Pour sa rentrée Marine Le Pen critique Emmanuel Macron et vise les municipales

Par afp
8 septembre 2019 15:47 Mis à jour: 11 septembre 2019 17:22

Marine Le Pen étrille le gouvernement et se tourne vers les municipales, « première marche » vers 2022.

« Dérives autoritaires », « insécurité généralisée », « immigration incontrôlée »: pour sa rentrée politique dimanche dernier à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen a étrillé le gouvernement et décliné ses fondamentaux.

« Cette année sera d’une densité politique exceptionnelle », et « nous sommes pleins d’entrain, en famille, de plus en plus nombreux » pour « conduire l’opposition vers l’alternance nationale si nécessaire et si urgente ! », a lancé la présidente du Rassemblement national, souriante devant une foule de sympathisants réunis dans la cour de sa permanence parlementaire.

Mutilations des manifestants, marque indélébile du quinquennat Macron

Dès le début de son discours, elle a frappé fort. Dénonçant les « dérives antidémocratiques » et « impardonnables » du gouvernement lors des manifestations des « gilets jaunes », et les « mutilations des manifestants, tragiques faits d’armes de l’indigne M. Castaner qui restent une marque indélébile du quinquennat Macron. Fallait-il ajouter à la fracture sociale, territoriale, identitaire, une fracture psychologique qui voit désormais deux France se regarder avec méfiance et même avec défiance ? », s’interroge Mme Le Pen.

« Des mots blessants, on est passé au fil des mois aux actes blessants. Par la brutalité de son programme, le pouvoir a heurté et inquiété. Par ses méthodes, il a humilié, brutalisé », déclare-t-elle. « C’est l’image de notre pays qui a été abîmée », a taclé Mme Le Pen, regrettant aussi « les chars dans Paris », les policiers « armés de pistolets mitrailleurs ».

Pour la cheffe du parti d’extrême droite, « la faute politique » de ce gouvernement est aussi « d’avoir mis en œuvre un projet pour ceux qui ont réussi, tout en ignorant voire méprisant ceux qui aux yeux du président, ne seraient rien » et ainsi d’avoir « lancé les Français les uns contre les autres ».

Sécurité et immigration : « La France n’est pas une terre d’asile psychiatrique ! »

Marine Le Pen est longuement revenue sur ses fondamentaux : sécurité et immigration. « Pas un jour ne se passe sans un fait divers tragique et bien des événements cet été nous ont ramenés à cette violence endémique (…) À supposer que ces criminels barbares agissent seulement par folie, et non pas comme tout le laisse à croire, pour des motifs politico-religieux », estime Marine Le Pen.

« Un sentiment d’insécurité généralisé s’installe en France. Insécurité physique, avec un ensauvagement progressif de la société, avec ces meurtres gratuits au couteau, à la machette, au sabre japonais, (…) ces exactions barbares par de prétendus déséquilibrés souvent venus d’ailleurs », a-t-elle lâché, évoquant les « faits divers tragiques » de l’été.

La France n’est pas une terre d’asile psychiatrique ! », a dit la présidente du RN.

Elle a également évoqué la « perspective inquiétante du retour des revenants de Daesh, ou les sorties de prison prévues des condamnés pour terrorisme » critiquant encore la « submersion de nos rues, de nos villages, de nos villes, par une immigration aujourd’hui parfaitement incontrôlée. Certains quartiers de Paris ont pris les allures de Jungle de Calais, et la hausse des cartes de séjour s’accélère à un rythme exponentiel (…) », dénonce-t-elle

Remettre de l’ordre là où règne la confusion

« Il est temps de remettre un peu d’ordre », a conclu Marine Le Pen, souhaitant lors des élections municipales de mars 2020 « placer la sécurité au cœur du débat politique ».

Car « ce qui prédomine aujourd’hui en France, c’est un sentiment de grande confusion et de dissimulation, d’amateurisme et d’aventurisme, de déconnexion du politique avec le réel ! », a tancé la patronne du RN, visant ouvertement le président Emmanuel Macron.

Passant aussi en revue d’autres thèmes, elle a critiqué les « fraudes sociales abyssales » sur lesquelles le gouvernement « ferme les yeux », un « dépeçage territorial insidieux » ou « l’insécurité qui est aussi sociale, avec cette réforme des retraites qui s’annonce » et la « modification de l’indemnisation chômage ».

Le RN entend donc « poursuivre la reconquête » entamée lors des européennes et « arriver au pouvoir », a-t-elle dit, combative, appelant « tous ceux qui le souhaitent, de droite, de gauche, du centre », à la rejoindre.

« Chaque siège de conseiller municipal obtenu, chaque mairie conquise, seront autant de marches franchies, (…) de nouvelles conquêtes, notamment départementales et régionales, prélude à la grande élection présidentielle de 2022 », s’est elle enthousiasmée.

Interrogée sur sa propre candidature en 2022 : « nous verrons cela, on n’en est pas là. Tout cela se décidera quelques mois avant la présidentielle ».

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