Des sportifs français atteints du coronavirus dès octobre lors de leur passage à Wuhan ?

Par Léonard Plantain
9 mai 2020 09:54 Mis à jour: 9 mai 2020 09:55

À la suite des Jeux mondiaux militaires à Wuhan, qui se sont déroulés du 18 au 27 octobre 2019, des sportifs de l’armée française qui participaient à l’événement pensent avoir été atteints par le coronavirus.

D’après l’armée française, aucun cas de coronavirus n’a été déclaré en France à la suite des Jeux mondiaux militaires (JMM) de Wuhan. Cependant, ce n’est pas ce que laissent entendre certains témoignages d’athlètes.

C’est le cas d’Elodie Clouvel, la championne du monde de pentathlon. Avec son compagnon Valentin Belaud, elle faisait partie des 281 sportifs français présents à ces JMM, trois semaines avant les premiers cas de coronavirus officiellement recensés (pour rappel, Wuhan est le premier foyer mondial de l’épidémie de coronavirus).

« Je pense qu’avec Valentin, on a déjà eu le coronavirus. On a été à Wuhan pour les Jeux mondiaux militaires fin octobre-début novembre, et on est tous tombés malades », a-t-elle déclaré le 25 mars dernier à Télévision Loire 7.

À ce moment, elle a précisé qu’à l’époque ils avaient eu des symptômes similaires à ceux du Covid-19. Malheureusement, impossible d’en savoir plus. Depuis cette déclaration elle ne s’est plus exprimée, de même pour les autres athlètes. France Info a déclaré avoir essayé de les contacter, mais a été redirigé vers le ministère des Armées. La seule réponse qu’ils ont pu avoir, c’est celle d’une autre sportive de haut niveau, qui a affirmé n’avoir eu aucun symptôme et n’avoir vu personne de malade dans son entourage.

De son côté, l’Armée française a fait savoir qu’il n’y a eu « aucun cas déclaré auprès du Service de santé des armées pendant les Jeux ou au retour des athlètes militaires pouvant s’apparenter, a posteriori, à des cas de Covid-19 ». Cependant, il faut noter qu’aucun test n’a eu lieu.

« Le premier cas de Covid-19 n’a été rapporté par la Chine à l’OMS que le 31 décembre 2019, soit deux mois après la fin des JMME », précise le ministère des Armées. « La délégation française a bénéficié d’un suivi médical, avant et pendant les Jeux, avec une équipe médicale dédiée composée de près d’une vingtaine de personnels. »

Le ministère des Armées a également indiqué ne pas avoir eu connaissance de cas dans les autres pays participants. Mais récemment, des athlètes luxembourgeois ayant participé aux JMM d’octobre ont témoigné avoir eu des athlètes malades, avec des symptômes similaires au coronavirus. Néanmoins, comme précédemment, le coronavirus n’étant pas encore connu, aucun test n’a pu être fait.

Pour le professeur Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, la piste d’une contamination est pourtant « tout à fait plausible ».

Interrogé par France Info, il a expliqué : « Il est tout à fait possible que le virus circulait déjà à bas bruit, et que des cas soient en réalité apparus dans les quatre à six semaines, voire huit semaines, qui ont précédé. Ce que décrivent les athlètes qui ont participé à ces Jeux militaires, il faut évidemment le confirmer scientifiquement. »

Dans un autre témoignage, on retrouve le tennisman Harold Mayot, qui était lui aussi en Chine en octobre dernier, mais à Chengdu, à 1 000 kilomètres de Wuhan, une autre ville qui est finalement devenue un autre grand foyer d’épidémie. Harold Mayot participait à ce moment au Masters juniors, et c’est quelque temps après être rentré qu’il est tombé malade.

Il a expliqué : « Deux jours après être rentré chez moi, à Metz, j’ai été malade comme je l’ai très peu été dans ma vie. J’ai eu l’impression que c’était une énorme grippe. Je me réveillais en pleine nuit, j’avais des frissons, je transpirais beaucoup, j’avais un mal de crâne insupportable… J’avais comme l’impression d’avoir les poumons pris. Et puis, je l’ai refilé à pas mal de monde, mon père, ma belle-mère… »

Harold Mayot a ensuite déclaré qu’ils ne se sont « pas inquiétés plus que ça », car après être allé chez le médecin, avant que l’on connaisse l’épidémie en France, on lui a dit qu’il avait « une bonne grippe ». Pareil pour ses proches. Là encore, aucun d’entre eux n’a été testé. Donc, comme il le dit lui-même, impossible de dire avec certitude s’il a attrapé le Covid-19 dès la fin octobre en Chine, mais le doute demeure.

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