Le politiquement correct est une forme de contrôle visant à saper les valeurs occidentales: nouveau livre sur l’idéologie «woke»

Par Nina Nguyen
7 décembre 2022 19:51 Mis à jour: 8 décembre 2022 10:54

Alors que le « politiquement correct » peut se déguiser en une forme de politesse et de civilité, il s’agit en fait d’un type de contrôle du langage et de la pensée imposé par un groupe qui domine désormais le monde occidental. C’est ce qu’affirme l’éducateur et commentateur australien Kevin Donnelly dans son dernier livre The Dictionary of Woke (Le dictionnaire du « woke ») publié en septembre.

M. Donnelly, intellectuel australien de renom, affirme que le politiquement correct constitue une « menace existentielle » pour les fondements de la civilisation occidentale, notamment des concepts tels que la liberté d’expression et la liberté religieuse.

Au Royaume-Uni, en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie ou en Nouvelle-Zélande, « il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouvel exemple de livres soit interdit, d’idées censurées, de passé réécrit, de statues démolies, d’auteurs et d’universitaires vilipendés et honnis publiquement », écrit-il.

« Nous sommes entrés dans un monde orwellien comme [décrit dans le célèbre roman]1984 où Big Brother et le Parti contrôlent la façon dont les citoyens pensent et où toute personne qui remet en question la police de la pensée est brimée, punie et réduite au silence. »

(Dreamstime)

Les défenseurs du politiquement correct, qui est maintenant rebaptisé « woke », disent que cela pouvait inciter les gens à traiter les autres avec équité et respect. Cependant, comme le montre Kevin Donnelly, ils ignorent généralement le fait que, selon Human Freedom Index 2020 (Indice de liberté humaine 2020) publié par les instituts Cato et Fraser, les pays occidentaux sont considérés comme les plus libres selon les critères tels que l’État de droit, la sécurité personnelle et la liberté de mouvement, de parole, de religion et de réunion.

« Alors que le politiquement correct prétend vouloir surmonter les désavantages et promouvoir l’équité et la liberté, la réalité est qu’il s’appuie sur une idéologie culturelle radicale de gauche qui peut être retracée jusqu’au néo-marxisme et à l’émergence de la théorie critique », explique-t-il.

La théorie critique vise à renverser le statu quo, à libérer ceux que l’on croit opprimés par le capitalisme, le racisme, le sexisme ou le concept de la binarité de genre, et à ouvrir une nouvelle ère de soi-disant égalité et liberté pour tous.

Le néo-marxisme subvertit silencieusement la société

En même temps, le néo-marxisme – un autre nom du marxisme culturel – propose une subversion silencieuse et progressive de la société qui finit par éroder l’économie, les structures sociales et le tissu moral. Cela diffère de la théorie marxiste traditionnelle qui prône le recours à la violence pour prendre le contrôle.

En Occident, où la prospérité et la liberté dont jouissent les gens indiquent qu’il y a peu de risque que les « mécontents » recourent à la violence pour prendre le contrôle, « le centre d’intérêt de la révolution s’est déplacé de l’économie vers ce que l’on appelle les guerres culturelles », constate l’auteur.

Cela se manifeste principalement par les changements culturels radicaux des années 1960, tels que le mouvement de la contre-culture, les hippies, l’émergence du féminisme radical, le mouvement anti-guerre et la révolution sexuelle induite par la pilule contraceptive ou la culture de la gratification immédiate.

« Le résultat final a été le fait que les convictions et les institutions reconnues depuis longtemps ont été attaquées et sapées », note M. Donnelly.

Une longue marche à travers les institutions

En raison de la domination de la théorie critique et du politiquement correct, les textes littéraires sont « critiqués dans le cadre des jeux de pouvoir liés au genre, à l’ethnicité et à la classe », tandis que la grande histoire de l’essor et de l’évolution de la civilisation occidentale est souvent ignorée, soutient Kevin Donnelly dans son livre.

« Dans les écoles et les universités, en raison des théories critiques de la race et postcoloniales d’inspiration néo-marxiste, on enseigne aux étudiants que les sociétés occidentales sont intrinsèquement racistes, que la civilisation occidentale n’a rien de bénéfique et, s’ils sont blancs, on leur dit qu’ils doivent expier les crimes passés commis contre les personnes de couleur – notamment l’exploitation, la cruauté, l’esclavage, la dépossession et le génocide.

« L’impact insidieux et dangereux de la théorie critique de la race sur les écoles est tel que des parents américains lancent des campagnes et que les gouvernements des États établissent désormais des lois pour garantir un programme scolaire équilibré et impartial. »

Les exemples de classiques littéraires et d’histoires pour enfants bannis ou condamnés, écrit Donnelly, vont des Aventures de Huckleberry Finn (mention du mot « nègre ») à Moby-Dick (dommages environnementaux provenant de la chasse aux baleines) ou La Belle au bois dormant (hétérosexisme et contacts sexuels non consensuels).

Par exemple, en Australie, sous l’influence de l’idéologie « woke », on présente aux élèves une image aseptisée de l’histoire et des cultures indigènes. Parallèlement, l’accent est mis sur les aspects négatifs de la civilisation occidentale, comme l’esclavage et la génération volée, tandis que le rôle et l’importance de la civilisation judéo-chrétienne sont « traités de manière superficielle et fragmentée ».

Et ce, malgré le fait que l’Australie doit beaucoup à la civilisation occidentale et au judéo-christianisme, note l’auteur.

« Le relativisme culturel et les politiques identitaires prévalent, ignorant la réalité que les institutions politiques et juridiques de l’Australie et une grande partie de notre langue, de notre littérature, de notre musique et de notre art est héritée de l’Europe, de l’Irlande et du Royaume-Uni.

« Bien que son nombre [de croyants] diminue, il est également vrai que le christianisme est la religion principale de l’Australie et que les institutions politiques et juridiques ainsi que le mode de vie de la nation sont redevables au christianisme. »

Plus d’informations sur le dernier livre de Kevin Donnelly peuvent être trouvées ici.

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