Perpignan : allongé depuis des mois sur le sol de son appartement, un homme de 300 kg supplie qu’on le sorte de là

Par Paul Tourège
17 juillet 2020 15:09 Mis à jour: 17 juillet 2020 15:09

Un quinquagénaire souffrant d’obésité morbide attend d’être évacué de son appartement et transporté vers un centre de soins spécialisés.

Depuis plusieurs mois, Alain, 52 ans, vit couché par terre dans une minuscule pièce délabrée de l’appartement du quartier Saint-Jacques où il est né. Atteint de stagnation lipidienne sévère et d’obésité morbide, le quinquagénaire – qui pèse 250 à 300 kilos selon le médecin l’ayant examiné – est tombé par terre sans jamais pouvoir se relever. Il passe ses jours et ses nuits sans bouger d’un millimètre, seulement raccroché à un écran de télévision.

Autour de lui, des restes de nourriture, des bouteilles vides, des monticules de poches plastiques, des morceaux de papier toilette et divers détritus. Son frère Jean-Claude, qui vit dans le même appartement, lui amène à manger et lui apporte des serviettes humides pour qu’il puisse faire un brin de toilette.

« Qu’ils m’emmènent. Qu’ils me sortent de là »

Le 16 juillet 2020, Alain aurait dû être évacué de son appartement et emmené dans un centre de soins. La veille, il a appris que l’intervention avait été reportée et n’aurait pas lieu avant le mois de septembre.

« Qu’ils m’emmènent. Qu’ils me sortent de là. Mais, ils disent qu’ils ne peuvent rien faire en raison de ma forte corpulence », se lamente le quinquagénaire dans les colonnes de L’Indépendant.

« Il faut faire éclater cette affaire », gronde son frère. « On a des origines des gens du voyage. Peut-être que l’on nous en veut. Ils considèrent mon frère comme un animal, une bête de cirque. C’est une honte. Regardez-le. Si je n’étais pas là, il serait mort », ajoute-t-il.

Les services de la mairie de Perpignan ont découvert la situation par hasard au mois d’octobre 2019, pendant qu’ils menaient une expertise dans un bâtiment mitoyen qui menaçait de tomber en ruine.

Depuis, Alain fait l’objet d’un suivi par un médecin du conseil départemental des Pyrénées-Orientales. La préfecture et la mairie suivent l’affaire de près et tentent d’extraire le quinquagénaire de son logement.

« Si on attend trop, mon frère va mourir le pauvre »

Plusieurs reconnaissances ont d’ailleurs été effectuées pour cette opération d’évacuation vers une unité de soins spécialisée en bariatrie à Montpellier (Héraut). L’évacuation devait initialement avoir lieu en début d’année. Or, Alain et son frère auraient refusé d’ouvrir leur porte le jour dit, « poussés par une peur irraisonnée du monde médical dont ne sont jamais revenus le père, la mère et la sœur », rapporte L’Indépendant.

Après ce premier échec, trois policiers et un médecin mandatés par le procureur de la République se sont présentés chez Alain et Jean-Claude afin de les convaincre du bienfondé de l’évacuation sanitaire.

Me Jean Codognes, l’avocat de la famille, s’est également rendu sur place pour négocier avec les deux frères. Ces derniers avaient fini par donner leur accord pour une évacuation le jeudi 16 juillet.

L’opération s’est toutefois avérée plus complexe que prévu. Alain doit en effet être évacué de son appartement en position couché en passant par la fenêtre, qu’il faudra certainement casser. Six pompiers seront nécessaires pour procéder à l’intervention ainsi que des techniciens et un médecin.

Mais le plancher de l’appartement des deux frères – dont l’immeuble a fait l’objet d’un arrêté d’insalubrité – est en mauvais état et menace de s’effondrer sous le poids d’autant d’intervenants et de leur matériel. L’étage demande ainsi d’être étayé par le garage. Une opération devant être menée par une entreprise spécialisée qui n’était pas disponible avant une dizaine de jours. Et avec le jeu des congés d’été, l’évacuation a finalement dû être reportée au mois de septembre.

« Si on attend trop, mon frère va mourir le pauvre. Je vais le retrouver un jour comme ça. Ils vont le laisser crever là, par terre, comme un chien », s’emporte Jean-Jacques.

« Ils attendent que je décède, comme ça, ce sera sans doute plus simple », abonde son frère – désespéré à l’idée de devoir encore attendre un mois et demi avant d’être délivré.

 

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