Des révélations de violence conjugale ébranlent une histoire d’amour et de dévouement

14 mars 2016 20:56 Mis à jour: 14 mars 2016 21:22

Pendant environ huit mois, Liu Feng aurait pu remporter la palme du meilleur ami de cœur. C’était jusqu’à ce que sa petite amie se réveille d’un coma et révèle que Liu est celui qui l’avait frappée et fait tomber dans le coma.

« C’est la fille avec qui je vais rester, je vais m’occuper d’elle jusqu’à la fin de mes jours. Je serai heureux et me sentirai privilégié de seulement la pousser en chaise roulante », a déclaré en 2014 Liu Feng, un homme de 25 ans de la ville de Dalian, province du Liaoning, selon le média semi-officiel Southern China Web.

Liu a fait les manchettes pour être resté au chevet de sa petite amie Lin Yingying, 22 ans, qui était prétendument tombée dans le coma après une vilaine chute à la boulangerie gérée par le couple. L’incident, qui est survenu le 21 septembre 2014, a causé un sévère traumatisme crânien et des contusions et lacérations cérébrales à Mme Liu. Cette dernière a dû subir deux chirurgies cervicales et elle a été hospitalisée pendant 100 jours.

Lorsque Lin était hospitalisée, Liu a changé ses couches, lui a donné des massages, l’a nourrie six fois par jour et a même emprunté 200 000 yuans (40 900 dollars) pour ses soins médicaux. En janvier 2015, Lin Yingying a reçu son congé de l’hôpital et s’est retrouvée sous les soins de Liu Feng.

Les premières failles dans l’histoire d’amour éternel de Liu Feng sont apparues en janvier 2015. Liu empêchait sans cesse les parents de Lin de la visiter et sa famille l’a rapatriée à leur maison en février après une chaude dispute entre Liu et la mère de Lin.

Lin a finalement retrouvé l’usage de la parole en mai 2015, c’est alors que l’histoire de Liu a été révélée et que son image d’ami parfait s’est effondrée.

Selon Lin, elle aurait accidentellement brûlé une vingtaine de petits pains à leur boulangerie et Liu l’aurait frappée avec un rouleau à pâte jusqu’à ce qu’elle perde conscience, d’après le média hongkongais Oriental Daily. Lorsque Lin est revenue à ses sens, mais qu’elle était toujours incapable de parler, Liu lui a dit de ne pas dire un mot au sujet de la violence conjugale, sinon il allait « tuer tous les membres » de sa famille.

Avant que Lin Yingying retrouve l’usage de la parole, ses parents avaient toutefois commencé à soupçonner que son petit ami n’était pas cet homme extraordinaire. Au fil du temps, le père de Lin est devenu de plus en plus mal à l’aise, étant donné que Liu Feng n’avait jamais expliqué clairement comment sa fille avait glissé. Le refus de Liu de laisser les parents la visiter après son congé de l’hôpital a été la goutte qui a fait déborder le vase.

Lin a révélé plus tard que Liu était enclin à être violent : en septembre 2013, Liu l’avait frappée à la poitrine parce qu’elle n’avait pas rangé son téléphone portable comme il l’avait demandé. Une autre fois, Liu a tellement meurtri de coups le visage de Lin qu’ils sont demeurés dans un motel pendant quelques jours pour éviter de voir la famille de Lin.

Aujourd’hui, Lin Yingying se rétablit peu à peu de l’assaut à la boulangerie et elle apprend à se tenir debout sans aide, a rapporté le média chinois Tencent le 7 mars. Ses parents ont porté plainte à la police, mais Liu Feng a depuis disparu sans laisser de trace. Même sa mère ne saurait pas où se trouve son fils.

La violence conjugale en Chine serait beaucoup plus courante que ce qui est rapporté. Environ une femme mariée sur quatre a déjà été victime de violence, selon la Fédération des femmes de la Chine (affiliée au Parti communiste), mais l’organisation ne reçoit que 50 000 plaintes par année, selon le China Daily. La question a été soulevée pour la première à l’assemblée en décembre 2015, alors que le Congrès populaire national a adopté une loi pour criminaliser la violence entre membres de famille et colocataires.

Version originale : Revelations of Domestic Violence Shatter Touching Story of Loving Devotion

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