos frères et sœurs musulmans sont dans des camps de concentration et se font torturer et violer tous les jours' », avait lancé la femme à Enes Kanter. « J’étais sous le choc. Je n’ai rien pu répondre. »

« [Je me suis] retourné vers cette mère pour lui promettre que j’allais revenir vers elle. Donc, ce jour‑là, j’ai tout annulé. Je suis retourné à mon hôtel et j’ai commencé à regarder et à me renseigner sur ce qui se passait là‑bas. »

Le basketteur a évoqué les conséquences d’un message publié en 2019 sur Twitter par Daryl Morey, alors directeur général des Rockets de Houston, soutenant les manifestants pro‑démocratie à Hong Kong. Le message Twitter, bien que rapidement supprimé, avait déclenché des foudres en Chine. Les sponsors chinois de la NBA ont annulé leurs contrats et perturbé la diffusion sur des matchs sur l’internet chinois.

« [La] NBA voulait faire taire tout le monde », a expliqué Freedom. « J’ai reçu un appel de mon agent… ‘Tout le gouvernement chinois [surveille] ton Twitter – ne dis rien’. Et les Celtics ont rendu leurs médias indisponibles pendant deux semaines. »

Il a déclaré qu’il continuerait à défendre ce en quoi il croyait, comme sa mère lui a appris à le faire lorsqu’il était jeune, même s’il devait tout perdre.

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